«Nous allons user de tous les moyens, tous les outils et tous les mécanismes pour pouvoir réduire les dégâts causés sur les routes». Cette sortie, aux allures d'une déclaration de guerre, n'est autre que celle du ministre de l'Equipement et du transport. Abdelaziz Rabbah, visiblement dérangé par l'ampleur des accidents et leur lot de victimes, entend se rattraper. La convention signée vendredi dernier par son département avec le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC) et le groupe Renault-Maroc, vise justement à renforcer la sécurité routière. Elle a pour objectifs d'organiser des actions de formation, de sensibilisation et de communication en milieu scolaire, sur le respect de la sécurité routière. Ce document balise également le chemin du développement des synergies sur les questions relatives au respect du Code de la route auprès des professionnels du transport, et du renforcement de la coopération en matière d'expertise, de veille technologique et d'échanges d'informations dans le domaine de la sécurité routière. La mise en œuvre de ces dispositions se traduira, entre autres, par le lancement dès octobre prochain, d'une campagne de sensibilisation (radio + plateforme digitale) à destination des jeunes, ainsi que par la réalisation d'une charte de bonne conduite du transport scolaire par le CNPAC. Encore une instance Cette convention n'est que le premier acte pour Rabbah, qui a également annoncé une série de mesures. Parmi elles, la création d'une instance de régulation de la sécurité du transport. Une nouvelle instance qui, selon le ministre, s'inspirera des expériences internationales en termes de prévention routière. Son rôle consistera à fournir des données et des recommandations, afin d'orienter les efforts vers une sensibilisation plus efficace à la sécurité routière. Par ailleurs, le ministre de l'Equipement et du transport a récemment annoncé que la réforme du secteur du transport était presque achevée. Après la finalisation de celles des auto-écoles, du transport rural, touristique et du personnel, il restait juste à élaborer le projet de cahier des charges des autocars, à en croire Rabbah. Il faut dire que la réforme du transport de voyageurs est aujourd'hui plus qu'une nécessité, mais une urgence. Celle-ci doit remodeler tout le système avec toutes ses composantes, allant du service à la formation des conducteurs, en passant par les contrôles techniques des véhicules, la billetterie, la sécurité des voyageurs... Par la même occasion, la réforme des gares routières s'impose elle aussi. Un des grands chantiers sur lesquels le ministre est très attendu les prochaines semaines, après avoir échoué à tenir sa promesse d'entériner la réforme du transport de voyageurs en juin.