"Le règlement de la question du Sahara réside dans des négociations directes entre le Maroc et l'Algérie pour trouver une solution pacifique", a affirmé Boutros Boutros Ghali, ancien secrétaire général de l'ONU. Cité samedi 20 mars par le quotidien arabophone algérien El Khabar, B. Ghali, qui a animé une conférence à Alger en marge de sa participation à une réunion des institutions arabes en charge des droits de l'homme, a reconnu que la question du Sahara est complexe, mais que "rien n'est impossible dès lors que le Maroc et l'Algérie s'assoient autour de la table pour des négociations directes afin de parvenir à une solution pacifique". L'ancien secrétaire général des Nations-unies a rappelé avoir investi ses efforts dans le rapprochement entre le Maroc et l'Algérie, aux temps où il était en fonction à l'ONU, affirmant qu'il avait été "déçu pour avoir échoué à convaincre l'une des deux parties à adhérer à ses propositions", en allusion à l'Algérie. Il a fait valoir que sa connaissance approfondie du dossier l'autorise à dire que "la solution est tributaire, en premier lieu, de la volonté politique de l'Algérie et du Maroc", en soulignant qu'"il ne désespère pas qu'un jour les négociations puissent déboucher sur une solution à ce problème". Il n'est pas le seul. Pour les membres d'une délégation algérienne à la 3ème Université du printemps du Mouvement Populaire (MP), l'appel lancé jeudi par le Maroc à l'ouverture des frontières avec l'Algérie est un geste de nature à encourager le rapprochement entre les deux pays et à raffermir la sécurité et la stabilité dans la région, ont affirmé samedi . Dans des déclarations diffusées samedi 22 mars soir par la chaîne de télévision Al-Oula, les membres de la délégation algérienne ont relevé que cet appel marocain marque le début d'une nouvelle page dans les relations de coopération bilatérale. "L'ouverture des frontières à la circulation des biens, et surtout des personnes, est une excellente chose", a souligné le député Tarit Mrar. Le parlementaire algérien a ajouté qu'il n'a jamais rencontré un Algérien qui puisse être opposé à l'ouverture des frontières : "Je pense que cela peut être le prélude à un rapprochement entre les deux peuples", a-t-il précisé. De son côté, Ferhat Mehni, acteur associatif algérien, a affirmé que "tout ce qui rapproche les peuples doit être fait" et que l'appel lancé par le Royaume est un geste qui ""apportera une baisse des températures et radoucira un peu les relations"" afin que les deux pays puissent aller "dans le sens de la construction de la paix et de la fraternité". Said Khalil, acteur associatif, souligne que l'appel marocain constitue un "bol d'air" : "C'est ensemble que nous allons avancer, c'est indéniable", a-t-il dit. L'appel lancé par le Maroc à l'Algérie en faveur de l'ouverture de la frontière, fermée depuis 14 ans, et de la normalisation des relations bilatérales est un message ""à forte charge de sincérité et de volonté de transcender les divergences et d'ouvrir une nouvelle page qui servira de base pour l'édification d'un Maghreb arabe fort"", écrit Samedi 22 mars également, le journal tunisien Al-Chourouq qualifie d'"-"inadmissible""- le fait qu'il y ait encore des divergences entre les pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) deux décennies après la création de ce groupement régional. La publication souligne que la situation aux plans international, régional et bilatéral est aujourd'hui autre que celle qui prévalait à l'époque où l'Algérie avait fermé ses frontières avec le Maroc en 1994. La sagesse veut que les deux pays abordent l'avenir de leurs rapports avec confiance et considération pour leur passé, leur destin et leurs intérêts communs, souligne le journal.