Ils ont noyé Ben Barka dans la baignoire : extraits d'un livre-enquête inédit sur la disparition de l'opposant marocain    Sahara : La Pologne réaffirme son soutien au plan marocain d'autonomie    Sahara : Le Cambodge soutient le plan d'autonomie et la souveraineté du Maroc    Le Chef du gouvernement reçoit le président de l'Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption    Le Cambodge salue le leadership de SM le Roi Mohammed VI et soutient les Initiatives Royales Atlantiques    Le Maroc et la Pologne se sont engagés à renforcer davantage leurs relations bilatérales pour les hisser à un niveau supérieur.    ONDA : El Mokhtar Dahraoui nouveau directeur de l'aéroport Rabat-Salé    Aides sociales directes : Moins de 1,3% des demandes refusées chaque mois en 2025    RAM-China Eastern Airlines : Un partenariat stratégique renforce la connectivité Chine-Afrique    Le Roi ordonne un accueil grandiose pour les champions du monde U20    Sur Instructions de SM le Roi, la sélection nationale de football des moins de 20 ans, Championne du monde, se verra réserver, ce mercredi, un accueil digne des héros de cet exploit sportif historique inédit    +75% de précipitations estivales au Sahara d'ici 2100 (étude)    Mondial U20 : Othmane Maamma, une pépite dans le cercle fermé de Messi, Pogba et Agüero    Fouzi Lekjaa exhorte les Lionceaux U17 à suivre l'exemple des U20    Ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie : Le Roi Mohammed VI reçoit demain les champions du monde – Un accueil royal et populaire pour les Lionceaux sacrés champions du monde U20    Mondial U20 : La Fédération kabyle de football félicite le Maroc    Nayef Aguerd rayonne à Marseille : « Je me sens heureux et en pleine forme »    Han ahogado a Ben Barka en la bañera: extractos de un libro-investigación inédito sobre la desaparición del opositor marroquí    Sáhara: Tras la visita de Bourita a Moscú, Attaf llama a Lavrov    La Federación de Fútbol de Kabylie felicita a Marruecos por su desempeño en el Mundial Sub-20.    Décès de l'acteur Abdelkader Moutaâ à l'âge de 85 ans    National Geographic : Rabat désignée comme ville incontournable à visiter en 2026    Maroc : Décès de l'artiste Abdelkader Moutaa    La Bourse de Casablanca ouvre en territoire positif    Revue de presse de ce mardi 21 octobre 2025    Ligue des Champions : Voici le programme de ce mardi    L'Equipe : Yassir Zabiri, figure d'une génération dorée    France: Sarkozy est arrivé à la prison pour y être incarcéré    HB / 46e CAHCC Casablanca 25 : Al Ahly et Petro Atletico sacrés, Derb Sultan deuxième    Une femme à la tête d'une coalition gouvernementale au Japon    Abdeltif Loudyi reçoit le nouveau chef de l'AFRICOM    Fès-Meknès : les investissements privés explosent de plus de 90% en 2025    Libye : L'Espagne saisit 10 navires militaires destinés aux forces de Haftar    L'UE acte la fin des importations de gaz russe pour 2027    Rendez-vous : demandez l'agenda    Casablanca : Le Fusion Show Ayta D'Bladi fait son entrée du 13 au 15 novembre    L'ancien chef de la DGSI, Nacer El Djinn, symbole des déchirements du pouvoir algérien, arrêté et placé en détention à Blida    Une vidéo diffusée par Hicham Jerando, faussement liée à un réseau de prostitution à Casablanca, provenait de sites