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Paradoxe de la croissance africaine : Le miracle par l'innovation et la bonne gouvernance
Publié dans L'opinion le 26 - 07 - 2021

Il est plus que jamais nécessaire de développer et de promouvoir de nouveaux moteurs de croissance afin de remédier à l'incidence de la structure de production et de l'importance des secteurs reposant sur les matières premières sur le marché du travail. C'est la quintessence du rapport « Paradoxe de la croissance africaine » du Pr. Aomar Ibourk et M. Karim El Aynaoui de PCNS.
C'est un document inédit qu'ont publié le Pr. Aomar Ibourk et M. Karim El Aynaoui dans le cadre de Policy Brief de Policy Center For The New South (PCNS), le think tank de l'OCP. C'était dans la première semaine de ce mois de juillet. Intitulé : « Paradoxe de la croissance africaine », cette analyse, étayée de chiffres et de tableaux, remet au goût du jour le débat sur la richesse, le pouvoir d'achat, voire même le niveau de vie en Afrique. Un continent qui a tout mais qui manque de tout au moment où l'on parle de croissance à deux, trois ou chiffres.
En effet, pendant environ deux décennies, l'Afrique, surtout subsaharienne (ASS), a connu des rythmes de croissance qu'elle n'en avait plus connus depuis le milieu des années 1970. Comparée à d'autres régions et/ou blocs régionaux, cette croissance économique moyenne d'environ 4,1% par an entre 2000 à 2015 (4,7 entre 2000 et 2018) n'était surperformée que par celles observées en Asie (7,2% en Asie de l'Est et 5,7% en Asie du Sud-Est).
En outre, peut-on lire dans le document, le continent a témoigné d'une croissance solide en dépit des bouleversements et des décadences qui ont touché plusieurs économies et régions économiques au cours de cette dernière décennie. Et malgré sa décélération dans la région à partir de 2015, à cause de la baisse généralisée des prix des commodités et des épidémies qui ont envahi une bonne partie de la région, la croissance est restée positive.
Problématique du marché du travail
En fait, le taux de croissance de l'ASS, prise dans son ensemble, qui a été de 3,4% en 2015, est tombé pour se situer autour de 1,4% en 2016, le taux le plus bas en une quinzaine d'années, avant d'enregistrer un rebond à 2,9% en 2017 et continuer de s'améliorer en 2018 pour atteindre 3%.
Ainsi dans leur constat, les deux co-auteurs soulignent que les quinze dernières années de croissance économique impressionnante en Afrique étaient témoins d'une situation paradoxale dans le sens où cette croissance n'a pas été accompagnée par une réduction conséquente des taux de chômage.
Cependant, relèvent-ils, une revue non exhaustive des problèmes propres au marché du travail en Afrique subsaharienne a permis d'alerter sur cinq maux qui inquiètent. Force est de constater que les secteurs qui sont qualifiés de locomotives de l'emploi en ASS ne sont pas nécessairement ceux qui créent le plus de croissance. A titre d'exemple, l'agriculture, qui ne représente que 15 à 20% du PIB, est le principal secteur pourvoyeur d'emplois, avec plus de 80% du total d'emplois dans certains pays.
En outre, « l'accès au financement semble donc être le principal obstacle à l'investissement en ASS. Les entreprises sont nombreuses à se plaindre de ne pas avoir accès à un système bancaire intégrant la logique de l'investissement qui appelle des financements à long terme », font remarquer les deux auteurs.
L'un des défis qui attend l'Afrique subsaharienne est la démographie et, par ricochet, le risque inévitable de la hausse du taux de chômage. En effet, l'ASS a compté, en 2015, plus de 518 millions de personnes en âge de travail dont 190 millions jeunes âgés entre 15 et 24, et 374 millions qui cherchent activement du travail, soit un taux d'activité d'environ 70%. Avec de tels chiffres, l'ASS a compté pour 10,7% de la population mondiale en âge de travailler en 2015. Cette part devrait croitre dans les quinze prochaines années pour atteindre 14,6% en 2030, selon les Nations Unies.
Le financement, la gouvernance et le défi de l'investissement restent des challenges. Comme le soulignent le Pr. Aomar Ibourk et M. Karim El Aynaoui, « les écrits économiques ne manquent pas d'arguments en faveur de l'effet positif de l'investissement sur l'emploi. Partant de là, il faut que des investissements s'installent en ASS pour que de nouveaux postes d'emplois voient le jour. C'est pour cela que l'ASS s'est engagée ces dernières années à faciliter le lancement de business ».
Environnement des affaires
Cet engagement s'est accompagné d'une constante progression de l'environnement des affaires, au point de doter la région du deuxième meilleur taux de progression vers les meilleurs standards mondiaux entre 2005 et 2015 (Doing Business, 2017).
Cependant, des défis persistent, d'autant plus que l'on sait que la région est la moins compétitive, selon le Forum économique mondial. Pour sortir de ce paradoxe, les deux experts estiment qu'il s'agit de la nécessité de développer et de promouvoir de nouveaux moteurs de croissance afin de remédier à l'incidence de la structure de production et de l'importance des secteurs reposant sur les matières premières sur le marché du travail.
De même, le monitoring des changements et des prolongements au niveau de la demande du travail a apporté des éléments de réplique dont le point de convergence est l'inadéquation entre offre et demande d'emploi. Egalement, l'encouragement des pratiques favorables à l'efficience des marchés du travail, notamment au niveau de l'embauche et du licenciement. Enfin, ils rappellent l'importance de penser des scénarios d'incorporation du secteur informel.

Wolondouka SIDIBE
À propos des auteurs

Aomar IBOURK est Senior Fellow au Policy Center for the New South et Professeur d'économie à l'Université Cadi Ayyad à Marrakech. Egalement, il est le directeur du GRES (Groupe de recherche économique et sociale) de la même université. Ses recherches portent sur les méthodes quantitatives appliquées aux sciences sociales (économie du travail, économie de l'éducation et du développement).
Quant à Karim EL AYNAOUI, il est Président exécutif du Policy Center for the New South, Doyen de la Faculté de Gouvernance, Sciences économiques et sociales et Vice-président exécutif de l'Université Mohammed VI Polytechnique. De 2005 à 2012, il a servi à la Banque centrale du Maroc en tant que Directeur des Etudes économiques, des Statistiques et des Relations internationales. Il était auparavant économiste à la Banque mondiale. Il exerce des fonctions scientifiques et consultatives auprès de plusieurs institutions, dont le Malabo- Montpellier Panel, l'Autorité marocaine du Marché des Capitaux, et l'Institut français des Relations internationales.


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