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Sofiane Boufal : « Ma mère, c'est ma base, c'est mon poumon.»
Publié dans Lions De l'Atlas le 01 - 01 - 2016

– Sofiane, comment jugez-vous votre première année au LOSC ?
« Plutôt bonne pour l'instant. Au dernier mercato hivernal, j'avais pour but de signer dans un club de Ligue 1. L'opportunité de Lille s'est présentée, je n'ai pas réfléchi. »
– Tout est allé très vite...
« Quand j'ai signé à Lille, j'avais comme première ambition d'être titulaire le plus vite possible. Je savais que le coach Girard allait me donner ma chance. Je l'ai saisie. »
– Votre arrivée n'était pas celle qu'attendait René Girard à l'époque ?
« Le coach Girard voulait un attaquant grand et expérimenté qui prend les espaces, c'est vrai. Et le club a misé sur moi, et moi ça ne me regardait pas, tout ça. J'étais au courant de cette situation, j'avais lu qu'il voulait un attaquant. Il me voulait mais sans me vouloir. Je me suis dit « je vais lui montrer ce que je vaux. »
– Le LOSC sort d'une drôle de période avec un changement d'entraîneur. Comment l'avez-vous vécue ?
« Avant tout, la situation était très délicate et je pensais plus à mes équipiers qu'au coach, pour les aider et sortir de cette zone de relégation. Avec le changement d'entraîneur, tu as envie de montrer que tu es là, tout simplement. Qu'il peut compter sur toi. Le coach Antonetti m'a parlé pendant ma suspension, m'a mis à l'aise et en confiance, ça s'est passé naturellement. »
– Quelle était votre relation avec Hervé Renard ?
« Elle était très bonne. J'étais peiné qu'il parte, mais c'est le foot qui est comme ça. Avec l'arrivée de M. Antonetti, qui est quand même le troisième coach le plus expérimenté en Ligue 1, ça ne peut être que positif. »
– Parfois avec Hervé Renard, votre relation n'a pas semblé si simple que cela...
« (il sourit) Oui c'est vrai, mais j'ai toujours relativisé quand il s'enflammait sur mes performances ou quand il me critiquait. »
– Et avec vos équipiers ? Il y a eu ces accrochages avec Tallo et Civelli...
« Ça fait partie du foot, en L1 ou en PH ! La différence, c'est que la L1 est médiatisée. Le souci, c'est que c'est sorti dans la presse. Dans tous les clubs d'Europe, ça arrive. Je ne suis pas le problème de l'équipe. Vous pouvez demander à mes équipiers. Ça m'a agacé, ça donne une mauvaise image de moi. C'est du passé maintenant. »
– Six cartons jaunes, un rouge, quatre matchs de suspension, est-ce qu'il y a deux Sofiane Boufal ?
« Je suis humble et simple à la base. Mais c'est vrai que lorsque j'entre sur un terrain, je n'aime pas perdre. Je recherche la perfection. C'est vrai que des fois je peux m'énerver, mais tout de suite, je m'excuse. »
– Ça agace les spectateurs, vous le savez ?
« Oui j'en ai conscience, je sais que je dois canaliser mes émotions et progresser dans ce domaine. Je dois conserver mon énergie et ne pas sortir de mon match. Je fais beaucoup d'efforts par rapport à cela. Demandez à ceux qui jouent avec moi ou ceux que j'ai connus à Angers, je ne suis pas comme ça. »
– Quand on voit l'affaire Benzema, ça vous conforte dans l'idée qu'il faut faire attention à votre image ?
« Je n'ai pas attendu cette affaire pour savoir cela. Quand tu joues, il y a des milliers d'enfants qui te regardent et qui te prennent pour exemple. Je sais que tous les gens de mon quartier à Angers me regardent. »
– Avez-vous tendance à vous recroqueviller alors ?
« Non, je m'ouvre un peu, mais à Lille je ne connais personne. Je vis avec ma mère. Ça me protège et je suis tranquille. Je reste chez moi, je fais attention à mon hygiène de vie. »
– Vous parlez souvent de votre maman...
« Ma mère, c'est ma base, c'est mon poumon. Je lui ai demandé de me suivre quand j'ai signé au LOSC. J'ai besoin d'elle pour réussir. Ses conseils me sont très précieux. Elle regarde mes matchs à la maison. Vous savez, je suis très famille et j'ai besoin de ça pour avancer. »
– Vous êtes plutôt épargné par les blessures...
