ONU: L'Algérie désavouée pour sa tentative de travestir la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain    Accident tragique à Aït Amira : Kayouh dénonce l'usage de véhicules non adaptés    La procédure civile au menu du Conseil de gouvernement    Electrification : le Maroc dispose de l'un des programmes les plus étendus d'Afrique et du monde    M-Wallets : l'encours global émis par les établissements augmente à 13,7 MDH en 2024    Le littoral marocain : Un coût environnemental estimé à 260 millions de dollars par an    BAM : hausse de 17% des paiements par cartes bancaires en 2024    OCP : +22 % de chiffre d'affaires à fin septembre 2025    Brésil : Jair Bolsonaro commence à purger sa peine de 27 ans de prison pour tentative de coup d'Etat    Israël confirme la réception d'une dépouille d'otage, les médiateurs discutent de la deuxième phase de l'accord de trêve    Mondial 2026: La FIFA publie la procédure du Tirage au sort, le Maroc dans le chapeau 2    La Russie envisage d'organiser sa propre Coupe du monde 2026 avec les absents    CAN 2025 : La RAM propose des tarifs spéciaux aux supporters africains    Malaga : quatre membres d'une famille marocaine meurent intoxiqués    Températures prévues pour jeudi 27 novembre 2025    Accidents de la route: 43 morts et 3.042 blessés en périmètre urbain durant la semaine dernière    [Vidéo] À Valence, le Maroc dévoile la richesse culturelle de ses provinces du Sud    "Les lacs naturels du Maroc, un trésor à ciel ouvert" : un voyage inédit au cœur du patrimoine aquatique du Royaume    Abdellatif Hammouchi reçoit à Marrakech le Chef de la Police des Nations Unies et le Sous-Secrétaire général chargé de l'Etat de droit    Démantèlement d'un réseau clandestin de parapente entre Belyounech et Ceuta    Mondial 2026 : Le Maroc dans le chapeau 2 des tirages au sort final    Al Barid Bank : la cybersécurité au cœur des priorités (VIDEO)    La poursuite de la détention du détenu (M.Z), une procédure dictée par la loi    Acier : l'UE demande aux Etats-Unis une baisse des droits de douane    La música, el vínculo de los legados culturales y artísticos en Marruecos    Maroc : Arrestation du streamer Ilias El Maliki à El Jadida    AFCON 2025 : U20 world champion Yassir Zabiri eyes spot on Morocco's national team    Amine Tehraoui lance les services de l'Hôpital de proximité d'Imintanout    Investissement public : Hausse de 86,8% durant la période 2020-2025    Maroc: plus de 81.000 entreprises créées à fin septembre    Transport maritime : Le Maroc et les Pays-Bas renforcent leur coopération    Le festival La Belle Hip Hop tient sa première édition au Maroc    La musique, ciment des héritages culturels et artistiques au Maroc    CAN au Maroc : Fatima Nouali dénonce la marginalisation de son projet artistique    Yallah' Afrika ! : l'Afrique créative s'expose à Rabat    Maroc U20 : Yassir Zabiri se sent prêt à rejoindre l'équipe A    FC Utrecht : Benfica et le FC Porto se positionnent sur Souffian El Karouani    Féminicides : près de 50.000 femmes tuées dans leur propre foyer en 2024    Le ministre de l'Intérieur s'entretient à Marrakech avec son homologue français    El Hajoui veut instaurer une nouvelle culture législative au Maroc    SM le Roi adresse un message au Président du Comité des Nations Unies pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien    ONU-Maroc: Le SG de l'ONU salue l'approche "ouverte et inclusive" de l'ambassadeur Omar Hilale à la Conférence sur le désarmement au Moyen-Orient    Lancement du vaisseau spatial Shenzhou-22 : témoins des avantages du nouveau système national centralisé de la Chine    Finale CDM U17 : sans nouveau coup de pouce arbitral, le Brésil s'arrête en demi-finales    Des Sahraouis appellent le Polisario à s'affranchir de la tutelle de l'Algérie    Nizar Bakara représente Mohammed VI au Sommet Union africaine‐Union européenne    Décès de la légende du reggae Jimmy Cliff    "santa claus, le lutin et le bonhomme de neige" : Un spectacle féerique pour toute la famille au cœur du pôle nord !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



PLF 2021 : le pari risqué de Benchaâboun pour surmonter la crise
Publié dans L'opinion le 28 - 09 - 2020

Face aux périls d'une forte récession, le gouvernement fait l'ébauche d'une Loi de Finances qui tente de sauver la situation en promettant davantage de déficit, davantage de dette.
Confronté aux perspectives sombres de la récession, l'Exécutif prépare le budget de l'année prochaine dans des conditions exceptionnelles, caractérisées par un manque de visibilité sur la conjoncture économique à cause des vicissitudes de la crise sanitaire.
Le Maroc est en phase de décroissance, comme en témoignent les prévisions de récession qui se succèdent jour après jour. La Banque centrale avait fait état d'une contraction de 6,3% de l'économie, après que le HCP avait limité le taux de récession à 5,8% à la fin de 2020, chiffre qu'avait retenu le gouvernement pour fixer les hypothèses du budget de l'Etat pour 2021 dans la lettre de cadrage qu'avait adressée Saad Edine El Othmani aux différents départements ministériels.
