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Trafic d'espèces : Le chardonneret, entre culture et trafic
Publié dans L'opinion le 04 - 12 - 2021

Mercredi 1er décembre dans la région d'Oujda, une tentative d'exportation frauduleuse de 5000 chardonnerets vers l'Algérie a été avortée par des éléments des Forces Armées Royales (FAR). L'espèce très convoitée au Maroc et en Algérie fait objet d'un trafic transfrontalier qui hypothèque ses chances de se maintenir dans les écosystèmes du Royaume. Enquête sur un oiseau qui fascine depuis la nuit des temps.
Le chardonneret élégant, qui porte bien son nom, est depuis très longtemps dans les cœurs de ceux qui l'aiment mais également dans leurs cages. Actuellement classé comme espèce protégée par la loi 29-05, le chardonneret est pourtant interdit de capture, de détention et de commerce. L'espèce fait cependant l'objet d'un trafic intensif à destination d'Algérie. Mercredi dernier, le dernier coup de filet opéré par les FAR a permis de mettre en échec une tentative de trafic impliquant 5000 chardonnerets. Les agents ont depuis libéré les oiseaux saisis dans la nature. Ce même scénario avait été celui d' il y'a plus d'un an en février 2020, les autorités avaient réussi à sauver quelques 2600 chardonnerets , et ce près de la région de « Jerada ».
Un oiseau apprécié et en danger
Le chardonneret fait partie des espèces qui ont une longue histoire avec les peuples de méditerranée. Plusieurs chansons, peintures et histoires du patrimoine oral méditerranéen témoignent de l'importance symbolique du chardonneret dans les cultures de ces pays. Aujourd'hui, l'espèce est malheureusement en régression dans ses habitats naturels. Au Nord de l'Afrique, le chardonneret élégant existe encore à l'état sauvage au Maroc mais ses effectifs ont beaucoup diminué. En Algérie l'espèce a quasiment disparu et son état de conservation en Tunisie n'est pas meilleur.
Les batailles de chants
"Au-delà de sa beauté, la fascination qu'inspire le chardonneret vient du fait qu'il chante magnifiquement et mieux encore, il peut restituer -voire améliorer- des chants d'autres espèces oiseaux chanteurs" nous dit M. Rachid Belcaid président de l'association Bec Doré basée à El-Jadida. Cette capacité de chant du chardonneret en a fait l'objet de pratiques culturelles où les amateurs font concourir leurs oiseaux pour en déterminer les meilleurs. Quand un chardonneret gagne des concours, sa valeur grimpe en flèche. "Il existe des chardonnerets qui ont gagné des concours dont le prix s'estime à plusieurs milliers de dirhams" explique M. Belcaid.
Trafic et braconnage
Avec la raréfaction du chardonneret en Algérie et en Tunisie, une demande transfrontalière pèse de plus en plus sur l'espèce. "Avant nous avions l'habitude de capturer le chardonneret pour l'élever nous-mêmes. Depuis quelques années je le capture aussi pour d'autres personnes qui sont prêtes à m'en acheter" nous confie un quadragénaire sans emploi qui actuellement "vit uniquement de la capture et vente de chardonnerets". Pourtant notre interlocuteur n'a pas la conscience tranquille : "je sais que c'est illégal et que l'espèce est menacée. Je le constate chaque année car les nombres que je capturais avant étaient beaucoup plus importants qu'aujourd'hui. Mais je n'y peux rien. Je n'ai pas d'autre emploie et je dois faire vivre ma famille" regrette-t-il.
Les efforts des autorités
Face à un réseau de trafiquants qui achète les chardonnerets en "vrac" chez les "captureurs" pour déployer tout une logistique afin de l'acheminer vers l'Algérie, les autorités concernées tentent tant bien que mal de se mobiliser. Le coup de filet qui a permis de saisir les 1680 oiseaux la semaine passée n'est un aperçu des efforts que mènent les douaniers, la gendarmerie royale, les forestiers et les FAR. À chaque saisie, les oiseaux sont systématiquement relâchés mais les scientifiques recommandent plus de mesures afin de limiter les dégâts sur les populations de chardonneret au Maroc.

"Il faut essayer d'impliquer les associations d'amateurs dans la lutte contre le trafic. Il faut également fait une étude scientifique pour disposer de données fiables sur les populations de l'espèce dans notre pays" explique Sidi Imad Cherkaoui ornithologue et professeur à l'université de Moulay Slimane. Malgré les efforts, est bien réel le risque de voir bientôt disparaitre, l'oiseau le plus aimé des Marocains.
repères
Les nids : un trafic juteux
La reproduction en captivité du chardonneret est très souvent quasi impossible. Pour pouvoir disposer de juvéniles voire de poussins chardonnerets capables de s'adapter facilement à la cage, certains amateurs ne cherchent plus des oiseaux mais leurs nids. Nec plus ultra pour les amateurs qui veulent pratiquer des méthodes l'élevage venues d'ailleurs, les nids font objet d'un trafic juteux qui rapporte beaucoup mais qui porte préjudice encore plus grave à la survie de l'espèce à l'état sauvage.
Méthodes de capture dangereuse
Alors que les méthodes anciennes utilisaient une résine fabriquée artisanalement pour piéger le chardonneret et l'empêchant de voler. Les braconniers que nous avons rencontrés nous ont confiés ne "plus avoir le temps de fabriquer la résine". Facile à enlever du plumage des oiseaux capturés, la résine a été remplacée par la colle industrielle beaucoup plus forte et donc très dangereuse pour les oiseaux capturés. L'utilisation de grands filets est également devenue monnaie courante.
Des observations de plus en plus rares
Selon plusieurs membres du groupe ornithologique du Maroc les observations de chardonnerets élégants dans les écosystèmes du Royaume se font de plus en plus rares. Les plateformes où les naturalistes de tous bords centralisent et consignent leurs observations en témoignent. Sur la version marocaine de la plateforme Observado, on peut ainsi voir que les observations de chardonnerets - dans tout le territoire marocain - sont passées de 1500 en 2013 à près de 250 observations seulement en 2018.


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