« Je fais très attention à mon hygiène de vie et j'ai bien conscience de ma chance. Dans cette région, il y a des gens qui se lèvent à 5 heures du mat' pour aller travailler. Nous, on se lève pour jouer au foot ! Je sais aussi que ma progression va passer par là. Regardez, Cristiano Ronaldo a une hygiène de vie irréprochable. Il fait 60 matchs par saison et ne se blesse pas. Comme Messi. »
– Ronaldo, Messi sont les deux joueurs qui vous fascinent le plus ?
« Je suis plutôt attiré par des joueurs proches de mon style de jeu comme Neymar, Hazard, ou Messi. Celui-là, c'est un extraterrestre ! Il a des mains à la place des pieds. J'aime beaucoup Iniesta. C'est paradoxal mais j'aime beaucoup sa simplicité. Je regarde leurs matchs pour apprendre. »
– Êtes-vous investi dans une association ?
« Oui je suis parrain de l'association Rêve, à Angers. Elle réalise des rêves d'enfants très malades. Dernièrement, j'y suis retourné pour un enfant qui était fan de moi et du PSG. Je l'ai fait discrètement, je n'en ai pas parlé car je voulais faire plaisir à l'enfant. Il a fait des photos avec tous les joueurs de Paris. Ensuite, je suis allé manger avec lui et sa maman. Après, je me protège par rapport à toutes les différentes sollicitations. Il faut me vouloir pour m'avoir... »
– C'est valable pour un club aussi ?
« (il éclate de rire) Bien sûr... »
Aïcha Boufal : « Dès que Sofiane tombe, je pleure... »
Il n'est pas une journée sans qu'Aïcha ne prenne des nouvelles de Sofiane, son frère jumeau. Un texto de quelques lignes ou un coup de téléphone de quelques secondes suffisent à la rassurer. Sinon ? « Quand je ne l'ai pas, je ne m'inquiète pas. Mais bon, j'appelle ma mère et souvent elle me le passe car il n'est pas très loin », plaisante-t-elle. D'Angers où elle s'est mariée et termine son BTS d'assistant manager, Aïcha ne rate pas une miette de l'évolution de la carrière de Sofiane. Elle s'est d'ailleurs abonnée à beIN Sports pour suivre les exploits de son jumeau. Les soirs où le frangin est sur une pelouse, ce n'est pas la peine de tenter de la joindre au téléphone.
Elle est en liaison directe avec sa maman. « J'ai le cœur qui bat très fort dès qu'il joue. J'ai toujours peur qu'il se blesse. Dès qu'il tombe, je pleure, je crie. Et j'attends qu'il se relève. Et j'appelle ma mère qui est encore pire que moi. »
On ne s'ennuie donc pas chez les Boufal, le samedi soir. Mais ce n'est pas nouveau. Dans l'appartement du quartier de La Roseraie où la fratrie de trois enfants a grandi, l'ambiance était garantie. Autour d'Aïcha et de Sofiane, il y avait aussi Abdeltif, leur aîné de quatre ans. Et les parties de football s'enchaînaient dans le long couloir séparant les chambres. « Je faisais le goal », se souvient Aïcha. « Quand on faisait trop de bruit, ma mère cachait le ballon. Alors on enlevait nos chaussures, Sofiane allait chercher une paire de chaussettes et faisait une boule avec. Et on continuait à faire du foot. J'aimais bien jouer avec lui, même si je n'avais pas son talent. »
L'Angevine se rappelle aussi du jour où son frère a rejoint l'Intrépide, le club du quartier. Sans arrêt, Sofiane suivait ses copains, le ballon sous le bras. Il passait au-dessus du grillage et voulait jouer. « L'éducateur le renvoyait à la maison en lui disant qu'il était encore trop petit pour prendre une licence. Mais Sofiane a insisté, insisté... » Pour arriver à ses fins. Direction le SCO Angers, le LOSC. Avant Paris ou un club anglais ? « Ça, c'est lui qui décide et puis ses conseillers. Je ne m'en mêle pas. Où Sofiane ira, on le soutiendra. Pour nous, il reste le même. Il prend soin de notre mère et elle a tout ce qu'elle veut. Il a rendu très fière toute la famille. Ce n'est pas parce qu'il est devenu footballeur qu'il ne pense plus à nous... »


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