Pourquoi en parler maintenant? On en parle parce que nous avons une petite fiction qui aurait pu être prise pour de l'humour si le sujet n'était des plus sérieux. Voilà donc ce que raconte le journaliste , puis blogueur, Ali Mrabet sur son compte X. L'ancien secrétaire d'Etat espagnol à la sécurité Francisco Martinez aurait exfiltré Abdellatif Hammouchi, le Directeur Général de la Surveillance du Territoire. On commence par cet acte pour attiser le suspens. Mais de quoi parle-t-il? Nous sommes le 20 février 2014, jour où sept éléments de la police français sont allés à la résidence de l'ambassadeur du royaume, Chakib Benmoussa, pour lui remettre une convocation de la justice française concernant le Directeur Général de la Surveillance du Territoire qui est aujourd'hui le Directeur de la Sûreté Nationale (DGSN) et de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST). A l'époque les relations des deux pays n'étaient pas cordiales et la France n'hésitait pas à titiller le Maroc chaque fois que l'occasion s'offrait à elle. Or, ce jour, le responsable marocain n'était pas à Paris mais bien dans son bureau à Rabat. Ce que quelques blogueurs marocains n'avaient pas voulu savoir, insistant pour localiser le Directeur Général à Paris. Leur fiction a été bien entendue reprise par des médias français connus pour leur hostilité envers le Maroc. Cette manipulation médiatique est d'ailleurs obsolète. On donne une info à un blogueur pour la reprendre par la suite citant une o-source digne de foi. Jusque là tout va bien. Or, cette affaire a révélé un grand dysfonctionnement de la police française, sachant que le contrôle des frontières qui permet de s'assurer de la présence d'une personne sur le sol français, est du ressort du ministère de l'intérieur. Ce n'est pas pour rien que le ministre de l'Intérieur est appelé premier flic de France. C'était une improvisation claire bafouant les règles diplomatiques et procédurales les plus élémentaires. Il faut ajouter aussi que les agents français dépêchés à la résidence de l'ambassadeur étaient chargés de notifier une convocation judiciaire. Or cette procédure n'a pas respecté les règles et usages diplomatiques. Ces usages exigent que la justice et les officiers de police judiciaire s'assurent d'abord de la présence physique de la personne concernée, autrement la procédure est frappée de nullité. On n'invente rien, c'est la règle. Et comme on l'a dit plus haut, la personnalité concernée n'était pas en France. Par contre, on peut dire qu'à cette date, les personnalités marocaines présentes en France étaient le ministre de l'intérieur de l'époque Mohamed Hassad, (accompagné de Khalid Zerouali), qui effectuait une visite officielle dans le cadre d'une rencontre avec ses homologues français, espagnol et portugais. On a vraiment de la peine à comprendre comment se fait la coordination ente les services de l'Intérieur. Bien sûr, aujourd'hui cet incident est oublié et Abdellatif Hammouchi a été en France où il a reçu une décoration prestigieuse, comme en Espagne d'ailleurs. En fait, que les aigris du X nous pardonnent, les relations entre la France et le Maroc sont aujourd'hui excellentes, comme avec l'Espagne et qu'elles reviennent toujours au point d'équilibre quels que soient les malentendus. Ce que justement ne veulent pas admettre ces « chieurs d'écume » pour reprendre une expression d'un ancien professeur de la Sorbonne. Il reste à comprendre pourquoi Lemrabet s'est manifesté maintenant alors que l'incident a été oublié. Une piste? La voici: Le Directeur général de la DGSN-DGST venait de participer à la 13ème rencontre internationale des hauts responsables chargés des questions de sécurité à Moscou du 27 au 29 mai. Le succès de la participation marocaine a dû certainement réveillé des sentiments de dépit et de colère chez certains. On n'y peut rien mais on peut compatir.