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Marocains de Libye Dur dur le retour...
Publié dans L'observateur du Maroc le 18 - 04 - 2011

Ils sont artisans, maçons ou ouvriers. Depuis plusieurs années, ils ont choisi la Libye pour construire leur avenir et celui de leurs enfants. Lorsque la guerre civile éclate, les 100.000 Marocains installés dans le pays de Mouammar Kadhafi ne pensent qu'à revenir sains et saufs au Maroc. Dès le début des violences, des milliers de ressortissants marocains ont été rapatriés par voie maritime et aérienne. Selon les chiffres du ministère en charge des MRE, plus de 9000 Marocains sont rentrés au pays. Le ministère des Affaires étrangères vient également de mettre en place une cellule de crise «pour le suivi du développement de la situation des membres de la communauté marocaine établie en Libye». Une cellule qui s'acquittera des formalités de rapatriement, des relations avec l'ambassade et consulats en Libye. Cette cellule est rodée, puisqu'elle a déjà fait ses preuves lors des rapatriements effectués en Côte d'Ivoire et tout récemment en Egypte (2.000 personnes évacuées).
Malgré la situation chaotique en Libye, plusieurs Marocains ont choisi d'y rester par crainte de perdre leurs biens. D'autres, par contre, pris de court par la guerre civile, ont abandonné maisons, meubles, argent et biens pour fuir les violences. Après la joie du retour, la confusion gagne ces Marocains revenus de force. Quel avenir pour ces centaines de familles après des années de labeur en Libye ?
En quête d'espoir
Installés auparavant à Benghazi ou à Tripoli, les Marocains rapatriés de Libye ne savent plus à quel saint se vouer. «Je vis depuis trente ans à Benghazi. Après mon retour au Maroc en compagnie de ma famille, mes trois enfants, qui se considèrent plus libyens qu'autre chose, n'acceptent pas la situation. Ils ont du mal à s'intégrer dans la société et refusent le fait de suspendre leur scolarité en attendant que les temps s'arrangent en Libye. J'ai essayé de les inscrire dans des écoles au Maroc. En vain. Elles ont toutes refusé de les prendre en charge», raconte amèrement Said Mellouki. Après trois semaines au Maroc, cet artisan de profession espère toujours que la situation s'arrange pour que tout redevienne comme avant. Accompagné de sa petite famille, il s'installe à son retour chez son grand frère en attendant de trouver du travail, chercher un logement et prendre en charge sa femme et ses enfants. «C'est tout un avenir que j'ai abandonné pour sauver ma vie et celle de ma famille. On ne pourra pas rester longtemps chez les proches. Mes enfants n'en peuvent plus. Ma belle-sœur ne nous supporte plus. On est perdus !», pleure le quinquagénaire en gardant l'espoir de retourner un jour en Libye. Les histoires des familles rapatriées se ressemblent. Face à un lendemain obscur, elles se voient forcées de tout reconstruire. Pourtant, les rapatriés marocains ont du mal à se faire valoir et ne trouvent souvent pas de travail. «Je gagnais bien ma vie à Benghazi. Au Maroc, je passe mes journées à chercher du boulot. Lorsque la chance me sourit et que l'on me propose du travail, le salaire est trop bas», raconte Said. De son côté, Abdelhadi Talha, une vingtaine d'années, a eu plus de chance. A son retour au Maroc, il crée une petite entreprise de «zellij» et de peinture, grâce à l'aide de sa famille et de ses amis. Depuis trois semaines, il cherche des clients et distribue ses cartes de visite. «Bien que l'entreprise soit nouvelle, les affaires marchent bien. J'ai réussi à avoir plusieurs marchés et tous les clients sont satisfaits. Pourvu que je n'aie pas de mauvaise surprise de la part des impôts», espère le jeune homme. A quelques jours de son retour, Abdelhadi a réussi à retrouver l'espoir. «Je ne vous cache pas qu'au début, je broyais du noir. J'ai même pensé au suicide. J'ai laissé toute ma vie en Libye. La seule valise que j'ai pu ramener avec moi, on me l'a volée lorsque j'étais en route vers l'aéroport de Tripoli», souligne-t-il. Bien que les affaires marchent bien pour Abdelhadi, il garde toujours l'espoir que la situation s'arrange un jour en Libye. «Si jamais la guerre s'arrête? C'est clair que je vais revenir. Je gagne beaucoup mieux là-bas. Je laisserai ma petite entreprise ici , à mon grand frère», tranche le jeune homme.
Une association voit le jour
Mahfoud et Aziz Leflouss, deux Marocains âgés respectivement de 21 et 26 ans, résidaient à Tripoli. Depuis le début des violences en Libye, les deux frères, originaires d'Agadir, n'ont qu'une seule idée en tête : rentrer au Maroc. Lorsqu'ils ont enfin réussi à quitter la Libye, leur joie est immense. Quelques jours après leur retour, le quotidien devient amer. Pris en charge par leur vieux père retraité, les deux jeunes hommes sont désespérés à l'idée de perdre des années de travail à l'étranger à cause de la guerre. «On était sur un nuage. On ne s'attendait pas à ce que la situation prenne autant d'ampleur. A présent, on est obligé de tout recommencer à zéro. Toutes les portes sont fermées» se plaint Mahfoud. De son côté, Aziz dénonce le fait qu'ils n'arrivent pas à faire échanger les dinars cachés aux douaniers libyens contre le dirham marocain. «On ne peut pas compter sur nos parents. Nous avons un peu d'argent que les agences bancaires refusent de nous changer. On voulait refaire notre vie ici. A présent, c'est impossible», raconte le jeune homme. Accompagné de son frère Mahfoud, Aziz a bravé le risque d'être dépouillé à Tripoli et a réussi à dissimuler quelques dinars. Pourtant, les agences bancaires qui sollicitaient auparavant cette devise la refusent catégoriquement à présent, tant que le pays n'a pas retrouvé sa stabilité politique et économique.
En compagnie de plusieurs autres rapatriés de la région, les deux frères décident de créer une association pour les Marocains de la Libye. «C'est l'association marocaine des droits de l'homme (AMDH) à Agadir qui nous a proposé son siège pour discuter la création de notre association», explique Mahfoud. En compagnie de Hassan Aghloud, un autre rapatrié de Libye, les deux frères souhaitent redonner de l'espoir à tous ces Marocains qui ont laissé leur vie et sont retournés à leur pays. «On a malheureusement énormément de problèmes financiers pour la création de l'association mais on veut réussir ce petit projet. On est sans droits. On refuse d'attendre la fin de la guerre en Libye pour récupérer nos biens. Savez-vous que la région d'Agadir rassemble à elle seule des centaines de rapatriés ? C'est malheureux ce qui nous arrive», regrette Hassan. En attendant la création de l'association, le trio réunit les gens qui ont été rapatriés pour discuter de leurs droits et de leurs revendications. Affaire à suivre…


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