Les programmes venus remédier au chômage, chôment depuis 2007. Et ont du mal à atteindre les objectifs escomptés. Hanouty, Efloussy ou Moukawalati. Des projets qui sont venus combattre le chômage et tenter de répondre aux besoins d'un nombre croissant des demandeurs d'emploi. Leur particularité ? Une formule innovante qui veut que la personne prise dans le cadre de l'un de ces trois programmes, sorte du chômage mais soit également son propre patron. Une formule qui fait rêver. Le point commun entre ces trois projets est qu'ils se sont avérés un échec. Si les deux premiers programmes émanent du privé et le principal échec est dû à leur business plan en déphasage avec la réalité socio-économique, le troisième (Moukawalati) est une initiative étatique. Un véritable gâchis qui en dit long sur l'incapacité du gouvernement à résorber le chômage. Lancée en grande pompe en 2007 par l'ANAPEC (Agence Nationale pour la Promotion de l'Emploi et des Compétences), ce programme peine toujours à se développer. En effet, derrière les derniers guichets modernes de l'Agence et son image relookée se voulant à l'écoute du marché, se cachent de véritables insuffisances. L'ANAPEC épinglée Ces couacs ont été relayés par le dernier rapport de la Cour des comptes de 2009. Le rapport accablant revient sur plusieurs dysfonctionnements. Ceux-ci concernent principalement le cadre réglementaire, le dispositif de pilotage et la gestion des programmes sur la période 2006-2008 de l'agence. Le rapport épingle également la formation pour l'accompagnement aux métiers de l'offshoring. Partant, l'ensemble des programmes lancés par l'agence, à savoir Taehil, Idmaj et Moukawalati, ont été tous un échec et n'ont pas atteint les objectifs escomptés. Par rapport au programme Moukawalati, le taux de réalisation des TPE n'a pas dépassé les 5% sur la période étudiée par les magistrats de la Cour des comptes, sachant que l'objectif avancé par l'ANAPEC tablait sur 30 000 créations d'entreprises. Une illusion ! D'autant que le nombre de création d'entreprises de Moukawalati représente à peine 4% des porteurs de projets inscrits. Pis encore, 86% des projets accompagnés par les guichets Moukawalati ont disparu dans la nature. Le taux est si alarmant qu'il nous informe sur l'incapacité de l'agence en termes de suivi et d'accompagnement des porteurs de projets. Vu que le rapport de la Cour des comptes concerne la période 2006-2008, on pourrait croire qu'après trois ans, l'agence a essayé de redresser la barre et donner un coup de pouce au programme pour le réanimer. Déception ! Rien n'a vraiment été fait que ce soit de la part de l'ANAPEC, des banques qui verrouillent toujours l'octroi des crédits mêmes s'ils sont couverts à 85% par la CCG ou par le gouvernement. En 2010, à Casablanca 872 projets Moukawalati ont été retenus par le Comité régional de sélection du CRI du Grand Casablanca contre 1 071 en 2009. Une baisse notable. Plus encore, seulement 147 ont été effectivement créés. Ce qui signifie que 725 projets n'ont pu être concrétisés et ont été carrément abandonnés. Et c'est le même scénario dans les autres régions du Maroc. Des dossiers rejetés, des projets disparus, avec, chaque année, la promesse de revitaliser Moukawalati. Jusqu'à quand ? M.A.H (Le Temps)