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Taza : violée, battue et mutilée par son ex-mari
Publié dans L'observateur du Maroc le 25 - 09 - 2025

Imane, une jeune femme originaire de Taza, incarne aujourd'hui l'un des visages les plus cruels des violences faites aux femmes. Son drame bouleverse et interroge un système légal et social qui, loin de la protéger, l'a livrée à son bourreau.
Destin tragique
Tout commence par un viol doublé d'une grossesse. Pour pouvoir déclarer son enfant à l'état civil, Imane est contrainte d'épouser son agresseur, comme elle l'affirme. Une union imposée par la pression sociale. Très vite, la jeune femme subit insultes, coups et humiliations répétées, raconte-t-elle. À bout, elle demande le divorce. Six mois plus tard, son ex-mari revient à la charge. En pleine rue, il l'attaque avec une violence inouïe: visage lacéré au couteau, main transpercée, blessures profondes nécessitant 130 points de suture.
Imane en ressort défigurée, meurtrie corps et âme. « Mon fils n'arrive plus à me regarder en face tellement il a peur de moi. Mon visage le terrifie », décrit-elle, abbatue, dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux. La jeune victime en appelle à la solidarité des internautes pour lui venir en aide elle et son fils.
«Quand est-ce que les agresseurs de femmes écoperont des peines les plus lourdes pour être dissuadés ? Aujourd'hui, Imane de Taza a été sauvagement agressée, hier, c'était Ouafaa de Khénifra qui s'est suicidée... Jusqu'à quand ce bain de sang va-t-il continuer ? », s'indigne Bouchra Abdou, directrice de l'ATEC, dénonçant à la fois les peines allégées et l'absence de protection réelle des victimes. « On parle souvent de «survivantes» de la violence , mais il est temps de revoir ce terme. Car une femme violentée reste toujours une victime, tant que nous n'avons pas atteint une véritable protection contre la violence », dénonce Abdou.
Solidarité
Le calvaire de Imane, massivement relayé sur les réseaux sociaux, a suscité une vague d'indignation et de solidarité, ainsi que des appels pressants pour sa prise en charge médicale. Lancée sous les hashtag #justice pour Imane, #SauvezImane, cette campagne réclame justice, réparation de préjudice et durcissement des peines infligées aux agresseurs de femmes.
Des appels se sont multipliés pour sa prise en charge médicale en urgence. « Nous appelons le ministère de la Santé ainsi que les hôpitaux universitaires de Fès, Rabat et Casablanca à prendre immédiatement en charge son cas, à lui assurer un traitement par des spécialistes en chirurgie reconstructive ainsi qu'un accompagnement psychologique et juridique », appelle Imane Errazi Bouther, professeur universitaire à l'Université Mohammed V à Rabat.
L'Article 475 n'est pas mort !
L'une des lois les plus controversées et les plus décriées, l'article 475 figurait en filigrane dans plusieurs drames avant d'être amendé le 22 janvier 2014. Les députés marocains ont voté en ce jour-là en faveur d'un amendement du code pénal, spécialement de l'article 475. Ce dernier permettait en effet à l'auteur d'un viol d'échapper à la prison en épousant sa victime. Une abrogation que l'on doit à feu Amina Filali.
Amina Filali s'est sacrifiée pour un changement qui peine à donner fruits
Contrainte d'épouser son violeur, la jeune femme, qui n'avait que 16 ans, s'est suicidée le 10 mars 2012 avec de la mort-aux-rats, dans son petit village près de Larache. Une tentative ultime d'échapper à son calvaire. Elle est morte en provoquant un mouvement massif de solidarité et de protestation contre une loi jugée injuste.
Conformément à l'article 475 du Code pénal, qui a été abrogé après cette affaire, son violeur avait échappé aux poursuites à la faveur de ce mariage. « Lorsqu'une mineure nubile ainsi enlevée ou détournée a épousé son ravisseur, celui-ci ne peut être poursuivi que sur la plainte des personnes ayant qualité pour demander l'annulation du mariage et ne peut être condamné qu'après que cette annulation du mariage a été prononcée », stipule l'alinéa controversé. Un drame qui a abouti au changement de la loi mais qui n'a toutefois pas éradiqué une pratique toujours « courante » parmi les familles pour éviter honte et stigmatisation sociale.


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