C'est vers 10 h que le ministre de l'Equipement et des Transports Aziz Rabbah donne le coup d'envoi de la première édition de la caravane du développement et de la sécurité routière. L'esplanade de la Wilaya de Tanger a été transformée pour l'occasion en un lieu d'attraction. Certains sont venus pour contempler les motards en noir et gris, d'autres pour étancher leur curiosité ou dévorer des yeux les véhicules, tout terrain ou de tourisme. Ce premier évènement du genre a été organisé par l'Association maghrébine des sports automobiles (Amsa) et le Comité national de prévention des accidents de la circulation (Cnpac). Objectif : sensibiliser les populations sur la prévention routière afin de réduire de manière drastique le nombre des accidents de la circulation. Sensibiliser à travers le sport Les participants devaient courir une distance de 600 km entre Tanger et Oujda en passant par Al Hoceima, Nador et Saidia. Ils devaient respecter scrupuleusement le code de la route en fonction de la vitesse moyenne imposée. Des points de contrôle secrets, des contrôles de passage et des contrôles horaires ont été effectuées par des agents aux gilets orange. Quinze personnes étaient chargées du contrôle, de l'assistance technique et médicale des coureurs. « La première édition de la caravane du développement et de la sécurité routière a pour but de sensibiliser les automobilistes et les motards sur les accidents de la circulation. Des pénalités ont été prévues pour sanctionner les conducteurs qui ne respectent pas le code de la route du départ à l'arrivée. Il s'est avéré que sur l'ensemble des participants 80% ont commis des erreurs. Au vu de ce résultat, il est donc urgent de choisir le meilleur moyen de communication pour montrer que c'est l'humain qui est le principal responsable de ces nombreux accidents », nous confie Saida Ibrahimi, présidente de l'Association maghrébine des sports automobiles. Mohamed Lahlou, le président de l'association des motards du Maroc est du même avis, « notre association organise des séminaires, des colloques et des journées de formation pour sensibiliser les jeunes dans les écoles. Chaque année à l'occasion de la journée nationale de la sécurité routière on essaie de participer à ces évènements pour sensibiliser la jeunesse marocaine sur le respect du code de la route.» Pour freiner les accidents, il propose « de revoir certaines infrastructures qui ne sont pas adaptées. En outre, il manque des espaces réservés aux deux roues. Pour autant ce sont les petites motos qui sont responsables à 80 % des infractions et des accidents car les pilotes de ces véhicules ne passent pas le permis et ne respectent pas le code de la route. On constate également que les triporteurs qui transportent des gens représente un grand danger ». Une sensibilisation à grande échelle Cette opération entre dans le cadre de la journée nationale de la sécurité routière qui sera célébrée ce lundi. Le ministre Aziz Rabbah a saisi cette opportunité pour annoncer lors d'une conférence de presse a Al Hoceima, les décisions prises lors du conseil interministériel sur la sécurité routière, tenu le 14 février dernier. Son département va signer des conventions avec le ministère de l'Education nationale et celui de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres pour intégrer l'éducation routière dans les écoles et les institutions universitaires, mais aussi avec les ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Libertés, de la Communication, de l'Enseignement Supérieur de la recherche scientifique et de la formation des cadres, ainsi que celui de la Jeunesse et des Sports. Le ministère des Transports prévoit aussi de travailler de concert avec le Conseil des Oulémas afin d'effectuer des prêches sur la prévention routière dans les mosquées. La sensibilisation se fera également par le biais de la culture, d'où la collaboration qui sera tissée avec le centre cinématographique marocain, l'Union des écrivains du Maroc. Par ailleurs, le ministère ambitionne de former 140 000 conducteurs dans les trois prochaines années à travers un partenariat avec l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). Des formations sur l'éducation routière Dans le cadre du volet sur l'éducation routière, le ministre a inauguré lors de la caravane un mini-circuit dans la région de Al Hoceima destinée à quatre vingt enfants âgés entre 8 et 16 ans. « Ce mini circuit permettra de dispenser aux enfants des cours théoriques et pratiques sur les bons comportements à avoir sur la route. Nous collaborons avec les écoles environnantes pour permettre aux élèves d'effectuer la formation sans qu'il y ait des répercutions sur leur cursus scolaire », nous révèle Mohamed Rifaat responsable du centre. Outre les écoles et institutions universitaires, le ministère de l'Equipement et des Transports compte aussi intégrer les professionnels des auto-écoles dans ce contrat-programme 2013-2016. Selon l'hebdomadaire la Vie éco, ce partenariat englobe quatre grands axes : l'adoption d'un programme national pour l'enseignement de la conduite (afin d'élever le niveau de formation dispensée aux candidats à l'examen du permis); Un niveau d'examen plus élevé pour le permis avec l'introduction de nouveaux critères tel que le passage de l'examen pratique dans un véhicule muni d'un seul volant (et non pas de deux comme cela est le cas actuellement) et la modernisation du parc automobile des auto-écoles dont plus particulièrement celui des poids lourds pour mettre en place un parc composé de véhicules équipées de technologie utile à la sécurité; l'introduction de la concurrence et de la transparence entre les professionnels du milieu à travers la fixation d'un tarif minimum pour l'enseignement de la conduite et la signature d'un contrat entre le candidat et l'auto-école. Les organisateurs comptent renouveler cette caravane l'année prochaine, au regard de la réussite de cette première expérience. « Conformément au souhait du ministre de l'Equipement et des Transports, nous comptons renouveler cette opération l'année prochaine probablement dans une autre région tout en impliquant les autorités locales. Il ne faut pas attendre le 18 février pour mener des actions de sensibilisation. C'est un travail qui doit se faire durant toute l'année », a déclaré Saida Ibrahimi. En attendant, la prudence doit être de mise pour stopper l'hémorragie sur les routes !