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Richesses des villes, pauvreté des champs
Publié dans Le temps le 28 - 04 - 2010

En élaborant les comptes régionaux, le HCP dresse une radioscopie des 16 régions du Maroc, de la richesse ainsi que la vulnérabilité de chacune d'entres elles. Tour d'horizon par secteur d'activité.
Cinq régions sur 16 créent plus de 60% de la richesse nationale. Cette réalité, sans surprise, est l'un des résultats de la dernière étude du Haut commissariat au plan (HCP) sur les comptes régionaux du royaume. Pour la première fois, l'instance a étudié le PIB régional et les dépenses de consommation finale des ménages par région sur la période 2004-2007, afin d'obtenir une visibilité sur la contribution effective des contrées du Maroc à la création des richesses nationales. Au palmarès des régions les plus riches, le Grand Casablanca arrive en tête, à hauteur de 21,3% du PIB national. Mais la capitale économique ne figure pas parmi les régions qui ont contribué considérablement à la croissance du PIB durant la période 2004-2007. Les raisons ? Une concurrence de taille de la part de pôles naissants à l'exemple de la région de Tanger-Tétouan. «Les régions émergentes à économie diversifiée, disposant de secteurs à fort potentiel de croissance (BTP, tourisme) ont contribué à cette dynamique en réalisant des taux d'accroissement supérieurs à 10%», a commenté Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan, lors de la présentation de ces résultats. Arrive en seconde position la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer avec une part de 13,6%, suivie par Marrakech-Tensift-Al Haouz, avec une contribution de 8,9%. La ville ocre est talonnée par Tanger-Tétouan et Souss-Massa-Draa, qui atteignent, respectivement 8,8% et 8%. A noter, l'étude montre également que les dépenses de consommation des cinq régions sur la consommation nationale se répartissent dans la même proportion.
L'industrie propulse Casablanca
L'activité industrielle a enrichi plusieurs régions. Grand gagnant : la capitale économique arrive en tête du peloton. Casablanca affiche plus de 28% de dominance industrielle sur le plan national. Egalement sur le podium, les régions de Doukala-Abda et Chaouia-Ouardigha qui concentrent, chacune près du quart de cette prédominance. «Chaouia-Ouardigha est amenée à se développer davantage, car c'est une région à prédominance agricole et industrielle à la fois. C'est le premier pôle minier du Maroc à travers la ville de Khouribga qui a les plus importantes réserves du Royaume. Sans oublier que, près de 40% de la population est constituée de jeunes dont 60% est en âge d'activité», nous confie un économiste de la place.
Le BTP booste Tanger
Même registre, autre ville. L'activité BTP (bâtiments et travaux publics) a particulièrement bénéficié au rayonnement de Tanger-Tétouan. Cette région contribue à hauteur de 12% du total de la valeur ajoutée du secteur. La raison ? Le lancement du projet Tanger Med en 2002. De ce fait, le secteur a connu un développement soutenu dans la région du Nord grâce à la création de la zone franche logistique et du complexe industriel automobile. Pour rappel, l'élaboration de l'étude a coïncidé avec le lancement du contrat programme du secteur du BTP (2004-2007) qui lui a donné un vrai coup de pouce.
Le tourisme sauve Marrakech
L'activité touristique a permis à la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz de se placer en troisième position avec 8,9% du PIB national. L'explication ? Durant la période d'étude du HCP (2004-2007), les retombées du plan Azur se faisaient sentir. L'année 2007 a connu une hausse de 13 % par rapport à 2006 avec 7,45 millions de touristes, générant quelque 59 milliards de dirhams de recettes (+12 %). C'était la première fois que les recettes touristiques dépassaient les envois de fonds des Marocains résidant à l'étranger. En parallèle, la région Souss-Massa-Draâ s'est positionné, avec succès, sur ce créneau en contribuant à plus de la moitié des activités d'hébergement et restauration du Maroc avec Marrakech.
L'agriculture freine Taza
Les trois régions qui dominent ce secteur stratégique sur le plan socio-économique sont, dans l'ordre d'arrivées : Taza-Al Hoceïma-Taounate, Gharb-Chrarda-Béni Hssein et Tadla-Azilal. La région de Taza accapare près de 30% des richesses du secteur sur le plan national. Elle est suivie par le Gharb avec 26,9% et Tadla-Azilal qui atteint 23,4% du total. Mais, ces régions à dominance agricole et faiblement diversifiées ont enregistré les plus faibles augmentations du PIB régional. Leurs parts dans la richesse nationale sont en baisse. Une tendance qu'espère inverser l'actuel ministre de l'Agriculture, Aziz Akhennouch, avec le lancement en 2008 du plan Maroc Vert.
Mohamed Amine Hafidi
Les disparités se creusent !
Après l'étude établie par le ministère des Finances il y a quelques semaines, c'est autour du HCP de s'intéresser aux comptes régionaux. L'enquête qui porte sur la période 2004-2007 a pour objectif de mettre à la disposition des pouvoirs publics des instruments de travail et des statistiques sur l'apport de chaque région au PIB national. Ces indicateurs économiques régionaux déterminent également la consommation des régions et ses ressources. «Des informations très utiles dans l'analyse et la détermination des politiques publiques visant la modernisation et développement des différentes régions du Royaume», a relevé Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan. Car la date fixée pour la présentation de cette étude n'est pas fortuite. Elle coïncide avec le projet de régionalisation avancée, annoncé récemment. En élaborant cette étude, le HCP compte apporter sa contribution à la réflexion en cours sur la régionalisation. «Notre rôle n'est pas de proposer un schéma de la régionalisation, mais d'enrichir le débat en dotant les concepteurs de ce projet d'outils d'analyse scientifique», précise Lahlimi. Et l'outil est bien conçu. Il traite le PIB de chaque région, son degré de dépendance vis-à-vis des autres régions et plus particulièrement les inégalités et les disparités de celles-ci. L'analyse de ce dernier point servira de façon considérable à l'élaboration du projet de la régionalisation avancée. En effet, les concepteurs du projet auront du pain sur la planche. Sur les 16 régions du Royaume, cinq seulement détiennent près des deux tiers de la richesse nationale. Leur contribution au PIB national est passée de 59% en 2004 à 60,6% en 2007. De plus, ces régions représentent l'essentiel du pouvoir d'achat. Partant de ce constat, l'écart qui ne cesse de se creuser entre les régions à économie diversifiée et celles à prédominance agricole est inquiétant. La commission consultative de la régionalisation devra ainsi prendre en considération ce paramètre dans l'élaboration de ses plans régionaux afin de remédier à la vulnérabilité des régions les plus pauvres. Affaire à suivre.
M.A.H.


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