Invitée à partager son expérience en tant qu'entrepreneure africaine lors d'un panel à l'occasion des assemblées annuelles de la banque mondiale et du FMI, Lamia Tazi, PDG de Sothema, s'est focalisée sur Les questions d'autonomie sanitaire et d'accessibilité des médicaments tant pour le Maroc que pour l'ensemble du continent africain. Lamia Tazi a souligné ainsi l'importance cruciale de garantir une autonomie sanitaire, tout en insistant sur la nécessité de rendre les médicaments accessibles à tous. Elle a partagé à cette occasion les succès de l'industrie pharmaceutique marocaine, qui a réussi à protéger sa fabrication locale au fil des années. « Aujourd'hui, près de 70 % des produits pharmaceutiques sont fabriqués localement au Maroc, ce qui a permis le développement de médicaments génériques abordables », note t-elle. La PDG de Sothema a également évoqué l'opportunité offerte par la couverture sociale généralisée, récemment lancée au Maroc, qui ouvre de nouvelles perspectives pour l'utilisation des médicaments par la population. « Cela devrait stimuler davantage l'industrie pharmaceutique locale et renforcer sa position sur la scène internationale », assure-t-elle. Cependant, selon Lamia Tazi des défis restent à relever, notamment ceux liés à la mondialisation et à la diversité des marchés en Afrique. Elle a exprimé l'espoir que l'Agence Africaine de Médicaments contribuera à harmoniser ces disparités. Un autre défi majeur réside, d'après elle, dans l'accès aux nouvelles technologies et aux médicaments onéreux, ainsi que dans la question des brevets et de leur protection, qui influe sur les coûts des nouveaux produits. « L'industrie pharmaceutique marocaine est prête à relever ces défis, mais elle a besoin de soutien pour surmonter les obstacles liés aux brevets », conclut-elle.
