En marge de la clôture du forum MEDays 2025, Gaston Browne, premier ministre d'Antigua-et-Barbuda a été catégorique : « Antigua-et-Barbuda a toujours cru en la souveraineté du Maroc sur le Sahara. La résolution 2797 vient définitivement confirmer cette réalité. » Le chef du gouvernement salue un texte « historique », qui entérine la pertinence de l'Initiative marocaine d'autonomie et « ouvre la voie à une solution durable ». Il en profite pour rendre hommage au leadership du Royaume en Afrique et sur la scène internationale : « Le Maroc peut avancer avec confiance vers plus de stabilité, de développement et de rayonnement continental. » Un monde au bord du basculement Le dirigeant décrit également une planète traversée par une succession de crises inédites, tels que les rivalités géopolitiques et menaces nucléaires, l'endettement massif, l'insécurité alimentaire...Un cumul de chocs qui « menace la capacité des Etats, petits ou grands, à planifier et à protéger leurs populations ». Il dénonce un ordre mondial « fracturé, instable, dominé par la compétition entre grandes puissances » et « une frontière de plus en plus floue entre ordre et désordre ». Pour Gaston Browne, une question centrale s'impose alors : « Allons-nous laisser le chaos définir l'avenir de l'humanité, ou choisirons-nous un nouvel ordre fondé sur la paix, la justice et l'unité ? » Le rappel d'une responsabilité collective Le Premier ministre appelle à un sursaut global basé sur la cohésion, la solidarité et une gouvernance plus inclusive. L'objectif : rétablir l'équilibre mondial. Cela implique, selon lui une intégration pleine et entière de tous les pays dans les architectures financières et commerciales, une participation réelle du Sud global aux décisions internationales, un multilatéralisme rénové et un équilibre entre souveraineté nationale et responsabilité globale. Il insiste sur la nécessité de conjuguer : compétitivité et coopération, croissance et durabilité, innovation et garanties éthiques, ambitions nationales et vision collective. Les fragilités du Sud global au cœur des préoccupations Gaston Browne alerte particulièrement sur le sort des pays insulaires et des Etats en développement. Pour lui, le monde ne sera jamais stable tant que la moitié de l'humanité restera fragilisée. Il rappelle l'initiative lancée par son pays devant les juridictions internationales pour clarifier les obligations des Etats face au changement climatique – une démarche qui « renforce les droits de toutes les nations menacées ». Le dirigeant antillais critique un système international qui « punit les vulnérables » : le PIB par habitant comme critère d'accès aux financements « est dépassé », les pays à revenu intermédiaire sont exclus des prêts concessionnels et la gouvernance est dominée par un petit nombre d'acteurs. Il réclame une réforme profonde et urgente afin de passer d'une « inclusion symbolique » à une participation réelle et égalitaire. Selon Gaston Browne, le monde fait face à une alternative claire : « Soit nous restaurons l'équilibre mondial, soit nous laissons l'instabilité redessiner la planète. » Il appelle à un sursaut collectif pour construire une prospérité partagée et une gouvernance équitable, au service de l'humanité et de la planète.