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Nouveau modèle de développement : Réflexions sur la stratégie d'implication de la Diaspora Marocaine en Suisse
Publié dans L'opinion le 23 - 09 - 2021

Ils font partie de la Diaspora Marocaine à l'Etranger. L'un s'appelle Salah Dine Qanadli, MD, PhD, MBA, FCIRSE, Professeur de médecine à l'Université de Lausanne et membre fondateur de l'Association des Cadres d'Origine Marocaine en Suisse et l'autre se prénomme El Yazid MOUHSINE, MD, PD, MER, Université de Lausanne, Président de l'institut de traumatologie et d'orthopédie du Léman Suisse et de la Health Care Academy Foundation. Voici leurs réflexions sur la stratégie d'implication de la Diaspora Marocaine en Suisse.
Un « Nouveau Modèle du Développement » vient d'être présenté à sa Majesté Mohammed VI, que Dieu l'assiste. Ce modèle prévoit, entre autres, une implication active de la diaspora Marocaine.
Cette implication peut paraître aux contours peu délimités. La réflexion présentée dans cet article a pour but de contribuer à ce que la participation de la diaspora puisse être mieux comprise à la fois par le gouvernement et par la diaspora elle-même. Il s'agit d'expliquer comment en impliquant sa diaspora, les Marocains bénéficieraient d'une mise en place d'une politique de développement accélérée et durable, et ce quel que soit leur milieu social et/ou professionnel.

La diaspora n'a pas pour vocation de combler des insuffisances, elle a l'ambition d'être une valeur rajoutée dans la nouvelle vision stratégique du développement. La diaspora est mieux placée pour aider, entre autres, à éviter de marcher aveuglément sur les pas des pays qui ont connu un certain développement avant le Maroc. Les expériences antérieures, que la diaspora a vécues, ne comportent pas que des succès et il est opportun et logique de n'en garder que les plus-values.

Elle permet de la sorte, en étant à cheval entre des mondes de pays hôtes, développés et son pays de faire bénéficier ce dernier d'une expérience très large et diversifiée. Il n'est pas rare que l'on utilise la citation de Martin Lipton pour encourager le partage d'expériences « les bons jugements sont basés sur l'expérience ».

Mais son génie réside dans le fait qu'il ait aussi dit « l'expérience, quant à elle, est basée sur les mauvais jugements ». Dès lors, la mission de la diaspora peut se résumer dans « bâtir des bons jugements sans nécessairement passer par la case des mauvais jugements ».

La diaspora Marocaine est un tissu social et professionnel très varié. Elle comporte des Marocains actifs dans divers secteurs d'activité et ce à travers des générations depuis des décennies. Elle bénéficie aussi d'un très bon degré d'intégration dans son pays d'accueil.

Quel que soit le type de formation, le degré d'éducation, le secteur d'activité, le niveau de responsabilité, les membres de la diaspora peuvent être utiles. Il s'agit dans cet article, à travers quelques exemples, de montrer ce potentiel et comment le rendre réel au service de leurs pays. Certaines des actions sont utiles non seulement pour le pays d'origine mais aussi pour le pays d'accueil.

Nous explorerons successivement où, comment, quand et qui de la diaspora peut être amené à contribuer à l'effort de développement, en particulier dans le cadre du nouveau modèle :
1. Où la diaspora peut-elle jouer un rôle ?
Les domaines où les diasporas, en particulier la Marocaine, peuvent activement et efficacement contribuer sont multiples. Ci-dessous les domaines de prédilection :

-L'expertise
Bon nombre de Marocains sont très actifs et possèdent une reconnaissance nationale et parfois internationale dans leur domaine d'activité. Ils sont considérés dans leur pays d'accueil comme des experts. Seuls évidemment les experts dans leur pays d'accueil peuvent pleinement apporter leur expertise au pays d'origine. Il est important que ces valeurs soient respectées pour ne pas créer de confusion dans l'esprit des experts ou encore enrayer le processus de partage d'expertise. On ne peut partager que ce l'on a.

