YouTube ne croit plus sur parole et veut démasquer les faux majeurs. La plateforme lance un système d'intelligence artificielle pour estimer l'âge réel des utilisateurs et débusquer les mineurs en analysant leurs habitudes de visionnage. Déployé en phase expérimentale aux Etats-Unis, ce système est lancé par la plateforme pour protéger les mineurs en activant automatiquement les réglages et les restrictions de contenu. Ceci en faisant fi de l'âge déclaré. L'IA à la rescousse Misant sur l'IA, YouTube compte ainsi déterminer si un utilisateur est âgé de 18 ans ou plus via l'apprentissage automatique. Une analyse comportementale des utilisateurs qui serait capable d'estimer leur âge réel en fonction du contenu visionné et recherché. Selon la plateforme, il sera désormais possible, avec l'IA, de vérifier si un utilisateur est réellement mineur ou majeur. Ceci en analysant plusieurs indicateurs notamment le type de vidéos recherchées, les types de contenus consultés ou encore l'ancienneté du compte. Et ce, sans se fier à la date de naissance renseignée à l'inscription. Si l'algorithme détecte un profil mineur, la plateforme active automatiquement une série de protections : Fin des publicités ciblées et personnalisées, outils de bien-être numérique, recommandations encadrées, avec notamment une limitation des visionnages répétés sur certains types de contenus. Et si l'IA se trompe ? Et si toutefois le système se trompe et identifie à tort un utilisateur comme mineur ? Selon Youtube, c'est à ce dernier de prouver le contraire. Il pourra ainsi confirmer son âge en utilisant une carte de crédit, une pièce d'identité officielle ou un selfie. L'entreprise précise que seuls les utilisateurs identifiés ou vérifiés comme majeurs pourront accéder aux contenus soumis à une restriction d'âge. La plateforme a annoncé le lancement des tests de ce système dans les semaines à venir auprès d'un groupe restreint d'utilisateurs américains. Les résultats de ce test détermineront les conditions de son déploiement élargi. La filiale de Google a ajouté qu'elle expérimente cette méthode depuis un certain temps sur d'autres marchés. Un fonctionnement au rendu satisfaisant qui aurait encouragé la plateforme à sa généralisation. Réseaux sociaux et mineurs A noter que YouTube reste la plateforme la plus fréquentée par les moins de 18 ans avec 73 % qui s'y connectent de manière quotidienne, (Pew Research Center). Dans son dernier rapport publié en juin dernier, la fondation KidsRights a tiré la sonnette d'alarme : Plus de 14 % des adolescents âgés de 10 à 19 ans souffrent de troubles psychiques et le taux moyen de suicide chez les 15-19 ans a atteint 6 pour 100.000 jeunes. Des troubles psychiques, des comportements compulsifs, des tentatives de suicide et une santé mentale en péril... Le coupable ? Selon KidsRights l'usage addictif et non régulé des réseaux sociaux. Un lien clair et net révélé par KidsRights Index qui évalue le respect des droits de l'enfant dans 194 pays et qui pointe un usage problématique des réseaux sociaux en l'absence de régulation d'un vrai contrôle. Un mal mondial qui n'épargne pas les enfants marocains. Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental (Novembre 2024), 80% des enfants marocains passent le plus clair de leur temps sur internet et sur les réseaux sociaux. Une cyberaddiction qui les expose dangereusement à des contenus radicaux, violents, racistes ou encore pornographiques, déplore le même rapport. La santé mentale des enfants en danger à cause de l'addiction aux RS Face à la montée inquiétante des dérives numériques, le gouvernement marocain prépare actuellement un projet de loi pour mieux encadrer les contenus diffusés sur les réseaux sociaux. Objectif : protéger les enfants et les personnes âgées de toute forme d'exploitation en ligne. Une annonce faite par Mohamed Mehdi Bensaïd, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, le lundi 21 juillet. Le futur texte vise à mettre en place un cadre légal clair pour réguler la création de contenus numériques, en particulier ceux mettant en scène des personnes vulnérables.