Quelles sont les 12 meilleures huiles d'olive vierges extra au Maroc en 2024 ?    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    Usages licites du cannabis : 2.905 autorisations délivrées jusqu'au 23 avril courant, contre 609 en 2023    Akhannouch: A mi-mandat du gouvernement, les réalisations dépassent toutes les attentes    Gaza/Cisjordanie: L'ONU réclame 1,2 milliard de dollars pour aider deux millions de personnes    Alerte aux intempéries en Arabie saoudite    Albares réaffirme l'excellence des relations de l'Espagne avec le Maroc    "Maghreb sans le Maroc": Le rêve algérien brisé par la Mauritanie et la Libye    Un individu interpellé à Tanger pour atteinte aux systèmes de traitement automatisé des données numériques    Après le SIAM, place à la commercialisation des produits à base de cannabis    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif organise la 3è session du Forum annuel des personnes handicapées dans la Ville Sainte    "Dbibina" : avec Darmanin, ça se passe bien    Match USMA-RSB: La CAF sanctionne l'USMA par un forfait de 0-3, le match retour maintenu à Berkane    SIAM 2024 : le Maroc et la FAO annoncent un projet en faveur d'une gestion optimale de l'eau    OCDE: M. Miraoui souligne l'engagement du Maroc en faveur de la science ouverte    Rabat: Cérémonie en l'honneur des lauréats du 1er concours national de la sécurité routière    New York : Une rencontre sur les réalisations de Ahmed El Maanouni    Mise en place de 60 000 coins de lecture dans les écoles primaires marocaines, déclare Benmoussa    Le Maroc est fortement engagé en faveur de la décarbonation du transport    Itzer Trail annonce son retour pour une 6ème édition épique    Coupe du Monde Futsal Ouzbékistan 24 / Tirage des groupes: Les adversaires des Lions dévoilés le 26 mai prochain    Open national du Badminton : Clôture en apothéose de la première édition à Marrakech    Arbitrage / A .G. de l'Association des Anciens Arbitres Internationaux et Arbitres de Division Supérieure: M. Youssef Mabrouk reconduit pour un nouveau mandat    Tennis: Rafael Nadal « pas sûr de jouer à Roland-Garros », à un mois du tournoi    Morocco's PJD suffers landslide defeat in Fes    Service militaire : les nouveaux conscrits promis à des formations d'excellence    Cérémonie de signature de la « Convention cadre de partenariat » entre la « Société de productions biologiques et pharmaceutiques – BIOPHARMA » et « L'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II – IAV » au Salon de l'agriculture.    France-Amnesty International : Poursuite de l'«érosion» des droits humains    Une députée LFI convoquée par la police pour « apologie du terrorisme »    Enseignement supérieur: le Maroc et la Pologne renforcent leur coopération    L'épidémie du choléra s'aggrave dans le monde avec 25.000 nouveaux cas en mars, alerte l'OMS    Russie: Le vice-ministre de la Défense arrêté pour corruption présumée    SIAM 2024 : CENTRALE DANONE SOULIGNE LES AVANCEES DU PROGRAMME « HLIB BLADI » POUR UNE AGRICULTURE DURABLE ET REGENERATIVE    Rétro-Verso : La fabuleuse Histoire du Royal Mansour de Casablanca    Le tourbillon rock-blues Zucchero arrive à Casablanca    Trafic aérien : plus de 6,8 millions de passagers en trois mois    Le Maroc présente ses atouts à la Hannover Messe, plus grand salon industriel au monde    La Libye remercie le Roi Mohammed VI pour le soutien du Souverain à la cause libyenne    Al Moutmir et l'écosystème agricole : un partenariat pour l'avenir du secteur    INDH : Le Centre médico-psycho-social de Tit Mellil, un accompagnement pluridimensionnelle innovant    SIAM : FILIERE M de Marjane Group au cœur de l'agriculture responsable (VIDEO)    Gospel & Gnaoua aux couleurs d'une histoire africaine commune au sud des montagnes du Haut Atlas    2M TV : ElGrandeToto et Dizzy Dros jury d'une compétition 100% Rap    Identification des besoins des populations : alliance entre l'INDH et l'ONDH    Nouvel hippodrome de Rabat : la SOREC choisit l'architecte Said Berrada    Réunion africaine de haut-niveau sur la lutte contre le terrorisme: l'expérience du Maroc mise en avant à Abuja    Le dialogue social dans le secteur de la santé se poursuit et a permis de réaliser plusieurs revendications    L'ONMT enfile le tablier pour conquérir des parts de marché    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Vaccin: la faillite morale
Publié dans L'opinion le 20 - 01 - 2021

L'OMS fustige les inégalités d'accès aux vaccins dans le monde. Onze pays se sont accaparé 36 millions de doses des 40 millions injectées dans le monde.
«Le monde est mal parti» en raison de l'inégalité sur le vaccin entre pays riches et pauvres, selon la coprésidente du groupe indépendant mandaté par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'investigation sur la réponse à la pandémie, Ellen Johson Sirleaf.
A ce jour, au moins 60 pays ou territoires, qui regroupent 61% de la population mondiale, ont lancé leur campagne de vaccination. Mais 11 pays concentrent 90% des doses injectées, laissant 10% à la cinquantaine d'autres. L'Afrique, dans presque sa totalité, n'a pour l'instant que les bons de commandes.
«L'inégalité de l'accès au vaccin constitue l'un des exemples les plus criants des inégalités actuelles dans le monde», a dit mardi devant la presse l'ancienne présidente du Liberia, Ellen Johson Sirleaf.
