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Erreurs médicalesSocrate pleure
Publié dans L'observateur du Maroc le 17 - 08 - 2009

"Une erreur fatale tue le fils de Dalila", titre le journal El Pais. L'Espagne est sous le choc. Rayan n'était pas atteint du virus A(H1N1) comme sa mère, mais le destin a décidé que le bébé la rejoigne suite à une erreur médicale des plus futiles. La famille des deux disparus n'en revient pas. L'histoire de ce bébé prématuré ravive le débat des erreurs médicales et remet sérieusement en cause le système de santé publique en Espagne. Rayan a eu la malchance de tomber sur une infirmière travaillant pour la première fois dans le service de prématurés et qui a administré au bébé du lait par voie intraveineuse et non par sonde gastrique. Au Maroc, ces défaillances ne font pas l'exception des hôpitaux et des cliniques du pays où les erreurs médicales font partie du quotidien des médecins. Toujours taboues, elles demeurent sous le sceau du silence et la responsabilité est souvent rejetée sur les infirmiers et les employés. L'affaire est camouflée, le dossier médical égaré et les victimes sont ainsi lésées. D'ailleurs, aucune statistique officielle n'existe alors que les médecins continuent de commettre des erreurs et de mettre la santé, voire la vie, des patients en péril. En France, les erreurs médicales font 10.000 morts et quelque 300.000 à 500.000 événements indésirables graves chaque année dans les hôpitaux français, selon le chef du service des urgences d'un hôpital à Paris. Des données qui feraient trembler le Maroc où l'erreur médicale et le quotidien des hôpitaux ne font plus qu'un.
Négligence ou manque de compétence?
Qu'il s'agisse d'erreurs de diagnostics, de traitements inadaptés, d'incompétence ou de moyens inadéquats, le médecin refoule son erreur au détriment du patient incapable de bouger le petit doigt. Mais d'abord, comment peut-on définir une erreur médicale ? Même les juristes ne se sont jamais mis d'accord sur une seule définition. Selon Chafik Chraïbi, gynécologue obstétricien et membre du CHU Ibn Rochd de Casa, il s'agit d'un manque de compétence ou une négligence qui donne suite à un manque de résultat. Au Maroc, on n'a pas encore la notion de communication entre le médecin et son patient. Ce dernier a le droit de savoir exactement ce dont il souffre afin qu'il soit confiant et que les traitements aboutissent. «La médecine n'est pas une science exacte. Légalement, le médecin n'est pas tenu à avoir des résultats sûrs. Dans la pratique médicale, il n'y a pas d'acte sans risques. C'est indépendant de notre volonté» défend Mohamed Bennani Naciri, médecin et président du Syndicat national des médecins dans le secteur libéral. «Si le résultat est négatif, c'est plutôt une complication scientifique de la maladie». L'erreur est humaine. Mais entre négligence, inaptitude ou incompétence préméditée, les prétextes ne manquent pas. «On cherche toujours à incriminer le médecin. Après des années d'études, le traitant a appris l'éthique et la déontologie du métier» renchérit le président. Pourtant, la victime d'erreurs médicales ne verrait pas l'affaire du même œil. A l'exemple d'un quadragénaire qui souffrait de brûlures d'estomac avec de fréquentes remontées d'acidité. Malgré les traitements que lui prescrivait son médecin, les maux persistaient davantage. Jusqu'au jour où il décida d'aller consulter ailleurs. Après le diagnostic, le nouveau médecin fut choqué. Le patient souffrait d'un cancer du pancréas au stade final… «D'où la nécessité de la formation médicale continue. Au Maroc, il n'y en a pas. Le médecin ne sera jamais à niveau s'il ne suit pas l'évolution de la médecine qui progresse rapidement» souligne Chafik Chraibi. Il explique qu'il faut étayer ses connaissances en assistant aux congrès, en se branchant sur le net, en se mettant à la page, en communiquant avec les confrères… Le médecin prête serment afin de traiter ses malades et d'user de toutes les issues pour y arriver mais la réalité est autre. L'erreur demeure une épée de Damoclès sur la médecine. On n'a qu'à voir les centaines de familles qui pleurent leurs proches disparus suite à des erreurs «évitables». La mortalité maternelle et infantile reste en tête du peloton des situations où la mort frappe sans préavis. Entre les serviettes oubliées à l'intérieur du corps, plaies infectées, césariennes ratées et nouveau-nés blessés, les motifs ne se comptent plus.
Quant à la loi…
«Quiconque, par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause est puni de l'emprisonnement de 3 mois à cinq ans et d'une amende de 250 à 1.000 DH». Il s'agit de l'article 432 du code pénal qui n'est souvent pas mis en exergue. Le gain de cause du patient relèverait presque de l'impossible. Hormis le fait que l'erreur médicale soit souvent voilée, la loi ne réussit pas encore à défendre les droits de la victime et à protéger le médecin. «Tout patient négligé ou maltraité doit s'adresser au conseil national de l'ordre des médecins qui doit constituer une commission multidisciplinaire et mener une enquête en étudiant le dossier» affirme Mohammed Bennani. «Malheureusement, le conseil de l'ordre n'accomplit pas convenablement sa mission. C'est une institution qui défend la médecine et la santé des citoyens, contrairement au syndicat qui existe pour les intérêts du médecin». En effet, l'expertise du tribunal ne sera jamais aussi efficace que celle du conseil de l'ordre. Les médecins de la commission chargée d'«expertiser» une affaire d'erreur médicale ne sont souvent pas spécialistes et c'est la partie plaignante qui en pâtit. Un dermatologue pour une affaire cardiaque ne fera certainement pas l'affaire. «Après l'étude du dossier médical, le tribunal de première instance doit établir l'expertise faite par un médecin spécialiste. Mais l'expertise n'existe pas au Maroc. Les médecins ne seront nullement neutres et ne se placeront jamais contre leurs confrères. Les lois existent mais elles ne sont jamais appliquées» soutient Naima Banana, avocate. En attendant, les patients se dirigent vers les hôpitaux mais en ressortent parfois ur des brancards. «Dans la société marocaine, on sait que chaque famille a sa poubelle. La famille des médecins a la plus propre et la plus petite des poubelles jusqu'à maintenant» ajoute le président du syndicat. Les vérités fusent de partout… Qui croire?


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