pornographiques étrangers    La cour d'appel de Casablanca confirme plusieurs condamnations dans l'affaire Jerando    Le temps qu'il fera ce lundi 20 octobre 2025    Les températures attendues ce lundi 20 octobre 2025    PLF 2026: 380 MMDH comme effort d'investissement    Errance et détresse psychique : Symptôme d'un système de prise en charge lacunaire    Rabat célèbre la créativité avec le Festival Léonard De Vinci du Court Métrage    Doukkala en heritage: Une leçons de mémoire au féminin    Aérien : RAM et China Eastern Airlines s'allient pour renforcer la connectivité Chine-Afrique    Sahara marocain : Washington en faveur d'une solution définitive    Tanger : Ouverture de la 25e édition du Festival national du film    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tirs croisés autour de la « libéralisation » de la Santé
Publié dans L'observateur du Maroc le 22 - 05 - 2014

Malgré les contestations, El Houssaine Louardi ministre de la Santé, ne lâche pas du lest. Le projet de texte dur l'exercice de la médecine avance dans le processus d'adoption. Il vient de recevoir le feu vert du Conseil du gouvernement. Sa teneur est porteuse de ce qui est considérée comme une libéralisation du secteur de la santé. C'est ce qui inquiète d'ailleurs bon nombre de professionnels, associations et syndicats. Pourquoi tant de craintes ? « Si les capitaux privés détenus par des non médecins parviendraient à contrôler des cliniques privées, ils risquent de déstabiliser le système de santé en se fixant des objectifs de rentabilité et en favorisant des techniques de marketing et de publicité pour créer le besoin... Il faut que le système mette des freins déontologiques à l'appétit des investisseurs privés. Sinon, nous allons créer un système de santé à plusieurs vitesses », lance d'emblée Mohamed Benaguida. Le président de l'Association nationale des cliniques privées va encore plus loin : « Ouvrir la porte à une telle médecine, c'est permettre à ceux qui ont des moyens de pouvoir très bien être soignés et a ceux qui sont pauvres de se contenter d'une médecine au rabais. C'est se mettre en total contradiction avec le droit à la santé ». Attaqué de partout, le ministère de la Santé tente, vaille que vaille, de trouver une alternative à l'investissement public dans les hôpitaux pour combler le manque en infrastructures médicales dans de nombreuses régions au Maroc. Mais la grande question qui se pose : Comment pourrait-il encourager la création de cliniques dans des villes peu attractives pour les investisseurs potentiels ? « Notre groupe parlementaire a longuement débattu de ce projet et nous avons émis nos réserves surtout en ce qui concerne les éventuelles répercussions sur la bonne marche du secteur public », prévient Mustapha Ibrahimi, député du PJD. Mais le département de la Santé ne se laisse pas démonter. La refonte du cadre législatif s'impose, selon ses premiers responsables, en raison de l'évolution de la pratique médicale. « La médecine évolue à très grande vitesse, nous devons nous adapter ou nous serons aculés à régresser, c'est pourquoi cette reforme est indispensable. Celle-ci ne pouvait être envisagée sans une refonte de la législation relative à l'exercice de la profession », explique Louardi.
Place à la concurrence !
