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Allal Amraoui : « Des choix difficiles attendent notre pays »
Publié dans L'opinion le 05 - 11 - 2020

Alors que la deuxième vague de la Covid-19 bat son plein au Maroc, la possibilité d'un retour au confinement refait surface, préserver l'économie ou la santé ? Allal Amraoui livre ses visions.
Le Maroc a franchi la barre des 200.000 cas de contaminations au moment où la mortalité ne cesse d'augmenter. Le système de santé est de plus en plus menacé de saturation, vu le remplissage accru des services de réanimation. Cette situation inquiétante a laissé planer le doute sur un potentiel « reconfinement ». Allal Amraoui, chirurgien et député du Parti de l'Istiqlal à la Chambre des Représentants, nous livre sa lecture de la situation actuelle tout en se prononçant sur la possibilité d'un nouveau confinement.
- Le Maroc connaît aujourd'hui une recrudescence presque immaîtrisable de la pandémie, après l'aggravation de la situation, faut-il vraiment s'inquiéter ?
- Il faut souligner le manque d'informations suffisantes sur la situation épidémiologique réelle au niveau national, notamment le taux de positivité des tests PCR lors du premier prélèvement positif, le nombre d'admis en réanimation et le taux de remplissage des lits de réanimation effectifs et prêts à être déployés réellement. Les informations diffusées de façon hebdomadaire par le gouvernement sont devenues actuellement complètement obsolètes par rapport à la phase actuelle de la pandémie. Mais force est de constater que le virus circule de façon active et presque de façon homogène au niveau du territoire national. Le nombre de décès est de plus en plus important, et notre système national de santé, déjà à bout de souffle avant même le début de cette crise, est aujourd'hui au bord de l'effondrement.
- Le scénario d'un reconfinement est-il envisageable ?
- Les mesures de confinement strict ont fait la preuve de leur efficacité lors de la première phase, en circonscrivant les quelques clusters de l'époque, et ne permettant pas au virus de se démultiplier, autant les mesures prises et adoptées par le gouvernement après la levée du confinement, moins contraignantes et voulues ciblées, mais souvent contradictoires manquant de fil conducteur, se sont avérées malheureusement sans impact réel sur la progression de l'épidémie, et ont échoué à empêcher la situation actuelle. L'utilisation inhomogène des tests PCR, la politique très discutable de tout miser sur les tests sérologiques et l'échec de la généralisation de l'application de traçage Wiqayatna, basée uniquement sur le volontariat, ont fait que nombreux sont les experts et les membres du personnel de santé qui exhortent le gouvernement à réinstaurer un confinement strict.
- Peut-on supporter le poids d'un nouveau confinement sur tous les plans (économique, santé mentale, etc.) ?
- Des choix difficiles attendent notre pays, parce que prendre la mauvaise direction, dans un sens ou dans l'autre, pourrait nous coûter très cher. À défaut, ou en attendant des vaccins ou des traitements efficaces, le gouvernement doit arbitrer entre les avantages d'une reprise de l'activité économique et le coût potentiel d'une dégradation de la situation sanitaire. Arbitrer entre les avantages d'une reprise de l'activité économique et un confinement strict, dont l'impact économique négatif est désormais évident, est la pire mesure qui puisse être infligée à une économie. Cette situation inhabituelle et difficile certes, doit conduire le gouvernement à innover tout en préservant l'économie, les modalités de ces mesures et leur intensité doivent être autant logiques qu'assurer l'adhésion large des citoyens, appelés à assumer leurs responsabilités, et adopter temporairement une nouvelle façon de vivre et de travailler.
- Quelles sont les options qui restent au Gouvernement pour remédier à la situation ?
- Cette épidémie tue de plus en plus de Marocains, mais tue aussi inexorablement le tissu socio-économique. Des mesures plus strictes devraient être prises, car il faut agir pour éviter des problèmes encore plus graves dans nos hôpitaux, surchargés de patients Covid-19 en état critique, et délaissant d'autres pathologies, qui, non traitées convenablement, sont tout aussi meurtrières. L'impact est désastreux sur notre économie et notre tissu social même en absence de confinement. Un changement de la stratégie de riposte s'impose, nous avons besoin d'une nouvelle approche du confinement, ciblé à géométrie variable, adapté au contexte de chaque territoire et de ses habitants, et limité dans le temps. L'idée d'un confinement plus strict, et cyclique comme le week-end, fait son chemin.
- Quelles sont vos recommandations ?
