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Aiguilleurs du ciel : Les soldats de l'ombre d'un métier de haut vol
Publié dans L'opinion le 08 - 12 - 2022

Composante majeure de la chaîne de valeur de l'aviation, les contrôleurs aériens sont la cheville ouvrière d'un bal aérien continu et grandissant. Zoom sur un métier de haut vol.
Célébrée le 7 décembre de chaque année, la Journée internationale de l'aviation civile met l'accent sur l'importance de l'aviation civile dans le développement socio-économique des Etats, rappelant ainsi son rôle incontournable dans le commerce international, le tourisme et la mobilité des personnes.
Cette année, cette Journée coïncide avec un retour à la normale dans notre pays des volumes des flux aériens après deux années fortement perturbées par la crise sanitaire et les périodes de fermeture des frontières. Si la chaîne de valeur de l'aviation civile se compose de professions différentes et complémentaires, la fluidité et la sécurité des mouvements aériens sont assurées par un corps de métier souvent invisible aux voyageurs : les contrôleurs aériens. Installés dans leurs tours de contrôle, parfois dans des centres régionaux de gestion de la navigation, près de 520 « aiguilleurs du ciel » marocains sont autant de soldats de l'ombre qui veillent 24h/24h à gérer les flux d'aéronefs de toute sorte provenant et à destination du monde entier.
Des profils de pointe
« La fonction et le corps de métier des aiguilleurs du ciel existent au Maroc depuis les années 60. Notre métier est passé depuis à travers plusieurs étapes, notamment le passage d'une formation qui se faisait exclusivement à l'étranger vers une formation au niveau national dès les années 70. Cet acquis s'est par la suite renforcé en 2000 par la création de l'Académie internationale Mohammed VI de l'aviation civile située à Nouacer », nous explique Haitham Zejli, contrôleur d'approche radar à l'aéroport Agadir Al Massira.
Au vu de l'importance du rôle joué par les contrôleurs aériens dans l'aviation, les profils admis au niveau de l'Académie sont sélectionnés avec soin. « Outre les capacités et la motivation nécessaires pour exercer ce métier, être admis dans un cursus de formation de contrôleur aérien nécessite de passer la sélection du concours commun scientifique après deux années de classes préparatoires. Après cette phase, il y a un concours au niveau de l'Académie en plus d'un examen médical et d'un examen psychotechnique », poursuit notre interlocuteur.
Trois types de contrôleurs
L'Académie Internationale Mohammed VI de l'Aviation Civile retient annuellement une trentaine de profils qui, par la suite, peuvent continuer leur formation pour devenir « ingénieurs contrôleurs de la navigation aérienne ». Recrutés par l'Office National des Aéroports, ces aiguilleurs du ciel devront soit occuper une fonction administrative, soit rejoindre les « professionnels du micro » qui chaque jour se relaient pour coordonner et contrôler les flux aériens.
« Il existe trois types de contrôleurs aériens. D'abord, les « contrôleurs d'aérodrome », qui sont basés dans la vigie (la partie la plus haute de la tour de contrôle, NDLR) de l'aéroport et qui sont chargés de contrôler les aéronefs au sol. Il y a ensuite les « contrôleurs d'approche », qui prennent le relais pour les décollages, les atterrissages et les avions en approche ou en post décollage. À partir d'une certaine altitude, c'est un contrôleur régional qui prend le relais à son tour. Ces contrôleurs régionaux au Maroc sont actuellement répartis en deux centres (situés à Nouacer et à Agadir) qui disposent d'effectifs plus conséquents au vu des volumes des flux aériens qu'ils doivent contrôler », détaille Haitham Zejli.
Un statut particulier
Comment se vit le fait d'être le chef d'orchestre d'un bal aérien dont la bonne synchronisation est un enjeu qui se chiffre en centaines de vies à chaque instant ? : « C'est un très beau métier et chaque fois que nous prenons le micro, il y a toujours cette appréhension et cette conscience des risques, ainsi que le poids de la responsabilité que nous assumons. Alors, nous faisons un point d'honneur à être professionnels, faisant toujours preuve d'anticipation et, surtout, de sang-froid », témoigne l'aiguilleur du ciel. Des aspects qui sont manifestement partagés avec le métier de pilote, dont la spécificité lui a valu un prestige et une reconnaissance de statut que les contrôleurs aériens n'ont pas toujours.
« Comme pour les pilotes, notre métier a des références bien établies au niveau de l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) à travers des manuels dédiés. Nous avons, par exemple, des lignes directrices bien définies qui décrivent les façons de gérer la fatigue ou le stress. Le statut particulier des contrôleurs aériens est par ailleurs bien reconnu au niveau mondial et gagnerait à l'être dans notre pays également », conclut la même source.
Oussama ABAOUSS
Repères
Les vols ont le vent en poupe
Quelque 16.546.802 passagers ont été accueillis dans l'ensemble des aéroports du pays durant les dix premiers mois de cette année, soit un taux de récupération de 79% par rapport à la même période en 2019. Durant le seul mois d'octobre 2022, les aéroports du Royaume ont enregistré un volume de trafic commercial de 2.191.055 passagers et de 16.845 mouvements aéroportuaires. L'aéroport Casablanca Mohammed V a pour sa part concentré (durant ce mois d'octobre) près de 90% du trafic aérien passagers et 80% des mouvements aéroportuaires.

