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Etats-Unis - Iran : pour une diplomatie théologique
Publié dans L'observateur du Maroc le 21 - 05 - 2008


SFCG Le : 2008-05-21
Washington, DC - Avec leurs condamnations réciproques, méprisantes et incendiaires, le personnel politique, tant en Iran qu'aux Etats-Unis, n'a fait qu'aggraver les dissensions et augmenter les chances d'une intervention militaire américaine. En tant qu'évêque épiscopalien des diocèses de Washington, je pense, après deux voyages en Iran, où je n'ai trouvé qu'amitié et valeurs partagées avec des religieux iraniens, que le moment est venu, pour les responsables religieux des deux pays, de prendre l'initiative et de trouver des moyens de rechercher des solutions de paix aux problèmes complexes qui depuis des années empoisonnent les relations américano-iraniennes.
Des deux côtés, les responsables religieux sont persuadés qu'une réconciliation doit procéder d'une communication empreinte de respect. Mais ce dialogue ne peut pas s'instaurer dans le vide ou dans une ambiance de diabolisation réciproque. Au Moyen-Orient les enjeux sont considérables, et les discours véhéments et négatifs des gouvernements des deux pays n'atténueront pas les tensions de plus en plus fortes entre nos deux pays. Pour renverser la tendance il nous faut de la tolérance et un dialogue sincère.
Par deux fois, je me suis rendu en Iran – la première fois en 2006, à l'initiative de l'ancien président Khatami. Plus récemment, j'ai passé cinq jours à rencontrer des autorités universitaires et religieuses, qui sont réellement très préoccupées par la possibilité d'une incursion militaire contre leur patrie. A Téhéran et à Qom, une des cités les plus saintes d'Iran, nous avons passé pas mal de temps à converser sur les valeurs et les thèmes religieux qui nous sont communs, et que partagent le christianisme et l'islam. Nos points de convergence étaient autour des questions concernant la paix ainsi que l'interdiction morale du développement et de l'utilisation des armes de destruction massive.
Nous sommes, mes collègues iraniens et moi-même, d'accord sur l'idée que les responsables politiques n'ont cessé de se comporter comme des enfants. De plus, nous pensons aussi, les uns et les autres, que le haut niveau d'ignorance des chrétiens et des musulmans au sujet de la religion de l'autre n'a pas du tout aidé au développement d'un dialogue positif entre ces deux grandes religions monothéistes comme entre nos deux nations.
Les premiers pas sont nécessairement une compréhension approfondie de la culture des deux nations et le désir d'affronter le labyrinthe de l'histoire américano-iranienne.
L'Iran utilise la question de l'énergie nucléaire et la peur qu'elle implique d'une future arme nucléaire comme un coin dans ses relations avec les Etats-Unis. Pour sa défense, l'Iran allègue que dans un environnement de nations arabes, il est le seul pays persan, de langue farsi. L'Iran, qui était il y a des milliers d'années une grande puissance et qui commence à être un acteur dans le Moyen-Orient du XXIe siècle, dit que son avenir est menacé par les programmes et l'armement nucléaire qui existent dans la région.
L'Iran peut aussi reconsidérer l'histoire des interventions malvenues des Etats-Unis dans sa politique intérieure. Le renversement “en douce”, en 1953, d'un premier ministre populaire, Mohammed Mossadegh, le soutien et l'aide apportés à un shah impopulaire, l'aide militaire à l'Irak de Sadam Hussein en guerre contre l'Iran, et l'incapacité du gouvernement Clinton à épauler ses débuts le gouvernement modéré du président Khat ami (ce qui a abouti à isoler Khatami face aux durs de son gouvernement), ce sont là autant d'échecs douloureux de la politique étrangère des Etats-Unis.
Dans le même temps, les Etats-Unis sont pleinement fondés à se sentir profondément préoccupés par les déclarations du président Mahmoud Ahmadinejad sur l'Holocauste et l'éradication de l'Etat d'Israel, ainsi que par l'inspection des mines anti-personnelles fabriquées en Iran et employées contre les troupes américaines en Irak par les militants chiites. Et la crise des otages de 1979 – après la prise d'assaut de l'ambassade américaine par des étudiants iraniens – est une blessure toujours ouverte dans le psychisme américain.
Dans la rhétorique anti-israélienne de l'Iran, beaucoup peut être attribué à une colère indirecte contre les Etats-Unis eux-mêmes, pour avoir violé, sous les gouvernements Roosevelt et Truman, des accords bien connus sur les critères de création de l'Etat d'Israel, et pour le développement de l'armement nucléaire d'Israel sans l'aval des Etats-Unis. Le parti pris remarqué des Etats-Unis pour Israel, dans le conflit israélo-palestinien n'a fait qu'exacerber le sentiment anti-israélien. (Il faut noter cependant que c'est en Iran que se trouve la plus grande concentration, au Moyen-Orient, de juifs hors d'Israel, et qu'ils y vivent en paix).
Il est impératif que les responsables religieux des deux pays, que l'on respecte pour leur érudition et pour leur “diplomatie religieuse”, poursuivent leurs conversations théologiques serrées sur des questions ciblées de façon critique, sans être gênés par des restrictions de visas trop souvent imposées par les Etats-Unis et l'Iran.
De même, les membres du corps diplomatique doivent reconnaître, des deux côtés, qu'ils ont été incapables de négocier une solution pacifique à la crise actuelle entre nos deux pays et qu'il est temps de trouver des solutions plus créatrices. Une nouvelle approche, une diplomatie de la deuxième voie, pour le XXIe siècle, et passant par la diplomatie théologique, doit aller de pair avec la diplomatie formelle, dans la recherche de cette paix qui a toujours été au centre des livres saints du christianisme et de l'islam.


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