«Le monde est mal parti à la fois pour la justice et pour le contrôle des pandémies», a-t-elle encore ajouté, avant de présenter aux Etats le rapport intermédiaire sur la réponse à la pandémie.
Lundi, au début du Conseil exécutif de l'OMS, le directeur général de l'institution Tedros Adhanom Ghebreyesus avait estimé que le monde était même «au bord d'une catastrophe morale». Il a demandé à ce que la vaccination démarre dans chaque pays d'ici au 7 avril, grâce à l'accélérateur Covax lancé notamment par son organisation. Seul un pays pauvre a entamé l'immunisation et certaines indications montrent que certains Etats africains ne pourraient avoir accès aux doses avant l'année prochaine.
L'évaluation indépendante sur la réponse à la pandémie avait été demandée en mai par les Etats membres. Dans le rapport intermédiaire publié il y a quelques jours, le comité présidé par Mme Johson Sirleaf et par l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Helen Clark, estime que l'OMS aurait pu déclarer plus tôt une urgence sanitaire internationale et utiliser le terme de pandémie plus rapidement, mais elle dépend de l'action des Etats membres, insiste-il.
Appels à une réforme du Règlement sanitaire international
Tant qu'elle ne sera pas mieux dotée, l'OMS ne pourra que «difficilement» faire suivre aux Etats les indications requises «à temps» en cas d'urgence sanitaire, renchérit de son côté l'ancienne présidente libérienne. Au centre des discussions, de nombreux acteurs demandent une réforme du Règlement sanitaire international, lancé en 2007. Le financement de l'OMS est aussi insuffisant, affirment Mme Clark et Mme Johnson Sirleaf.
Il y a près de deux mois déjà, un groupe d'organisations militantes avait tiré la sonnette d'alarme, annonçant que près de 70 pays pauvres ne pourront vacciner qu'un habitant sur dix contre la Covid-19 l'année prochaine, à moins que les gouvernements et l'industrie pharmaceutique ne prennent d'urgence des mesures pour garantir une production de doses en quantité suffisante.
À l'opposé, les pays riches ont raflé les doses pour vacciner l'ensemble de leur population près de trois fois avant la fin 2021, si tous les vaccins qui font actuellement l'objet d'essais cliniques sont approuvés. Le Canada arrive en tête avec suffisamment de doses pour vacciner cinq fois chaque Canadien. Des données actualisées montrent que les pays riches, qui ne représentent que 14 % de la population mondiale, ont réservé 53 % des vaccins les plus prometteurs jusqu'à présent.
Parmi les organisations militantes qui font partie d'une alliance en faveur d'un vaccin universel (la People's Vaccine Alliance), figurent Amnesty International, Frontline AIDS, Global Justice Now et Oxfam. Elles se sont servies des données recueillies par la société d'information et d'analyse scientifique Airfinity pour analyser les accords conclus entre les Etats et les huit principaux producteurs de vaccins expérimentaux.
Près de 70 pays abandonnés à la pandémie
Il apparaît ainsi que 67 pays à revenus faible et intermédiaire de la tranche inférieure risquent d'être laissés-pour-compte alors que les pays riches préparent leur échappatoire à la pandémie. Parmi ces 67 pays, cinq recensent à eux seuls près de 1,5 million de cas déclarés (le Kenya, le Myanmar, le Nigéria, le Pakistan et l'Ukraine).
Selon une responsable chez Oxfam, Anna Marriott, «plusieurs milliards» de personnes n'auront pas accès à un vaccin sûr et efficace «avant des années».
Ce délai est susceptible d'entraîner des conséquences désastreuses. Ainsi, d'après la People's Vaccine Alliance, jusqu'à 67 pays aux revenus faibles ou intermédiaires pourraient se voir abandonnés face à la pandémie, dont le Kenya, le Pakistan, le Nigeria, la Birmanie ou bien l'Ukraine.
Appel de Guterres en faveur de la solidarité internationale
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a lancé mardi un appel en faveur de la solidarité internationale pour permettre un accès équitable aux vaccins dans le monde entier. «Nous devons travailler ensemble. La Covid-19 ne respecte pas les frontières nationales », a déclaré le chef de l'ONU dans un message vidéo diffusé lors d'un événement organisé au Royaume-Uni sur l'accès aux vaccins. Il a rappelé que le développement de vaccins antiCovid-19 en un temps record a permis de débuter l'année 2021 avec un sentiment d'espoir
Mais les approvisionnements de ces vaccins sont rares et leur distribution est inégale. « Nous constatons une énorme différence entre les pays à revenu élevé où les vaccins parviennent rapidement et les pays les plus pauvres du monde qui n'en ont pas du tout. Les fabricants et certains pays sont en train de conclure des accords bilatéraux au détriment d'une approche multilatérale, allant même jusqu'à acheter au-delà des leurs besoins », a dénoncé le Secrétaire général. « Tous les pays ont besoin de doses maintenant pour vacciner tous les agents de santé et en première ligne, au lieu que certains pays les reçoivent toutes », a-t-il ajouté. « Nous devons veiller à ce que ces vaccins soient considérés comme un bien public mondial - les vaccins des peuples - accessibles et abordables pour tous ».
Selon le chef de l'ONU, cet accès équitable est dans l'intérêt de chaque pays et est également le moyen le plus rapide de rouvrir l'économie mondiale et d'entamer une reprise durable.
Ali BENADADA


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.