L'expertise peut être utile dans le Maroc de demain dans les visions stratégiques de développement dans différents domaines dont les procédures organisationnelles, l'implémentation de nouveau processus, le monitoring et l'audit, l'éducation et la formation professionnelle, la recherche académique et le développement technologique.

-La collaboration internationale
La diaspora sert de pont entre plusieurs mondes et son pays d'origine. Elle permet plus facilement de tisser des collaborations entre les Marocains au Maroc et le reste du monde. Ces collaborations peuvent revêtir de multiples visages. Les plus évidents sont les collaborations académiques et industrielles.

-Le « Networking »
La diaspora dispose d'un réseau de partenaires ou simplement de connaissances. Dans certains pays des réseaux de diaspora existent déjà. Consciente de ce rôle potentiel, la diaspora devrait s'organiser de façon à pouvoir disposer d'un réseau de compétences et d'expertises qui peut être utile d'abord à son propre service mais aussi à son pays d'origine comme à son pays d'accueil. Nous avons eu l'opportunité grâce au concours de Marocains investis dans ce type de mission de fonder l'Association des Cadres d'Origine Marocaine en Suisse (ACOMS) qui œuvre dans ces missions depuis plus de 10 ans.

Les réseaux peuvent revêtir différentes formes, des réseaux sociaux aux réseaux d'influence en passant par les réseaux de compétences. Tous ont une utilité non négligeable dans le monde moderne. Le facteur humain est le déterminent le plus important dans tout développement stratégique.

-La promotion
La diaspora est un ambassadeur permanent du savoir-faire de son pays d'origine. En témoigner par la prise de parole, quand il est nécessaire, mais surtout par des actes concrets est un excellent levier pour promouvoir la démarche Marocaine vers un développement accéléré. Elle intégrerait une dimension pragmatique et factuelle jusqu'alors jamais utilisée.

Il ne s'agirait aucunement de vanter les mérites du Maroc. Il s'agirait d'informer, éclaircir et expliquer comment le Maroc s'inscrit dans une dynamique d'un développement durable s'inspirant du meilleur des pays développés et évitant les limites et les insuffisances de leurs systèmes.
La diaspora peut, par ailleurs, organiser et aider à organiser des manifestations nationales ou internationales dans le pays d'origine comme dans les pays d'accueil dans le but de remplir cette mission d'information.

L'information proactive est le meilleur garant contre la désinformation ou la fausse information. Elle sonnera comme un témoignage si elle n'est pas véhiculée directement par un organe d'état.

-L'investissement
Bon nombre de Marocains citoyens du monde souhaitent investir au Maroc. Il existe au moins deux raisons : la première est historique car le Maroc est leur pays et ils y ont, de fait, des intérêts culturels et sociaux indissociables de leur histoire. La deuxième raison, plus récente, réside dans le fait d'accompagner le nouvel élan de développement et d'en profiter.

Ce dernier investissement n'est pas seulement à titre personnel et restreint à des biens immobiliers privés mais touche des secteurs économiques plus diversifiés. Non seulement la diaspora souhaite être accompagnée et guidée dans cette perspective mais elle peut aussi guider les investissements nationaux.

Il est par ailleurs important de souligner que la diaspora n'a pas nécessairement comme objectif de rentrer au pays. Il faut donc l'accompagner pour lui permettre d'investir au Maroc tout en restant active et intégrée dans son pays d'accueil. Une diaspora active depuis l'extérieur est plus efficace pour le développement que totalement assimilée. Une diaspora intégrée à l'extérieur est un vivier d'experts plus important pour le pays d'origine et dont le rôle international pour l'image et l'action du pays devrait être reconnu et valorisé.