Pour El Houssaine Louardi, l'ouverture des capitaux, et donc à la concurrence du secteur de la Santé, serait bénéfique et permettrait de tirer la qualité vers le haut. « La compétition entraînera une baisse des actes illégaux, poussera à une baisse des prix et à une amélioration constante de la qualité et de la bonne gestion », martèle le ministre. L'avis de Abdelaziz Adnane va dans le même sens. D'après le directeur général de la CNOPS, l'entrée dans la compétition d'investisseurs privés se répercutera sur la qualité des soins, l'enrichissement du plateau technique et sur les tarifs. « Cette ouverture créera une émulation entre les prestataires. En France par exemple, les tarifs ont baissé de 22% par rapport au secteur public », argumente-t-il. Et d'ajouter : « Aujourd'hui, le citoyen ne se sent pas protégé dans certaines cliniques privées. Les raisons : chèques de garantie, paiement au noir, surfacturation, refus de prise en charge, séjours inutilement prolongés, ciblage des soins les plus rémunérateurs et refus des soins complexes, équipements défectueux… ». Sa conclusion : « Je suis pour l'ouverture du capital des cliniques si le projet fait cesser ces dérives, si mes assurés peuvent accéder à des structures affichant et respectant les tarifs, s'ils peuvent disposer de factures transparentes, si les conditions de sécurité et de qualité des soins sont garanties et si l'offre de soins est équitablement répartie sur le territoire national ». Mohamed Benaguida n'est pas du tout du même avis : « Les caisses de l'AMO ne pourront pas résister à une explosion des dépenses de santé », craint le président de l'Association nationale des cliniques privées. D'après lui, ce n'est pas en allant à la recherche d'investissements directs étrangers que les profondes problématiques du secteur de la santé pourraient être résolues. « L'admission des capitaux non médicaux dans le système de santé ne nous semble pas être une solution aux problèmes du système », estime-t-il. Un haut cadre chez l'ANAM se montre tout aussi alarmiste : « Les tarifs seront bien plus importants que ce qu'ils sont actuellement ». D'où cet appel qu'il lance avec insistance : « Il est indispensable qu'en matière de tarifs, les investisseurs potentiels se conforment aux grilles de l'ANAM». Mohamed Naciri Bennani, président du syndicat des médecins libéraux, prévient à son tour : « Si demain ce projet de réforme aboutit, l'investissement dans le secteur médical sera donc accessible à des groupements financiers (banques et assurances) et tout autre investisseur privé habilité, de par cette loi, à en assurer la gestion et en y employant des médecins comme de simples salariés ».
Bien encadrer pour éviter les dérapages
Différents professionnels avancent que la réforme portée par Louardi présente aussi des avantages. Encore faut-il, selon le DG de la CNOPS, qu'elle soit accompagnée des mesures d'accompagnement nécessaires. « Il ne faut pas sacrifier le secteur public. Il doit être la locomotive », insiste-t-il. Et d'enchérir : « L'accréditation est une contrainte pour les cliniques, mais nous la réclamons. Nous constatons en effet qu'en son absence, ceux qui profitent du système sont ceux qui ne respectent pas les pratiques. Exemple de mesure qui s'impose alors : un cahier des charges strict, qui soit le même pour tout le monde ». La possibilité de l'accroissement des inégalités entre les régions dans l'accès aux soins est une autre source d'inquiétude des professionnels. Selon Mohamed Benaguida, le système marocain est calqué, sur de nombreux aspects, sur le modèle français. « Le capital des cliniques privées a été ouvert à des non médecins dans un cadre réglementé. L'hospitalisation privée est bien protégée au niveau ordinal. Les corps médical et paramédical sont protégés par l'Etat parce que les sociétés qui détiennent des capitaux dans des établissements privés n'ont pas la liberté de fixer les tarifs. Celles-ci n'ont pas non plus la liberté de s'implanter là où elles le souhaitent », détaille-t-il. Au Maroc, la carte sanitaire tant réclamée par tout le corps médical n'a pas encore été dessinée. Elle constitue un instrument destiné à mieux répartir les infrastructures à travers tout le territoire et à doter d'établissements les régions éloignées, afin de rapprocher les soins des citoyens. De surcroît, cette carte permet la maîtrise des dépenses de santé et la bonne répartition des équipements sur l'ensemble du Royaume. « Seul cet outil manquant permettra de déterminer les régions où les futurs investisseurs pourraient implanter des cliniques gérées par des sociétés civiles professionnelles », avance Abdelaziz Adnane. Et d'ajouter : « Cela permettra de refuser l'ouverture d'une clinique à Casablanca ou à Rabat si les besoins sont satisfaits, et d'orienter les investisseurs vers d'autres régions avec, pourquoi pas, des incitations fiscales, des aides ou autres pour veiller au respect des dispositions de la carte sanitaire, il faudra en parallèle mettre en place une autorité de régulation et un Conseil de l'ordre fort » ❚
Lire aussi :


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.