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Maroc-Espagne : L'après-Moratinos
Publié dans Le temps le 09 - 12 - 2010

Le nouvel ambassadeur d'Espagne réussira-t-il à clore, ou du moins tempérer, les désaccords entre les «voisins éloignés» ?
Avec la nomination d'un nouvel ambassadeur espagnol au Maroc et le départ de Miguel Angel Moratinos des Affaires Etrangères, les relations Maroc-Espagne reviennent au devant de la scène . Ces relations d'habitude tumultueuses entre les «voisins éloignés» -selon l'expression d'Ignacio Cembrero, grand spécialiste du Maroc et auteur d'un livre éponyme- connaîtront-elles pour autant une réelle amélioration? Reçu le 1er octobre 2010 à Rabat par le ministre marocain des Affaires étrangères, Taib Fassi Fihri, Alberto José Navarro González a donc entamé officiellement sa mission d'ambassadeur d'Espagne au Maroc, succédant à Luis Planas Puchades. M.Navarro González contribuera-t-il à apaiser le climat tendu entre les deux pays ? Tout porte à le croire.
Un diplomate chevronné
Alberto José Navarro, du haut de ses 55 ans, a accumulé de longues années d'expérience. Licencié en droit, M.Navarro a réussi à intégrer le corps diplomatique dès son jeune âge en occupant plusieurs postes notamment en Honduras, en Amérique centrale et en Tchécoslovaquie. Après ces étapes, le diplomate espagnol fut nommé directeur général en charge de la coordination juridique et institutionnelle communautaire. M.Navaro a également occupé de nombreux postes importants dont celui de chef de cabinet de Javier Solana, Haut représentant pour la politique étrangère et la sécurité commune, Secrétaire général du Conseil de l'Union européenne et de l'Union de l'Europe occidentale. L'actuel diplomate espagnol au Maroc avait ensuite été nommé ambassadeur chef de la Commission européenne au Brésil en 2003, puis Secrétaire d'Etat espagnol pour l'Union européenne en 2004. Des étapes importantes qui garnissent le CV d'un diplomate chevronné. Et c'est sans doute ce qui a plaidé pour sa nomination à son poste actuel. Mais sa tâche –on s'en doute, ne sera pas aisée.
Flash-back. En septembre dernier, le roi Mohammed VI rencontre à New York José Luis Zapatero, chef du gouvernement espagnol, en marge du sommet des chefs d'Etats tenu à New York. Objectif : donner un nouveau souffle aux relations bilatérales entre Rabat et Madrid. Ce fut aussi et surtout un appel au calme après les derniers incidents aux présides occupés de Sebta et Méllilia. C'est dire que le Maroc privilégie l'issue diplomatique pour résoudre tout conflit. Les relations entre les deux pays n'ont pas été au beau fixe ces dernières années. Pis encore, depuis 2002, l'affaire de l'îlot Leila a marqué le début d'un long épisode de tirs à la corde. On se souvient de la démonstration de force du gouvernement espagnol sous l'ère de José Maria Aznar, connu pour ses positions peu amènes à l'égard du Maroc. Les provocations de l'Espagne ne se sont pas arrêtées là. Les enclaves de Sebta et Mellilia ont également été le théâtre, le 16 juillet 2010, d'heurts et d'humiliations à l'égard des ressortissants marocains, ce qui a poussé le ministère des Affaires étrangères a réagir en qualifiant ce qui s'est passé de violence raciste. Mais l'Espagne a préféré pratiquer la politique de l'autruche, affirmant que ce qui s'est passé n'affecte en aucun cas les relations entre les deux pays.
Néanmoins, sur le terrain, la tension est restée palpable et les policiers aux frontières entre le Maroc et ces deux enclaves ont accentué leurs agressions et passages à tabac à l'encontre des Marocains ou Moros, comme ils aiment tant nous appeler. Selon Ivan Martin, spécialiste des relations Europe-Méditerranée, les incidents de Sebta et Méllilia témoignent d'une crise très limitée, voire ce fut «un feu d'artifices» plutôt qu'une crise substantielle.
Peu de temps après l'assaut d'immigrants subsahariens qui tentaient de passer de force la barrière de sécurité faisant plus de 14 morts, Zapatero effectuera une visite de deux jours dans ces deux enclaves. Cette provocation de plus constituera la goutte qui fera déborder le vase. Le chef du gouvernement appelle alors à une large coopération avec les pays voisins et l'Union européenne pour garantir, dit-il «la sécurité et affronter la problématique que pose l'immigration clandestine». Cette visite jeta un froid trés vif entre les deux pays.
En août dernier, José Maria Aznar effectue une visite impromptue dans la ville occupée de Méllilia. Cette visite non appréciée par les Marocains est qualifiée par le gouvernement espagnol de «déloyale», en ce sens qu'elle n'apaise en aucun cas le climat entre le Maroc et l'Espagne. Le parti socialiste au pouvoir a même qualifié la visite «d'opportuniste et irresponsable».
Saïd Saddiki, professeur des relations internationales à l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, estime que le fait même de nommer un nouvel ambassadeur espagnol à Rabat témoigne de la volonté mutuelle de donner un visage nouveau aux relations entre le Maroc et l'Espagne. Néanmoins, M. Saddiki souligne, dans une déclaration au Temps, que le rôle d'un ambassadeur reste très limité et obéit à des contraintes plus larges que les fonctions qui lui sont attribuées. L'exemple édifiant pour ce professeur de relations internationales reste celui du conflit autour des enclaves de Sebta et Mellilia. M. Saddiki ajoute dans ce sens qu'au moment où le tension battait son plein dans ce dossier, il a été demandé aux ambassadeurs des deux nations de regagner leurs pays respectifs. En gros, les conflits qui opposent le Maroc et l'Espagne dépassent largement le cadre des bonnes volontés et se limitent parfois aux réactions même de la part des deux gouvernements respectifs des deux pays. Pour ce qui est des dernières agressions dont avaient été victimes les ressortissants marocains aux frontières nord du pays, l'universitaire estime que les causes de ces incidents ne sont pas encore entièrement connues. «Mais bien qu'elles n'affectent pas gravement les relations diplomatiques entre les deux pays, ces actes avaient porté une grande atteinte à la dignité de citoyens marocains» observe M. Saddiki qui estime que certaines provocations de sécuritaires espagnols relèvent du racisme. En revanche, Saïd Saddiki met en exergue la dernière rencontre entre le roi Mohammed VI et le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, à New York, en rappelant que les discussions entre le souverain et son homologue espagnol avaient pour but de fondre la glace qui avait pu se former entre les deux pays ces derniers temps et surtout réaffirmer la position ferme du Royaume du Maroc en ce qui concerne son intégrité territoriale aussi bien au nord qu'au sud du pays. La tâche s'annonce d'emblée rude et difficile pour le nouvel ambassadeur espagnol. Ce dernier est appelé à insuffler une nouvelle dynamique aux relations bilatérales entre les deux pays. Bon vent!
Mohcine Lourhzal


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