Les radars sur les routes nationales ne feront désormais plus de différence entre les véhicules qui s'approchent et ceux qui s'éloignent. Dès le 16 juin 2025, NARSA (Agence nationale de la sécurité routière) met en service un nouveau système de radars fixes à double sens, capable de détecter les excès de vitesse dans les deux directions de circulation. Objectif : combler les angles morts du contrôle routier et renforcer l'équité entre les conducteurs. « Ce dispositif vise à assurer un traitement équitable des infractions et à dissuader davantage les comportements dangereux », explique la NARSA dans un communiqué. Jusqu'ici, les radars automatiques ne contrôlaient que les véhicules circulant dans le sens de leur positionnement. Ce nouveau système à double sens permettra ainsi de repérer les infractions aussi bien des véhicules s'approchant du radar que de ceux qui s'en éloignent. Selon NARSA, cette mesure vise à renforcer les dispositifs de contrôle et à dissuader davantage les comportements dangereux, notamment les excès de vitesse, l'une des principales causes d'accidents graves au Maroc. Le dispositif s'inscrit dans un programme plus large de modernisation du contrôle routier, porté par les avancées technologiques et la volonté de freiner l'hécatombe sur les routes. Chiffres alarmants Les données officielles confirment l'urgence. Rien qu'entre le 5 et le 11 mai 2025, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a enregistré 2.087 accidents de la circulation en périmètre urbain, ayant causé 31 morts et 2.853 blessés, dont 132 grièvement. L'excès de vitesse figure parmi les principales causes, aux côtés du non-respect des priorités et de la conduite en état d'ébriété. En matière de répression, 46.363 contraventions ont été établies cette même semaine, 7.210 procès-verbaux transmis à la justice et 8,45 millions de dirhams d'amendes perçus. Côté radars fixes, le ministère de la Justice a dévoilé qu'en 2021, 182.354 jugements ont été rendus sur la base de leurs relevés, générant 6,6 milliards de dirhams de recettes pour l'Etat. Cette manne financière est censée être réinjectée dans la sécurité routière. Parc de radars en expansion À l'échelle nationale, le Maroc dispose actuellement d'un parc de 670 radars fixes implantés dans différentes régions, auxquels s'ajoutent 780 radars mobiles, répartis entre la gendarmerie royale et la DGSN. Ce maillage devrait s'étoffer progressivement avec l'introduction de nouveaux équipements à vision bidirectionnelle et aux performances renforcées. La région de Marrakech, par exemple, fait l'objet d'un plan spécifique avec l'installation de nouveaux radars, barrières de protection, feux de signalisation et aménagements pour les piétons, dans le cadre d'une convention signée récemment. Objectif ? Eliminer les points noirs où les accidents sont récurrents. En activant ces radars à double sens, la NARSA franchit un cap important dans l'application de sa Stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026, dont l'un des objectifs phares est de réduire de moitié le nombre des morts sur les routes.