- Il faut éviter de prendre les citoyens pour des spectateurs ou des immatures, les mesures prises localement doivent répondre à un minimum de logique. Faire chasser une famille d'une plage isolée, ou d'un espace vert, empêcher des jeunes de pratiquer du sport à l'air libre, ou interdire à des pauvres citoyens de se procurer un minimum d'hygiène dans un hammam, alors que nos transports publics et nos cafés sont bondés ne sont certainement pas des mesures pédagogiquement souhaitables. Il est inadmissible que des structures de soins, après aujourd'hui sept mois, n'ont pas encore mis en place un double circuit de soins permettant de prendre en charge convenablement les pathologies graves non Covid, ou accuser encore une insuffisance en circuits d'oxygène. Nous attendons avec impatience la disponibilité à large échelle des tests antigéniques, sinon augmenter nos capacités des tests PCR. Notre pays doit disposer rapidement de doses suffisantes en vaccin contre la grippe, et le mettre gratuitement à la disposition du personnel de soutien indispensable et des patients fragiles, investir dans ce vaccin reviendra sûrement moins cher et plus pertinent que d'assumer une vague concomitante de grippe saisonnière, notre capacité hospitalière, de réanimation, de professionnels de santé n'est pas extensible. Il est indispensable de rester positif malgré tout, à condition de revoir nos priorités pour renouer avec l'essentiel.
Recueillis par
Anass MACHLOUKH
Biographie
Allal Amraoui : médecin et Istiqlalien
Né à Fès en 1965, Allal Amraoui est député du Parti de l'Istiqlal à la Chambre des Représentants. Il est également médecin, chirurgien, avec plusieurs formations en développement local et en renforcement des capacités de gestion, management et leadership. Il a participé au lancement de la Faculté de médecine et du CHU de Fès. Il fut Directeur régional de la Santé pendant huit ans, primé du grand Prix de la Santé en 2013, il est président fondateur du centre marocain des études et recherches sur les politiques de santé (SMERPS).
Concernant sa carrière politique, M. Amraoui est membre du Conseil national et du Comité central du Parti de l'Istiqlal. Il est élu local à Fès depuis 2003, il fût ancien vice-président de l'arrondissement Agdal (2003 à 2009), puis 1er adjoint au maire de Fès, entre 2009 et 2015. En 2016, il a été élu député à la Chambre des Représentants ,appartenant au groupe istiqlaien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme ». Il est viceprésident de la commission des affaires étrangères du Parlement marocain et assume la responsabilité de Président de la délégation marocaine à l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe. Outre cela, Il est Ambassadeur de la paix auprès l'association internationale des parlementaires pour la paix (UPF).
A. M.
Repères
Covid-19 : la situation s'aggrave
Depuis des semaines, la situation épidémiologique se dégrade à un rythme inquiétant, le Maroc a enregistré plus de 225.070 cas jusqu'à présent. La propagation du virus dans le territoire national est devenue de plus en plus alarmante, vu la hausse des bilans quotidiens qui ont atteint leur paroxysme pendant le mois d'octobre avec des chiffres qui varient entre 1000 et 4861 cas. La mortalité a augmenté aussi de façon effrayante, avec des chiffres quotidiens inquiétants, dont 64 enregistrés le 2 octobre, amenant le bilan total des morts à 3.826.
Al Hoceima se referme
Suite à l'aggravation de la situation épidémiologique, les autorités ont durci les mesures de restrictions sanitaires dans plusieurs villes du Royaume. Après Casablanca, Tétouan et Kénitra, c'est au tour de la ville d'Al Hoceima qui est soumise au couvre-feu et interdite d'accès dès le 1er novembre. Ainsi, toutes les salles de sport, les jardins et les places publiques ainsi que les terrains de proximité seront fermés. Les centres commerciaux, les restaurants et les cafés devront désormais fermer leurs portes à 21h. En outre, les autorités ont recommandé le passage au télétravail.
Khalid Aït Taleb annonce un vaccin en décembre
Lors de son intervention devant les députés à la Chambre des Représentants, le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb a annoncé l'arrivée imminente d'un vaccin anti-Covid-19 en décembre. « Toutes les informations disponibles dont nous disposons, nous indiquent qu'un vaccin prometteur est prévu vers la fin de l'année 2020 après avoir atteint des étapes avancées de développement », a-t-il rassuré. Il s'agit d'un vaccin commandé auprès du laboratoire chinois Sinopharma, dont le Maroc recevra un lot de 10 millions de doses, selon le ministre.


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