Encore, la conjonction périlleuse d'une sécheresse persistance et de l'effet jugulateur de la crise sanitaire a contraint le gouvernement à durcir sa conduite dans les dépenses publiques qui penche désormais de plus en plus vers la rigueur. Le Chef de gouvernement a appelé à la rationalisation des dépenses des établissements publics, de même que le ministère de l'Intérieur a exhorté les collectivités territoriales de serrer la ceinture.
C'est dans ce contexte nébuleux que l'Exécutif esquisse la genèse de La loi de Finances 2021. Le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration, Mohammed Benchaâboun, a tracé les contours du budget de 2021 dans un exposé présenté devant les membres de la Commission des Finances et du Développement économique de la Chambre des représentants. Il s'agit de clarifier les enjeux de l'élaboration du PLF 2021 et la programmation des dépenses. Il est également question de faire le point sur l'exécution de la Loi de Finances rectificative de l'année courante.
La détresse de l'économie nationale
Malgré la sortie du confinement, la deuxième vague de la recrudescence de la Covid-19 empêche toujours la reprise effective de l'activité, estime M. Benchaâboun qui table sur une récession de 5,8% à la fin de 2020. Ce dernier a fait état d'une chute vertigineuse de 50% de l'activité du secteur du tourisme à cause d'une saison estivale catastrophique. La valeur ajoutée des secteurs du commerce et du transport a reculé respectivement de 12% et 9,1% suite au choc de la pandémie, a-t-il en outre indiqué.
Face au recul de l'activité, les conditions de financement de l'économie se sont toutefois améliorées, précise le ministre de l'Economie et des Finances, et ce, grâce à l'augmentation des crédits bancaires de 29,1 milliards dont la majeure partie est consacrée au soutien aux entreprises dans le cadre des crédits garantis (Daman Oxygène). Or, cela a considérablement affecté la liquidité bancaire qui demeure soutenue par une intervention permanente de Bank-Al-Maghrib par le biais du refinancement des banques et la libéralisation des réserves obligatoires.
La conjoncture s'est aggravée avec la montée du chômage qui atteint son comble (13%) après avoir enregistré une hausse de 4,2% cette année, selon le ministre qui précise que le confinement a couté quasiment 10.000 emplois par jour.
Un bilan mitigé de la Loi de Finances rectificative
Le coût de la récession est d'ores et déjà palpable sur l'état des comptes publics qui souffrent d'une baisse de 13,8 milliards de dirhams des recettes de l'Etat. Ceci est dû notamment à une chute abyssale des rentrées fiscales. Au moment où l'Etat est très attendu pour mener l'effort de relance, les rentrées du fisc ont chuté de 11,5 milliards de dirhams à tous les niveaux (-1,9 M pour l'IR, -3,7% pour la TVA et une légère baisse de l'IS), selon les chiffres du ministre de l'Economie. La contraction du commerce extérieure a également privé l'Etat de 2,4 milliards de dirhams de droits de douane.
Ainsi, l'exécution du budget de cette année a abouti à la dégradation des comptes publics qui se trouvent dans un état critique. En témoignent un déficit du Trésor de 7,6% (55,5 milliards) dont la dette atteint des niveaux alarmants (76,1% du PIB).
Face à l'urgence de la situation, Noureddine Modiane, chef du groupe itiqlalien à la Chambre des représentants et membre de la Commission des finances, a appelé le gouvernement à prendre des mesures plus audacieuses dans l'élaboration du budget 2021 afin de sortir de la récession quasi-absolue de l'activité économique.
Surmonter la récession
Le ministre de l'Economie et des Finances a indiqué devant les députés que le PLF 2021 sera voué essentiellement au plan de relance, à la généralisation de la couverture sociale et à la réforme du secteur public, conformément aux directives royales. Ainsi, il sera procédé à la généralisation de l'assurance maladie obligatoire (AMO), des allocations familiales, des retraites et des allocations de chômage dès janvier 2021, avec un régime sociale universel qui inclura même les professions libérales. Ce chantier coûtera 4,2 milliards de dirhams, selon le ministre.
Le budget de 2021 se veut plus généreux vis-à-vis des secteurs de la Santé et de l'Education auxquels seront alloués cinq milliards supplémentaires. Ils bénéficieront de plus de postes budgétaires (1500 pour l'Education et 2000 pour la Santé) et d'une hausse des investissements dans les équipements.
M. Benchaâboun affirme que le budget de 2021 sera l'occasion d'opérer le plan de relance économique et la mise en œuvre du pacte pour la relance, destiné à soutenir les entreprises, et l'alimentation du fonds stratégique d'investissement. Tout cela nécessitera des caisses publiques plus de 10 milliards de dirhams.
En somme, le financement du budget de 2021 exige une hausse des dépenses publiques estimée à 13,6 milliards au moment où le gouvernement prévoit un recul de 25 milliards de recettes fiscales en 2021. Ceci est susceptible de creuser les déficits publics ce qui pourrait pousser le Maroc à s'endetter davantage auprès des marchés internationaux alors qu'il vient d'y lever un milliard de dollars.
Enfin, estime Mohammed Benchaâboun à l'issue de son intervention devant les députés, il est peu probable que le Maroc revienne au niveau de croissance de 2019, les prévisions de croissance pour l'année 2021 ne dépassent pas 4,8% ce qui est loin de combler le fossé de la récession qui poussé le pays à perdre 5,8% de son PIB.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.