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De la pertinence du discours libéral au Maroc ?
Publié dans Le Soir Echos le 21 - 05 - 2010


 
En mars dernier, l'Association «Achorouk» (le lever) a organisé une journée-débat sur la thématique libérale, s'interrogeant si le Maroc était un Etat libéral ? La plupart des intervenants avaient focalisé sur les ramifications économiques du libéralisme plutôt que sur son essence, qui ne peut être que philosophique et morale.
* Il ne faut pas confondre libéralisme et ploutocratie qui est une version caricaturale du libéralisme et du capitalisme sauvage.
Je reconnais d'emblée que le discours sur le libéralisme est une controverse d'ordre épistémologique. C'est pourquoi je ne m'inscris pas dans la polémique tout en précisant que la théorie libérale de l'Etat n'est appliquée nulle part, même pas chez ses porte-étendards tout en rappelant l'aphorisme de Lord Acton que «La liberté n'est pas un moyen pour une fin politique plus haute. Elle est la fin politique la plus haute» ou encore «La liberté n'est pas le pouvoir de faire ce que l'on veut, mais le droit de se montrer capable de faire ce que l'on doit». De plus, d'aucuns feignent d'ignorer que le libéralisme, quoique défendant les valeurs de liberté, ne leur confère pas un caractère absolu, dès lors que liberté et responsabilité ou encore liberté et ordre vont de pair, pour éviter l'anarchie et la loi de la jungle. 
Pour l'histoire, le libéralisme -le noble- sous-tend dans son radical la notion de liberté, valeur chère aux libres penseurs du siècle des lumières (du 16e jusqu'au début du 19e), qui voulaient, en assoyant le règne de la raison, affranchir l'homme des forces occultes, de l'obscurantisme et de l'ignorance. A partir du 19e siècle, ce qui avait été un courant philosophique s'est développé pour devenir une idéologie politique et une doctrine économique. Au niveau politique, le libéralisme renvoie à la démocratie libérale, par opposition à la démocratie populaire et au niveau économique, il renvoie à l'économie de marché et au libre-échange (free trade) par opposition à l'économie planifiée (type gosplan soviétique). 
Qu'en est-il du Maroc ? Au lendemain de l'indépendance, le Maroc a opté pour le pluralisme politique et interdit le parti unique ; en vogue dans les années 50. Notre pays s'est donc résolument inscrit sur la voie du libéralisme politique et à partir des années 80 il avait commencé à repenser son modèle économique pour le mettre sur le rail du libéralisme avec les privatisations, ayant à l'esprit que les premiers gouvernements (1959-63) de l'indépendance étaient de tendance plutôt «nationalisante». 
De plus, force aussi est de reconnaître qu'à partir du milieu des années 90, le Maroc a opté pour l'ouverture et la transition démocratique (gouvernement de l'alternance en 1998), implémentation du CCDH, de l'IER (Instance équité et réconciliation), etc. D'ailleurs, selon une étude récente (2009) menée par l'Arab Reform Initiative, notre pays est classé premier dans le monde arabe, en termes de réformes démocratiques et 2e au classement général (après la Jordanie), établi à l'aune de 40 critères d'évaluation du processus démocratique dans les pays arabes. Cependant, il reste au Maroc beaucoup de chemin à faire pour forger cette fois-ci une élite aussi bien politique qu'économique, une élite éprise des valeurs de liberté, de droit, d'équité et d'égalité des chances. En somme, nous avons besoin d'une élite libérale avant-gardiste -au sens de la rêverie philosophique- qui servirait de locomotive pour relever les défis auxquels est confronté notre pays et réussir le pari du développement économique et social. Je fais allusion ici à l'élite politique qui doit s'acquitter convenablement de sa mission constitutionnelle à savoir l'encadrement des populations pour véhiculer les nobles valeurs de civisme et de l'amour de sa patrie, animant par là, même le champ politique. 
Les partis doivent cesser de demeurer de simples machines électoralistes, qui ne se réaniment qu'à l'occasion des consultations communales ou parlementaires. Ils doivent être porteurs d'espoir et de projets de société les plus appropriés pour le devenir de notre pays, avec des points d'étape pour moduler, corriger les imperfections pour aller toujours de l'avant, atténuant au passage la plaie de l'analphabétisme et des inégalités iniques. Je fais allusion aussi à notre élite économique, c'est-à-dire à notre bourgeoisie, que l'on voudrait une bourgeoisie nationale ; une bourgeoisie qui ne doit en aucun cas se départir de sa mission historique de levier de développement ; une bourgeoisie patriote, non seulement soucieuse des ses intérêts bien compris, mais encore plus jalouse de ceux de la nation à laquelle elle appartient. En somme, une bourgeoise qui conduit le changement tant souhaité, comme l'avait fait avant elle la bourgeoise européenne du début du 19e qui a été le fer de lance du décollage économique et social dans le Vieux continent. Une bourgeoisie entreprenante, créative et engagée dans la mise à niveau de son pays par des investissements dans l'infrastructure et les projets structurants pour soutenir les efforts de l'Etat dans ces chantiers dont les effets d'entraînement bénéfiques sur notre économie ne sont plus à prouver. Le Maroc n'a pas besoin d'une bourgeoisie des aubaines, qui ne cherche que les situations de rente et l'enrichissement illicite. Le dilemme que vit notre bourgeoisie aujourd'hui c'est qu'elle s'autoproclame libérale seulement quand cela arrange ses intérêts. Mais qui cesse de l'être dès lors qu'il s'agit de bénéficier toujours plus de la manne de l'Etat, un Etat qui, quoi qu'on en dise, reste un Etat-Providence et c'est tant mieux pour le Maroc. 
En conclusion, il ne faut pas confondre libéralisme et ploutocratie qui est une version caricaturale du libéralisme et du capitalisme sauvage.


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