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Garage Band
Publié dans Le temps le 01 - 06 - 2011

Lycéens ou quadragénaire, ils troquent leurs apparats contre le manche d'une guitare ou un micro...
Que faire de son temps libre au Maroc quand on n'est ni fan du derby Raja-WAC, ni accro au cardio-training, ni rompu aux arts secrets du sacrosaint mazagan-pacha ? On accorde sa guitare, on fixe le tempo à coup de caisse claire et on fait grésiller les amplis. Soyez les bienvenus dans le monde «garage band», un monde peu regardant sur les origines, l'âge ou les castes et où le seul sésame est l'amour du bon son. De plus en plus de musiciens, solistes ou en groupe, bourgeonnent dans les chaumières, investissant leur garages ou ceux de leurs amis afin de pratiquer et peaufiner leur art. Leur objectif ? S'amuser, partager une passion et un moment de détente et, surtout, s'exprimer librement. Ils commencent souvent par explorer les répertoires les plus connus en pop et rock des années 80, des «classiques» sur lesquels ils se feront les dents. Les plus hardis d'entre eux s'essaieront à l'exercice improbable du blues ou du metal, histoire d'expérimenter des compositions plus complexes et à l'interprétation plus gratifiante. Quelques plaintes pour tapage nocturne et une cotisation pour insonoriser la cave plus tard, nos musiciens en herbe peuvent passer aux choses sérieuses. Car si les reprises sont un excellent moyen de montrer sa technicité, elles ne sont au final qu'un tremplin vers un objectif plus noble. Celui de composer sa propre musique, son propre son et qui sait monter sur scène. Qu'on se le dise, la fièvre musicale n'est pas née du néant. La multiplication des manifestations à l'honneur de nos talents nationaux a ouvert la voie à des vocations longtemps cachées par l'absence d'un espace d'expression. Aujourd'hui, jeunes et moins jeune cèdent aux sirènes de la création musicale et y voient un réel avenir. Remettons cependant les choses dans leur contexte. La scène musicale marocaine réclame du sang neuf. Les grands pontes que sont Hajja Hamdaouia, Abdelhadi Belkhayat ou encore Abdelouahab Doukkali n'ont pas trouvé d'héritier et ont dû continuer à s'accaparer la scène, à défaut de trouver à qui transmettre le flambeau. La faute au manque de valorisation de la branche musicale dans les formations académiques. Dans un pays où les représentations publiques et les émissions musicales se font aussi rares que pauvres en innovation et rémunération, peu de personnes se décidaient à suivre la voie du solfège et optent pour des filières plus aptes à nourrir leur homme. Seul quelques irréductibles mélomanes résistent à l'édit de la raison et persévèrent au nom de la musique en attendant leur heure de gloire.
«Quand je serais grand, je serais musicien !»
Tant de parents ont été pris de panique face à l'innocente déclaration de leurs petites têtes brunes, s'empressant naturellement d'asphyxier dans l'œuf un projet professionnel caricatural, dont le salaire se résumerait à quelques piécettes lâchées par le chaland. Sauf que la donne a changé, le Marocain est un méditerranéen qui se respecte, un bon vivant qui se repait de bonne chair et de bon son et il ne peut supporter longtemps la politique d'austérité musicale. «Et si la musique ne vient pas à Ahmed, alors c'est Ahmed qui ira à la musique !» Avec les moyens du bord, les musiciens en herbe ont appris à tracer les lignes d'une industrie musicale moderne. Les pionniers seront certainement les rappeurs. Un magnétophone, un microphone récupéré du côté de Derb Ghallef et quelques rimes plus tard, ils peuvent proposer leur son et le partager à coup de cassettes «Mega zone». Que nous soyons fans ou pas, il faudra leur reconnaitre tout le bien fait à la renaissance de la musique marocaine. Ils sont ceux qui ont ouvert la voie vers la nouvelle vague musicale. Aujourd'hui, de plus en plus d'étudiants, cadres ou jeunes quinquagénaires laissent libre cours à leurs inspirations et se revendiquent porte-parole du «Mouv'» local. Ils se réapproprient le Chaâbi, le R'n'B, le rock, avec des inspirations bien locales, dans la langue de Molière, celle de Shakespeare et bien entendu dans notre bonne vielle darija nationale. En solitaire ou à plusieurs, ils vouent à leur musique un amour inconditionnel…
Harmoniques pécuniaires
Il ne faut pas se leurrer, tout amour a un prix et celui de la musique ne déroge pas à la règle. S'équiper en instruments, louer un studio ou une cave et du matériel d'enregistrement coûtent cher et aucune maison de production ne montrera le moindre centime avant d'avoir écouté la maquette d'un groupe. Les apprentis musiciens sont donc obligés de mettre la main à la poche et doivent au final rentabiliser leur investissement. Nous sommes, certes, encore loin des Rolling Stones, mais les «garage bands» commencent à trouver leur clientèle dans la vie nocturne du pays. Les Live shows reviennent à la mode et font les choux gras des restaurants, pub et autre espaces nocturnes. Trouvant là une animation inespérée, ces établissements saluent chaleureusement l'arrivée d'une musique pouvant contrer la mainmise des boites de nuit sur le divertissement nocturne. Aujourd'hui chaque petit groupe peut caresser l'espoir d'un retour sur investissement salutaire et n'hésite pas à poser quelques notes contre rémunération. Cela permet accessoirement aux musiciens d'entretenir leur équipement et à long terme d'investir dans l'enregistrement d'un single ou d'un album. Tout le monde tire bénéfice de cette alliance bénie, le consommateur peut enfin espérer une vie nocturne en dehors de la poigne de fer des DJ, les restaurants et pub de leur côté voient leurs revenus augmenter. Les musiciens, quant à eux, gagnent en audience et peuvent s'orienter vers l'autoproduction dopée par leur multiple représentations en amateur, en attendant le prochain tremplin.
Yassine Ahrar
Le précurseur
Dans l'univers «garage band» marocain, Hoba Hoba Spirit fait figure de précurseur. Créé en 1998, il se définit comme un groupe de Hayha Music. C'est un groupe de musique exposant dans ses chansons des problèmes. Etendard d'une jeunesse marocaine voulant se détacher de la rigueur ancestrale des coutumes, le groupe compose des chansons mêlant rock, reggae, un peu de rap (notamment avec Don, Bigg). Les paroles chantées en arabe dialectal, en français ou également en anglais rendent les textes piquants à l'égard de la société marocaine.


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