L'investissement dans l'entreprenariat revêt un intérêt particulier. Outre les échanges d'expériences et la mise en commun de compétences, les fonds d'investissement potentiels, la diaspora est un pont facilitant l'externalisation du savoir-faire Marocain et la création d'alliances et de collaborations.
1. Comment la diaspora peut-elle efficacement participer ?
La diaspora devrait être impliquée directement et officiellement dans les organes de l'état. Les modalités de la représentativité de la diaspora peuvent être discutées. Cependant, il ne s'agit pas ici d'implications d'ordre politique bien que celles-ci soient également souhaitables. Il s'agit plus de s'adosser aux expertises nécessaires dans différents domaines tels que l'enseignement, la formation professionnelle, la santé, l'industrialisation et l'entreprenariat, la transformation digitale, la recherche, et l'innovation.

En pratique, plusieurs voies sont possibles. D'abord à l'échelon stratégique, il s'agira de la création d'un comité consultatif, composé d'experts Marocains citoyens du monde auprès de chaque ministère serait une option intéressante et facile à mettre en œuvre.

Ensuite au niveau opérationnel, où il sera question de mandater un groupe d'experts de la diaspora pour une mission est une option pratique et viable. Il pourrait s'agir par exemple d'un audit, d'une évaluation de projet, de la mise en place de nouveaux projets, d'une étude de marché, de perspectives d'innovation par exemple.

Dans tous les cas, il faut privilégier une méthode et des indices de performance de type « Cahier des charges et Rapport d'activité » plutôt que le nombre de conventions signées.

L'implication de la diaspora ne peut être bénévole. Dans ce type de développement le bénévolat est peu efficace. L'implication de la diaspora devrait être encadrée par des dispositions qui permettent aux experts de le faire dans des conditions optimales. Par exemple la couverture des frais de déplacements et d'organisation de manifestations devrait bénéficier d'aides dédiées.

Dans le cas où la diaspora conduit un projet d'intérêt national ou du moins collectif, elle devrait bénéficier de toute l'aide administrative et logistique nécessaire pour lui permettre de le réaliser dans les meilleures conditions. Un secrétariat d'assistance (administrative et juridique) aux projets de ce type initiés par la diaspora devrait être mis en place dans cet objectif.
1. Quand la diaspora peut-elle s'impliquer ?
Plusieurs schémas sont possibles et ils doivent tous être encouragés. La diaspora peut répondre à un projet ou un besoin spécifique formulé par l'état ou un partenaire privé. Elle doit aussi être en mesure de proposer des projets d'intérêt.
1. Qui dans la diaspora peut s'impliquer ?
La diversité du tissu social et des compétences de la diaspora offre une assise très large de ressources humaines potentiellement mobilisables. Toutes les ressources peuvent potentiellement être utilisées en fonction de leur expertise et leur désir d'implication. L'expertise n'est pas toujours facile à définir mais il est commun de considérer comme expert dans la diaspora tout professionnel qui bénéficie d'une expertise reconnue dans son pays d'accueil, d'un savoir-faire démontrable, ou d'une réussite mesurable et/ou visible. Il est important d'impliquer les expertises à valeur ajoutée pour le pays afin de ne pas être noyé dans un flot d'avis ou d'opinions qui risquerait plus de paralyser les démarches plutôt que de les faire avancer.

Par ailleurs, pour garder une bonne dynamique d'interaction, il faut se contenter d'un groupe restreint d'experts dans chaque domaine.

En conclusion, nul ne peut douter du rôle potentiel de la diaspora dans le nouveau modèle de développement. Probablement que le premier rôle de celle-ci est d'aider à mettre en place le processus de son intégration dans le modèle. Jamais le Maroc n'a manifesté un intérêt aussi important pour intégrer sa diaspora dans l'approche du nouveau modèle et jamais la diaspora n'a été autant convaincue et prête à y participer activement. Des portes sont ouvertes, il s'agit maintenant de se mettre autour de la table et ce le plus rapidement possible.


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