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Polyarthrite rhumatoïde : SOS, malades en détresse
Publié dans L'observateur du Maroc le 31 - 12 - 2009

Fatima, 65 ans, n’arrive plus à monter les escaliers, à se laver ou s’habiller sans l’aide de sa fille. Pour Houria, 48 ans, qui se réveille parfois avec les articulations raides et enflées, le simple fait de préparer son petit-déjeuner est un calvaire. Latifa, 55 ans, est souvent tirée quant à elle de son sommeil nocturne par d’atroces douleurs aux genoux et aux poignets. Ikhlas, 42 ans, veuve, a perdu son emploi de couturière du fait de sa maladie et, partant, a dû déscolariser ses deux enfants... Alors que le Maroc s’apprête à célébrer, le 22 janvier 2009, la «Journée nationale de la polyarthrite rhumatoïde», le constat, tragique et alarmant, demeure inchangé. Aucune avancée perceptible n’a été en effet réalisée dans la prise en charge de cette affection chronique et invalidante qui touche de 0,25 à 1% des Marocains (soit 87.000 à 350.000 personnes), dont une majorité de femmes au-delà de 40 ans. Mais l’Association marocaine de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde (AMP), qui fête cette année son troisième anniversaire, refuse d’abandonner le combat contre ce qu’elle considère comme un réel problème de santé publique. A l’occasion de la troisième édition de l’évènement précité, l’AMP compte s’investir davantage dans la sensibilisation des patients et des professionnels de santé sur les spécificités de cette maladie articulaire et ses multiples complications en l’absence d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge adéquate. Et pour faire entendre autant que faire se peut la voix des patientes, deux fois plus nombreuses à souffrir de polyarthrite que les hommes, l’ONG tape fort cette année. Parallèlement aux médias classiques (presse écrite, radio, télévision), l’AMP a en effet choisi de recourir cette année à l’Internet, et notamment aux sites web les plus en vogue, à savoir le site de partage vidéo de Google, Youtube (350 millions de visites annuelles) et le site de réseautage social Facebook, le second site le plus visité au monde, fort de 350 millions de membres à ce jour. «Cette campagne vise à faire prendre conscience de l’urgence d’instaurer une prise en charge totale et préalable de la polyarthrite rhumatoïde par la CNSS dans l’attente de la généralisation de la couverture médicale à l’ensemble de la population, à l’instar des autres affections de longue durée que cet organisme vient d’exonérer entièrement», explique-t-on au sein de l’AMP. Pour cela, cette dernière publie sur les deux sites précités des témoignages de patientes qui souffrent de cette maladie handicapante et silencieuse. Et les chiffres, effarants, parlent d’eux-mêmes : cette affection diminue l’espérance de vie des patientes de 5 à 10 ans, ruine leur vie de famille (10% de cas de divorces sont liés à la polyarthrite rhumatoïde), les contraint à arrêter leur vie professionnelle (50% des malades) et à déscolariser leurs enfants faute de prise en charge effective par la CNSS «En effet, 30% des frais des soins restent à la charge du malade, soit plus de 10 fois le SMIG marocain. Le malade se retrouve alors dans l’incapacité de se traiter convenablement», déplore-t-on au sein de l’AMP. D’autres statistiques éloquentes éclairent sur la situation de cette maladie au Maroc. Il apparaît ainsi, dans le dernier sondage réalisé par l’AMP auprès de 250 praticiens exerçant dans les régions de Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech, que 240.000 patients sont diagnostiqués chaque année, dont 30% chez des généralistes, 59% chez des rhumatologues et 11% chez d’autres médecins spécialistes. Concernant le volet thérapeutique, l’étude montre que la majorité des patients (74.800 cas) ne bénéficie que d’un traitement palliatif. Les traitements de fond préconisés pour arrêter l’évolution dramatique de la polyarthrite rhumatoïde ne sont en outre d’usage que très rarement (53.700 cas). Pourtant, malgré son caractère incurable, le patient peut parfaitement vivre avec sa polyarthrite, s’il est pris en charge précocement et s’il suit un traitement de fond. Il peut également poursuivre son activité professionnelle tout en aménageant ses horaires, notamment en cas de poussées.
Une situation qui pousse les militants associatifs, patients, praticiens et familles de malades, à réitérer sans cesse leur appel aux instances concernées afin qu’elles permettent aux Marocains polyarthritiques d’accéder à des soins de qualité. Las de promesses qui tardent à se concrétiser, des milliers de malades, qui ont pourtant cotisé durant de longues années à la sécurité sociale, continuent en attendant à souffrir en silence, dans leur corps comme dans leur âme. Terrassés par la douleur physique, abattus psychologiquement et appauvris par un traitement onéreux. Leur SOS sera-t-il enfin entendu ?

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