Le Maroc veut s'imposer comme un acteur majeur de l'industrie des jeux électroniques. Cette ambition a été réaffirmée avec force lors de l'inauguration de la deuxième édition du Salon Marocain de l'Industrie des Jeux Electroniques. Le ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication Mohammed Mehdi Bensaid, a tracé une feuille de route claire pour faire du Royaume un "pôle continental et régional" dans ce secteur en pleine expansion. Le ministre a rappelé les origines de cette ambition : « Il y a quatre ans, nous sommes partis d'une simple idée... Nous avons travaillé, essayé de chercher des expériences comparatives, et aujourd'hui, nous capitalisons sur ce que nous avons mis en œuvre depuis fin 2021. » Il a souligné que ce salon dépasse le simple rassemblement pour devenir une « étape principale dans notre marche vers la construction d'une économie numérique avancée, dont le titre est créativité et innovation, et encouragement des compétences et des énergies jeunes marocaines». Un marché diversifié Le poids de l'industrie des jeux électroniques à l'échelle mondiale a été mis en lumière par Mehdi Bensaid, la décrivant comme un « secteur géant, qui croît à un rythme rapide, et est l'une des industries à la croissance la plus rapide au monde. » Le marché global, estimé à environ 300 milliards de dollars américains, devrait atteindre un volume impressionnant de 535,29 milliards de dollars d'ici 2033. Il a également insisté sur la diversité de ce marché, où les jeux sur smartphones génèrent près de la moitié des revenus mondiaux, tandis que les jeux sur PC et consoles continuent d'innover et de détenir une part significative. Face à cette croissance exponentielle, le Maroc a fait de la transformation numérique une « pierre angulaire » de sa stratégie "Maroc Numérique 2030". Cette feuille de route vise à accélérer la digitalisation de tous les secteurs, renforcer les infrastructures et développer les compétences numériques. Les piliers du succès L'atout majeur du Maroc réside dans sa jeunesse, « dotée d'une grande passion pour la technologie et les jeux électroniques », a noté le ministre. L'objectif est clair : orienter cette énergie à travers des « programmes de formation spécialisés en conception de jeux, programmation et arts numériques » pour former une nouvelle génération de développeurs marocains capables de « rivaliser à l'échelle mondiale ». Cette ambition dépasse les frontières nationales, ciblant notamment la région MENA, reconnue comme l'un des marchés du jeu à la croissance la plus rapide. Les efforts pour structurer cette industrie sont déjà tangibles. Le ministre a évoqué le partenariat avec l'école de renommée mondiale ISART pour la formation, et la création d'une direction spécifique à l'industrie des jeux électroniques au sein de la communication. Il a également mis en exergue le rôle des partenaires gouvernementaux et la création de "Rabat Gaming City", une « plateforme d'innovation » conçue pour offrir un environnement propice aux entreprises nationales et internationales, complétée par des partenariats franco-marocains pour l'incubation de start-up. Le patrimoine culturel, une source d'inspiration Un avantage distinctif du Maroc réside dans son riche et diversifié patrimoine culturel. Le ministre a insisté sur la possibilité d'exploiter ce trésor : « Des récits historiques et légendes populaires aux arts architecturaux et à la musique traditionnelle, ces éléments peuvent être intégrés pour créer des jeux uniques qui reflètent l'identité marocaine et attirent un intérêt mondial. » En conclusion, le ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication a invité tous les participants – développeurs, entrepreneurs, investisseurs, experts – à saisir cette opportunité unique de « rassembler tous ces éléments : les talents, les opportunités, l'infrastructure, le soutien gouvernemental, et le contenu culturel ». Il a conclu sur une note d'optimisme résolu : « Nous croyons que le Maroc est capable de devenir un acteur majeur dans l'industrie des jeux électroniques aux niveaux régional et international, grâce à une vision royale noble qui encourage l'ouverture aux grandes industries, et notre rôle est de travailler collectivement pour réaliser cette vision, et pour construire un avenir numérique brillant pour notre pays centré sur la jeunesse. »