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Des coups de froid fastidieux
Publié dans L'observateur du Maroc le 01 - 03 - 2010

Que se passe-t-il entre Alger et Paris? Boycott de facto par le président Bouteflika des personnalités françaises de passage à Alger ; diatribes dans la presse algérienne contre le refus français de «criminaliser le colonialisme» : le froid politique entre les deux capitales s’installe dans la durée. Politique car, dans le domaine économique, les affaires se poursuivent sans accroc majeur. L’Algérie peut déplorer la frilosité des entreprises françaises à y investir et la France regretter que les contrats gaziers et pétroliers lui échappent. Mais le Parlement français a ratifié le 9 février la convention franco-algérienne de partenariat.
Au cœur du problème, Tibehirine et Mécili
Depuis plus d’un an, la crise politique est par contre patente entre ces deux pays qui alternent bouderies, accusations et réconciliations éphémères. Les signes extérieurs de cette tension ne manquent pas. L’incertitude autour de la visite en Algérie de Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, en est un. Prévue mi-janvier, elle a été reportée pour éviter un fiasco dû à trop de récriminations, parmi lesquelles le soutien français au Maroc dans l’affaire du Sahara Occidental. Aura-t-elle lieu en mars, comme le souhaite Paris? Difficile à savoir car le Quai d’Orsay n’avait toujours pas de réponse algérienne au moment où nous mettons sous presse…
Ce peu d’empressement tient à la fois à la crise entre les deux pays et à la personnalité même du ministre. Alger n’aime guère Kouchner en raison de ses prises de position antérieures sur les droits de l’Homme, particulièrement sur l’affaire Mécili, le porte-parole de l’opposition algérienne abattu en 1987 à Paris sur ordre de la police politique algérienne. Or, ce sont précisément les relances de cette affaire et de l’assassinat des sept moines français de Tibehirine pendant la guerre civile de la décennie 90, qui sont au cœur de la mauvaise humeur d’Alger à l’encontre de Paris.
L’Algérie sur la liste des pays à risque
Les autorités algériennes, habituées à jouir d’une impunité totale de la France en la matière, ont très mal accepté l’arrestation à Marseille en 2008, puis le placement sous contrôle judiciaire de Mohamed Hasseni. Ce diplomate algérien est soupçonné d’avoir été à l’époque des faits le capitaine de la Sécurité militaire qui a organisé le meurtre d’Ali Mécili.
La réouverture du dossier de l’assassinat des moines de Tibéhirine a fini d’exaspérer Alger. Alors qu’il est attribué officiellement aux islamistes des GIA, plusieurs témoins et experts y voient une manipulation des services secrets algériens. La levée du secret défense par Paris sur une partie des documents concernant ce dossier, qui constitue une «première» dans les relations franco-algériennes, ne pouvait donc qu’inquiéter Alger. Et ce même si les autorités françaises se sont bornées à «déclassifier» les documents portant sur la seule année de leur assassinat (1996). «Provocations» et «tentative de faire pression sur Alger», commente le quotidien El Watan.
Un autre contentieux s’est ajouté à ce problème de fond: l’inscription par Paris de l’Algérie sur une liste de six autres «pays à risque», dont le Quai d’Orsay et le ministère de l’Intérieur se renvoient la balle... Alger y voit une discrimination «insupportable» envers ses ressortissants. Non sans raison, surtout au moment où le calamiteux débat sur l’identité française stigmatisait de facto les musulmans de France.
Criminaliser le colonialisme
Les autorités algériennes n’ont pas tardé à riposter. En appuyant sur ce qui fait mal : les questions mémorielles. 125 députés algériens de l’Alliance présidentielle ont fait une proposition de loi visant à criminaliser le colonialisme (en poursuivant les responsables de crimes coloniaux devant les tribunaux internationaux et en réclamant des indemnisations pour toutes les victimes algériennes de la colonisation). Officiellement, il s’agit d’une riposte à la (scandaleuse) loi française ….de 2005 vantant les «mérites de la colonisation»!
Mais cela ne trompe personne : c’est un «message» de très mauvaise humeur d’Alger. Les maladresses de certains ministres français ont évidemment donné du grain à moudre à la presse algérienne. A commencer par Eric Besson qui a osé intervenir sur cette question alors qu’il est perçu comme celui qui a soufflé sur les braises jamais éteintes du racisme avec son débat sur «l’identité nationale».
Résultat : une visite de Abdelaziz Bouteflika à Paris est désormais d’autant plus improbable à court terme que le président algérien tenait à être celui qui «obtenait» de la France une reconnaissance des méfaits du colonialisme. Or on voit mal Nicolas Sarkozy se risquer à cet exercice alors qu’il y est hostile et à moins de deux ans de l’élection présidentielle de 2012 !
Persona non grata
Signe d’agacement du chef de l’Etat algérien? Témoignage de son état de santé précaire? Ou les deux ? Les personnalités françaises de passage à Alger - de Pierre Joxe à Edith Cresson - doivent se contenter d’une rencontre avec des ministres algériens ou, au mieux, avec le chef du gouvernement. Quant à Eric Besson et Brice Hortefeux, les ministres de l’Immigration et de l’Intérieur, ils y sont carrément persona non grata…
La récente réquisition d’un non lieu du Parquet de Paris en faveur de Mohamed Hasseni dans l’affaire Mécili apaisera-t-elle cette crise? Pas sûr. Car la réouverture du dossier Tibehirine inquiète Alger autant, si ce n’est plus. Or celui-ci est, du fait de l’émotion qu’il provoqua, moins facile à clore que celui de l’assassinat d’un opposant. La polémique avec l’ancien colonisateur a un autre intérêt: détourner l’attention de la situation intérieure au moment où on assiste à de grandes grèves dans presque tous les secteurs et où les autorités cherchent à étouffer toute contestation. Pour la première fois, la gendarmerie est intervenue deux fois en une semaine dans les locaux de l’association SOS Disparus sans aucun ordre de mission officiel.


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