Regragui - Ounahi Beaucoup d'observateurs s'interrogent : pourquoi Walid Regragui continue-t-il d'accorder une confiance presque inconditionnelle à Azzedine Ounahi, l'un des grands artisans de l'épopée marocaine au Mondial 2022, malgré un parcours en club semé d'embûches depuis ? Le cas Ounahi Pour comprendre ce lien particulier, il faut revenir à la relation unique que le sélectionneur entretient avec ses Lions de l'Atlas. Regragui n'est pas seulement un entraîneur qui convoque ses joueurs et les aligne sur le terrain. Il cultive un rapport humain, constant et profond avec son groupe, une proximité qui dépasse souvent le cadre purement professionnel. Dans le cas d'Ounahi, ancien académicien et brillant mondialiste, cette proximité est encore plus évidente. Le coach des Lions connaît parfaitement le chemin escarpé qu'a dû emprunter son milieu de terrain depuis son départ du SCO Angers. Son transfert à l'Olympique de Marseille, censé le propulser vers une nouvelle dimension, s'est vite transformé en parcours mouvementé : changements d'agents, changement de club, adaptation difficile, concurrence interne, gestion compliquée, blessures récurrentes, méforme inattendue et finalement un prêt, symbole d'un projet avorté. Le refuge de la sélection Malgré ces revers, Regragui n'a jamais lâché son « abeille », surnom affectueux donné par les supporters marocains. Car le sélectionneur suit son joueur et sait que ses difficultés ne sont pas uniquement sportives. Loin de Marseille et de son environnement pesant, le milieu des Lions de l'Atlas retrouve en sélection la liberté, l'inspiration et la confiance qui lui permettent de briller. À chaque rassemblement, il confirme son statut de cadre, rappelant qu'il reste l'un des moteurs du collectif en dépit d'une concurrence accrue. Malgré ses difficultés en club, Ounahi n'a jamais failli en sélection. Durant son passage à l'OM, le milieu marocain a été convoqué à 23 reprises par Walid Regragui, disputant 23 matchs avec les Lions de l'Atlas, souvent comme titulaire (18 fois). Son rendement reste impressionnant : 5 passes décisives et 5 buts inscrits, dont un doublé marqué face à la Centrafrique. Des statistiques qui confirment l'importance de l'« abeille » dans l'animation offensive marocaine et qui expliquent pourquoi son sélectionneur continue de lui accorder une confiance totale. Cette confiance illustre la philosophie de Regragui : protéger ses joueurs, les soutenir dans les moments difficiles particuliers et leur rappeler que la sélection peut les aider à redevenir eux-mêmes. Plus qu'un entraîneur, il agit comme un mentor qui croit dans le talent brut et la loyauté de ses hommes. L'abeille reprend son vol Aujourd'hui, l'abeille a quitté la ruche marseillaise pour s'envoler vers Gérone. « J'ai parlé avec Yassine Bounou et le sélectionneur marocain », a confié Ounahi. « Ils m'ont tous deux conseillé de venir ici... Gérone m'a fait me sentir chez moi. Je suis ravi de faire partie de ce projet ». Dans ce nouvel environnement, elle retrouve un terrain fertile, riche en champs et en nectar, où son miel ne peut qu'être plus savoureux au fil des matchs de Liga. Il n'aura fallu qu'une rencontre pour que la presse espagnole salue sa prestation. Face au Celta Vigo, Ounahi a été l'un des moteurs du match nul (1-1). Combatif et créatif, l'international marocain a donné un véritable élan à son équipe dès la première période. En 82 minutes passées sur la pelouse, le milieu marocain a touché 61 ballons, délivré deux passes menant à des occasions franches et tenté une frappe dangereuse stoppée in extremis par la défense adverse. Un premier signal fort, qui laisse présager une saison où l'abeille marocaine pourrait enfin retrouver tout son éclat.