Collaborer avec la police n'est blâmable que dans les pays qui n'ont pas encore bien compris le droit à l'information. D'ailleurs, les séries américaines, pour ne parler que des plus courantes, les journalistes construisent des réseaux policiers solides qui leur permettent d'informer le public. Chacun se débrouillera selon ses capacités. Mais personne n'accusera jamais le journaliste de travailler pour la police. Au contraire, on le remercie pour s'être dérangé afin d'informer les citoyens. Plus encore, la police demande toujours l'aide des médias pour diffuser des informations qui peuvent résoudre une affaire grave. Chez nous, voir un journaliste avec un policier renvoie directement à l'image du type un peu tordu qui va moucharder à la police. Ce qu'on accepte pour l'Américain, l'Allemand, l'Anglais ou le scandinave, on le rejette dès qu'il s'agit du journaliste marocain. Alors qu'il a fait strictement comme ses confrères étrangers. Le cas de ChoufTV illustre bien cette affaire. C'est anecdotique, mais c'est révélateur d'une société qui n'arrive pas à assimiler l'idée que les journalistes sont tous pareils partout dans le monde. Ils se démènent comme ils peuvent pour informer. Ils sont d'ailleurs bien récompensés quand ils frappent un grand coup. Sauf au Maroc où on fera tout pour les descendre. Il y a un peu de jalousie peut-être, mais il faudrait demander à un spécialiste du comportement.