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Enseignement à distance : Un bilan mitigé
Publié dans L'observateur du Maroc le 16 - 10 - 2020

Un retour mitigé par rapport à l'enseignement à distance. Imposé par la crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, le e-learning affiche un bilan mi figue-mi raisin

Par Hayat Kamal Idrissi

A peine déclenchée au Maroc, la crise sanitaire entrainera la fermeture des établissements scolaires et universitaires. Sans trop tarder, l'Etat prend cette tranchante décision dès le mois de mars 2020, en imposant l'enseignement à distance à des milliers d'élèves et d'étudiants. Pour compenser, des outils ont été mis ainsi à leur disposition par le ministère de tutelle: Classes virtuelles via des plateformes numériques, interfaces interactives, diffusion de cours en ligne et sur des masses médias ( Les chaînes TV telles Arrabiaa, Attaqafia et Laâyoune). Tout un dispositif qui ambitionnait de « compenser » l'enseignement en présentiel. A-t-on pour autant atteint cet objectif ?
Satisfaits / insatisfaits
D'après le bilan d'étape dressé par le ministre de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique Said Amzazi, devant la commission permanente de l'enseignement et de la culture à la Chambre des représentants, les premiers résultats sont plutôt satisfaisants. On parle de plus de 725.000 classes virtuelles tous types d'enseignement confondus, de 95% du parcours scolaire dématérialisé et de la participation de pas moins de 83.000 enseignants.
Aussi, le taux d'adhésion des élèves à l'opération d'enseignement à distance a atteint 70%. Concernant l'enseignement supérieur, les universités ont été dotées de plateformes électroniques permettant aux professeurs de poster des cours avec un taux de couverture situé entre 80 et 100%. D'autres universités ont opté pour les cours interactifs sur Microsoft Teams ou Zoom. Plus de 800.000 heures de formations ont été ainsi assurées avec un taux de suivi, dans le secteur de la formation professionnelle, oscillant entre 50 et 90% selon les filières. Au total, l'enseignement à distance a touché 10 millions d'élèves, étudiants, jeunes en formation professionnelle et professeurs.
Des chiffres plutôt positifs mais qu'en est-il du taux de satisfaction et du degré d'adaptation des étudiants et des enseignants à ce nouveau dispositif d'enseignement, tout à fait inédit dans notre pays ? Un groupe de professeurs universitaires marocains s'est en effet intéressé à cette question en menant une enquête nationale axée sur la « continuité pédagogique et enseignement à distance en période de confinement : Perception et satisfaction des acteurs universitaires ».
Présentiel irremplaçable
Réalisée sur un échantillon représentatif de 200 enseignants et 1.340 étudiants, répartis dans plusieurs régions, cette enquête a été menée par Amine Dafir et Taoufik Benkaarache, enseignants à la Faculté de droit de Mohammedia, Mohamed Belafhaili, enseignant à l'Ecole normale supérieure de l'enseignement technique (ENSET) de Mohammedia, Achraf Nafzaoui, de l'ENCG Kénitra, Redouane Benabdelouahed, de la faculté de droit d'Ain-Sbaa, et Adil El Marhoum, de la faculté de droit Rabat-Agdal.
Les conclusions de cette enquête sont probantes : La formation à distance n'a pas réussi à remplacer les études en présentiel. En effet, 61,5% des enseignants estiment que l'enseignement à distance n'a pas réussi à remplacer le présentiel tandis que 57% des étudiants ne souhaitent pas renouveler l'expérience à l'avenir. Deux enseignants sondés sur trois se sont déclarés globalement satisfaits de leur expérience en cette période de confinement alors que seulement deux étudiants sur 10 se disent satisfaits.


Derrière cette insatisfaction, différentes difficultés, spécialement les problèmes de connexion. Une majorité de 78% d'enseignants et de 65,4% d'étudiants évoquent ce problème comme principale limite. Ceci en plus du déficit d'interaction entre enseignants et étudiants, le manque d'approches et de modalités partagées par les membres du corps enseignant. Une autre étude, cette fois réalisée par le Haut commissariat au plan (HCP) sur les rapports sociaux dans le contexte de la pandémie du Covid, publiée en juillet 2020. D'après ses résultats, 6 personnes scolarisées sur 10 ont réduit le temps consacré aux études pendant le confinement.
En préscolaire, 8 enfants sur 10 n'ont pas suivi les cours à distance. Côté évaluation de la qualité : 2 élèves sur 3 estiment que les cours dispensés à distance ne permettent nullement de couvrir le programme. Près de 50% des élèves avouent avoir des difficultés d'assimilation tandis que 25% des scolarisés, estiment que l'enseignement à distance ne présente aucun inconvénient. Autre fait marquant relevé par l'étude du HCP : L'engouement suscité par le e-learning trouve, réellement, son origine dans le report ou l'annulation des examens. La preuve de ce constat ? 77,9% à 61% des personnes scolarisées n'ont plus participé au cours à distance, tous niveaux confondus, juste après le report ou l'annulation des examens.
Eprouvante expérience
Autre chiffre éloquent et qui était une véritable surprise en ce début d'année scolaire 2020-2021 : 80% des parents ont opté pour le présentiel. Chiffre surprenant qui a été annoncé par Amzazi, la veille du dernier délai fixé pour choisir le mode d'enseignement des élèves marocains. « Ce chiffre résulte de la combinaison de plusieurs facteurs pratiques et psychiques. L'expérience de l'enseignement à distance n'était pas une grande réussite pour beaucoup. C'était même trop éprouvant moralement et physiquement pour les enfants mais pour leurs parents », analyse Hind Achahboune, pédopsychiatre.
Eprouvante expérience ? Mais pas seulement ! L'enseignement à distance a également approfondi les écarts et a compromis largement l'égalité des chances. Les inégalités socio-économiques, socio-éducatives aussi bien que territoriales sont devenues plus flagrantes et plus détectables. « Un élève habitant dans un village en montagne au Moyen Atlas n'a pas accès au même enseignement qu'un enfant de Casablanca ou de Rabat. Et même au sein de la même ville, un élève d'une famille modeste n'a pas les mêmes moyens et les outils technologiques pour accéder aux cours qu'un enfant de famille moyenne ou aisée. On ne peut pas nier que l'égalité des chances a pris un sacré coup », affirme Mohamed Dich, coordinateur national de la Coalition civile pour la montagne.


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