L'affaire éclate lorsque la jeune victime a été retrouvée inconsciente dans les alentours du CHU Ibn Sina à Rabat. Agressée et gravement blessée, la jeune femme dépose plainte auprès de la police judicaire. Elle dévoilera ainsi les dessous d'une affaire d'exploitation sexuelle sous couverture d'un centre d'esthétique et de massage basé à Temara. D'après les affirmations de la victime, la gérante du centre et son associé l'auraient exploité pendant des années en la forçant à se « prostituer », rapporte le quotidien Assabah. La jeune femme a précisé que ses employeurs l'obligeaient à offrir des prestations sexuelles aux clients du spa en supplément des massages « classiques ». Ceci alors qu'elle était encore mineure. La jeune masseuse a expliqué à la police que toutes ses tentatives de se défaire de ce trafic ont été vouées à l'échec. La gérante, son associé et leurs collaborateurs la forçaient sous la menace de mort à satisfaire les demandes « sexuelles » des clients. La victime a déclaré que ses employeurs ainsi que le chargé de « sa publicité » sur les pages facebook se réservaient un pourcentage des rentes de ses prestations spéciales. Lorsqu'elle décide finalement de fuir cet « enfer », ses bourreaux la rattrapent à Rabat. Alors qu'elle devait assister à une séance de « négociation » avec ses employeurs, ces derniers décident de l'enlever et de la séquestrer pour l'obliger à reprendre du service. Une séance qui s'est mal déroulée et les discussions ont vite dégénéré et la jeune femme fut agressée par la gérante et ses collaborateurs. Frappée à la tête par une arme blanche, elle perd conscience en provoquant la panique de ses agresseurs qui finissent par la jeter aux alentours du CHU Ibn Sina à Rabat. Après leur arrestation, la gérante ainsi que son associé ont nié avoir forcé la jeune masseuse à se prostituer. Ils ont affirmé lors des interrogatoires qu'elle se livrait à cet exercice de son plein gré et qu'elle rencontrait ses clients ailleurs après les avoir racolé au centre en profitant de son travail de masseuse. L'un des agresseurs a expliqué que les employeurs soupçonnaient la masseuse d'avoir filmé les clients du spa dans des positions compromettantes. Une manœuvre destinée à leur faire du chantage d'où le vol de son téléphone portable lors de son enlèvement. Les accusations de la victime ont été d'ailleurs confirmées par le propriétaire du local du centre de massage à Témara. Ce dernier a expliqué lors de son interrogatoire qu'il a déjà déposé une plainte auprès des autorités locales lorsqu'il a remarqué que le centre, initialement dédié aux soins esthétiques, a commencé à accueillir des hommes. Le propriétaire a affirmé disposer d'une preuve : Une photo d'un préservatif usagé prise à l'intérieur même du spa ! Un scénario digne de films hollywoodiens qui a mené la gérante et son associé derrière les barreaux. Le tribunal de première instance de Rabat les a condamné à cinq ans de prison chacun pour pour traite d'êtres humains, enlèvement et séquestration.