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Insuffisance rénale, une prise en charge déficiente | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 02 - 07 - 2012

A l'occasion de la sortie de « 99 réponses à la maladie rénale » d'Amal Bourquia, néphrologue et présidente de l'association Reins, nous faisons le point sur l'insuffisance rénale chronique et sa prise en charge au Maroc.
Pour le professeur Amal Bourquia, « la maladie rénale chronique est un combat national et un fléau du XXe siècle ». Dans son nouveau livre, elle répond à 99 questions simples sur les reins, les maladies rénales, les méthodes de suppléance de la fonction rénale, la dialyse, la greffe, la prévention, la sensibilisation… Les maladies rénales toucheraient environ 3 millions de Marocains. L'insuffisance rénale chronique (IRC) est une maladie grave qui entraîne une détérioration graduelle et irréversible de la capacité des reins à filtrer le sang et à excréter certaines hormones. Elle résulte des complications du diabète, de l'hypertension ou d'autres maladies. La progression de l'IRC est si lente que les symptômes sont souvent imperceptibles au cours des premières années, car les reins s'adaptent et compensent leur perte de fonction. Nombreux sont ceux qui prennent connaissance de leur problème de santé que lorsque leurs reins opèrent à moins de 25 % de leur capacité normale. Chaque année, 3000 Marocains atteignent le stade terminal de la maladie (quand leurs reins fonctionnent à moins de 15 % de ce qui est considéré comme leur capacité normale) et la plupart arrivent à ce stade sans connaître leur pathologie. S'ils ne font rien, ils peuvent mourir. S'offrent alors à eux deux solutions : la dialyse ou la greffe.
La dialyse, solution d'attente
« Au Maroc, il y a un manque de moyens et d'organisation. Nous n'avons pas d'équipes de prélèvements, pas d'organisation logistique », déplore le professeur Bourquia.
Appelée également épuration extrarénale ou rein artificiel, la dialyse pratiquée dans un centre de dialyse est le procédé thérapeutique temporaire ou définitif, permettant d'éliminer les toxines (urée, acide urique) et l'eau qui sont contenus en trop grande quantité dans le sang lorsque les reins ne sont plus en mesure d'assurer leur fonction de maintien de l'organisme dans un équilibre en eau, sodium, potassium et calcium aussi parfait que possible. Concrètement, le sang circule à l'extérieur de l'organisme à travers une machine d'épuration. Le nombre de séances s'élève à trois à quatre par semaine et chacune dure environ quatre heures. En 2011, 10 000 patients ont été dialysés au Maroc dans 167 centres (publics et privés). La dialyse coûte environ 14 000 dirhams par mois. Ce tarif ne comprend pas les médicaments, les bilans biologiques et les éventuelles complications. 25% du budget de l'AMO est consacré à la dialyse. De plus les dialysés ne peuvent plus avoir une activité professionnelle suivie. D'après l'étude de pharmacoéconomie du professeur Amal Bourquia, le taux de rentabilité baisserait de 50% chez un patient hémodialysé et le taux de chômage serait de l'ordre de 40%. Enfin, les patients sont obligés d'avancer l'argent pour acheter les médicaments nécessaires en dialyse avant de se faire rembourser ce qui oblige certains d'entre eux à abandonner le traitement avec des conséquences néfastes sur leur santé.
La greffe pas assez généralisée
Autre possibilité la greffe. Au Maroc, on ne greffe pas de coeurs, pas de poumons et pas de foies, mais des reins. La première transplantation a été effectuée en février 1986 au CHU Ibn Rochd à Casablanca avec l'aide d'un chirurgien américain. La première greffe entièrement effectuée par une équipe marocaine a eu lieu en 1990. Trois hôpitaux publics à Rabat, un à Casablanca, un à Fès et un à Marrakech sont habilités à réaliser des greffes. En 2011, 151 greffes à partir de donneurs vivants (le donneur devant avoir un lien familial avec le receveur) et 3 à partir de sujets en état de mort cérébrale ont été réalisées, soit environ 5 greffes par million d'habitants et 7 par an depuis 1990, des chiffres dérisoires comparés à la demande. Du coup, 70% des Marocains transplantés l'ont été à l'étranger, en France, Espagne, Egypte. Le coût d'une greffe est de 250 000 DH plus un forfait de traitement de 8000 DH l'année de la greffe qui baisse à 6 000 DH les années suivantes. De plus, après la greffe, le patient peut retrouver une activité professionnelle normale. Alors, pourquoi ne pratiquons-nous pas plus de transplantations rénales au Maroc ? Interrogée sur la transplantation à partir d'un donneur cadavérique, le professeur Bourquia répond en ces termes : « Il y a un manque de moyens et d'organisation. Nous n'avons pas d'équipes de prélèvements, pas d'organisation logistique. En France, l'agence de biomédecine est un organisme indépendant qui gère une liste d'attente. Ici, il n'y a pas de liste. Et l'hôpital ne peut pas bricoler sa propre liste. Il ne faut pas perdre la confiance de nos patients. Tous les Marocains doivent être traités de la même façon. Il faut mettre en place une liste nationale de receveurs gérée par un organisme indépendant. »
Don d'organes
En 2011, 10 000 patients ont été dialysés au Maroc dans 167 centres (publics et privés).
Il existe pourtant une loi qui prévoit que toute personne majeure peut faire don de ses organes après son décès. Cette volonté peut être enregistrée auprès du Président du tribunal de Première instance. Pour le professeur Bourquia, « cette démarche devrait être simplifiée. Ce serait plus simple de signaler sa volonté de donner ses organes sur le permis de conduire par exemple. Il faut aussi inciter les gens à réfléchir, car ce n'est pas facile de penser à sa propre mort ». La greffe ne pourra pas se généraliser tant que l'on ne donnera pas aux équipes médicales les moyens de les faire dans les meilleures conditions. Autre frein ? Quand une greffe est réalisée à partir d'un donneur vivant, ce dernier doit effectuer une série de tests de compatibilité , subir une opération puis un suivi médical rigoureux qui ne sont pas pris en charge alors qu'ils sont très coûteux. Certaines personnes prêtes à donner leur rein sont dans l'incapacité de le faire faute de moyens. De nombreux freins qui obligent les malades à supporter la dialyse, encore et toujours, quand ils ont la chance de pouvoir la pratiquer (car de nombreux patients n'y ont toujours pas accès ou pas assez fréquemment)…Un vaste problème de santé publique auquel le ministère de la Santé doit impérativement trouver des solutions d'autant plus que l'augmentation du nombre de cas est estimée à environ 10% par an.
L'hémodialyse au Maroc en 5 dates
1960 : Les premières séances sont effectuées au Maroc après le tremblement de terre d'Agadir, pour traiter les cas d'insuffisance rénale aiguë. Ceci a été réalisé grâce à la collaboration d'équipes françaises. 1981 : Ouverture du premier centre d'HD à Casablanca. 1984 : Ouverture du premier centre privé à Rabat. Démarrage de l'HD périodique dans le secteur public (Casablanca et Rabat). 1993 : Ouverture du premier centre marocain de néphrologie-dialyse pédiatrique à l'hôpital d'enfants à Casablanca. 1990-2002 : Augmentation importante du nombre des centres d'HD en 10 ans
Source : plaidoyer pour la transplantation rénale
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