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Hamid Enayat: « Le peuple iranien a accueilli la mort de Raïssi avec joie »
Publié dans L'observateur du Maroc le 23 - 05 - 2024

L'Observateur du Maroc et d'Afrique. Quel est l'impact de la disparition du président et du ministre des Affaires étrangères sur la situation politique interne de l'Iran ?
Hamid Enayat. La mort d'Ebrahim Raïssi est très significative et représente un coup stratégique monumental et quasiment irréparable pour le régime, exacerbant ses crises internes et externes. Raïssi était le personnage soigneusement choisi par le guide suprême du régime, Ali Khamenei pour renforcer la ligne dure, notamment en réprimant la dissidence à l'intérieur du pays et en étendant sa belligérance à l'extérieur de l'Iran.
Avec la mort de Raïssi, la stratégie de Khamenei consistant à consolider le pouvoir par le biais de responsables loyaux et impitoyables a été perturbée, laissant le régime beaucoup plus faible et plus vulnérable.
Les répercussions de ce coup stratégique sont dévastatrices pour les forces démoralisées du régime. Dans un contexte de crises internes et régionales, Khamenei est contraint de restructurer en profondeur et de remplacer l'appareil mis en place sous le mandat de Raïssi. Le système est désormais fondamentalement compromis, ce qui confirme une défaite stratégique pour Khamenei.
L'incapacité du régime à retrouver l'hélicoptère accidenté pendant plusieurs heures a démontré son incompétence, alors qu'il se vante de ses progrès technologiques, notamment en matière d'armement. Finalement, ce sont des drones turcs qui ont pu localiser l'hélicoptère accidenté.La succession d'Ali Khamenei est ouverte vu l'âge de l'homme.
Quels sont les personnes susceptibles de prendre sa place ?
L'une des personnes dont on parlait pour être un éventuel successeur était Ebrahim Raissi. Modjtaba Khamenei, fils du guide suprême est aussi considéré comme un probable successeur. Mais beaucoup reste à voir vu le dynamisme actuel de la situation.
Quelles sont les forces en présence ?
Sur la scène politique iranienne, deux forces sont en guerre depuis quarante ans. D'un côté, le Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI), qui rassemble les forces démocratiques opposées à la fois à la dictature du Chah et à celle des mollahs. Les Moudjahidines du peuple d'Iran constituent la force centrale de ce conseil. Le CNRI représente une alternative viable au régime des mollahs. C'est pour cette raison que 30.000 des prisonniers politiques dont 90% appartenaient a cette alternative ont été exécutés y compris par Ebrahim Raissi, alors membre de la commission de la mort de Téhéran et bien d'autres membres des commissions de la mort à travers l'Iran. De l'autre côté, les soi-disant réformistes et autres factions, qui ne se sont jamais réellement opposés au régime. Ils ont plutôt servi de façade pour permettre au Guide suprême de prétendre qu'il existe une véritable concurrence démocratique au seine du régime.
Les modérés ont-ils une chance de prendre le pouvoir ?
Les forces que vous nommez modérées sont également présentées sous le nom de réformistes. Elles ont été écartées une fois par le guide suprême du régime, Ali Khamenei, de la participation aux élections du régime. À cette époque, Khamenei, voulant résister aux vagues montantes de soulèvements populaires, a unifié son gouvernement et a nommé Ebrahim Raïssi à la présidence. Les réformistes, ainsi que des personnalités comme Ali Larijani, qui a été président du Parlement pendant trois mandats, et Hassan Rohani, qui a été président pendant deux mandats, ont été disqualifiés de participer aux élections. Si Khamenei est amené à les réintégrer, ce qui, à mon avis, est impossible, une brèche se créerait au sein de son régime, et au sommet. Les principaux bénéficiaires de cette division seront les milliers d'unités de résistance dispersées à travers l'Iran, sous le commandement des Moudjahidines du peuple, prêtes à transformer toute étincelle en un incendie pour renverser le régime théocratique.
Quel est l'état actuel de l'opposition ? Cette situation lui apporte-elle un souffle ?
Le peuple iranien a accueilli la mort de Raïssi avec joie. Dans l'atmosphère étouffante de l'Iran, et selon la tradition iranienne, les gens distribuaient des bonbons, comme on a pu le voir dans les vidéos sur les réseaux sociaux. Cependant, le Conseil national de la Résistance iranienne ne compte point sur la mort de Khamenei ou d'autres dirigeants du régime et continue sa lutte. Comme mentionné précédemment, il existe des milliers d'unités de résistance à travers l'Iran, et ce sont elles qui diront le dernier mot dans la rue. La Résistance iranienne a toujours demandé à la communauté internationale de reconnaître le droit du peuple iranien à répondre à la répression et aux massacres perpétrés par le CGRI, et de mettre fin à une politique de complaisance envers les atrocités commises par le régime au pouvoir.
L'Iran pourra-t-il poursuivre sa politique internationale et ses soutiens aux groupes terroristes au Moyen et Proche Orient ?
Le régime iranien, ancré dans des dogmes religieux médiévaux, est incapable de répondre aux besoins économiques, culturels et politiques du peuple iranien. Dès le début, il a instauré une répression sans précédent, dissimulée par des actes de bellicisme, de terrorisme et de création de crises. La guerre à Gaza en est un exemple flagrant. Avec la mort de son président, le régime iranien, désormais considérablement affaibli, poursuivra sa campagne belliciste et continuera de soutenir les milices autant qu'il le peut.
Quel sera, selon les acteurs de l'opposition, l'issue de cette situation ?
La seule solution pour le Moyen-Orient et le peuple iranien est le renversement de ce régime par la résistance et l'instauration, à travers une procédure démocratique, d'un régime pluraliste, laïque et issue des voix du peuple. Il n'y a pas d'autre solution. Tant que ce régime existera, il y aura des guerres et des massacres en Iran et au Moyen-Orient, ce qui mettra en danger la paix du Moyen-Orient et du monde. Pour soutenir l'instauration de la paix, la seule manière est de soutenir la résistance. Le régime n'a laissé aucune autre voie possible.
Hamid Enayat est un politologue, spécialiste de l'Iran. Il collabore avec l'opposition démocratique iranienne (CNRI)


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