Les femmes au micro
En 1977, les effectifs des contrôleurs aériens au niveau national ont été rejoints par la première femme marocaine à se lancer dans cette carrière. Depuis, le nombre de femmes aiguilleuses du ciel au Maroc ne cesse d'augmenter pour renforcer un corps de métier qui n'est pas loin d'atteindre une parfaite parité. A noter que l'évolution des technologies de détection au niveau international aussi bien que l'intelligence artificielle n'ont pas pu remplacer le rôle incontournable que jouent les femmes et les hommes aiguilleurs du ciel.
L'info...Graphie
Aéroports du Maroc
Le dialogue avec les responsables de l'Office est toujours ouvert

Suite à la crise entre des contrôleurs aériens et l'Office national des aéroports, qui a failli paralyser les aéroports marocains à plus d'une reprise, le ministre du Transports et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, a indiqué en réponse à une question parlementaire écrite que « la porte du dialogue n'est pas fermée ». Il a souligné que « les canaux du dialogue entre la direction et les responsables de l'Office national des aéroports et tous les partenaires sociaux sont ouverts pour discuter des dossiers revendicatifs».
Toutes les questions sociales et organisationnelles peuvent être discutées dans le cadre d'un dialogue constructif, sérieux et responsable dans le but de répondre aux demandes légitimes des employés. Il a dans ce sens, appelé à mettre les intérêts de la Nation en avant, pour dénouer la crise. Néanmoins, aucun détail sur les résultats du dialogue ou l'avancement du dossier n'a été communiqué par le ministre de tutelle.
Rappelons que le Bureau national unifié des contrôleurs de la circulation aérienne du Maroc avait reçu en octobre une invitation officielle du gouvernement, après l'annonce, par le bureau, d'une grève de 15 jours durant le même mois, soulignant que les services de contrôle de la navigation aérienne seront assurés au profit des vols du Palais Royal, des vols d'Etat, des vols militaires, des vols sanitaires, des vols à caractère purement humanitaire et des vols participant à des opérations de recherche et de sauvetage.

3 questions à Haitham Zejli
« Le Maroc est un carrefour pour les flux aériens »

Contrôleur d'approche radar à l'aéroport Agadir Al Massira et cofondateur du Bureau national unifié des contrôleurs aériens, Haitham Zejli répond à nos questions.
- Les contrôleurs aériens marocains ont souvent relayé des revendications auprès de l'ONDA. Quelles sont leurs aspirations ?
- Il y a tout d'abord une composante administrative pour laquelle les contrôleurs aériens marocains se sont toujours mobilisés, à savoir d'obtenir de l'ONDA une reconnaissance de la spécificité de notre profession, telle qu'elle a été établie et argumentée par l'OACI. Cette reconnaissance doit se traduire par un statut particulier qui implique de différencier cette catégorie de personnel aéronautique des autres catégories travaillant pour l'ONDA. Loin d'être un caprice, cette reconnaissance est une prise en considération des spécificités de notre métier qui implique d'établir une gestion dédiée et adaptée.
- Les contrôleurs aériens marocains demandent également une meilleure valorisation de leur travail. Sont-ils sous-payés ?
- Concernant des aspects financiers, il faut déjà savoir que le Maroc est un carrefour pour les flux aériens (depuis l'Europe vers les îles Canaries et l'Amérique Latine). De ce fait, il existe une manne financière importante qui découle des droits payés pour ce service de gestion du trafic notamment. Cela devrait théoriquement être traduit par une valorisation salariale des contrôleurs marocains, d'autant plus que leurs salaires à l'heure actuelle restent bien en deçà des standards mondiaux dans ce domaine.
- Les équipements utilisés par les contrôleurs aériens marocains sont-ils suffisamment à la pointe pour améliorer les conditions de leur travail ?
-C'est justement un autre point qui figure parmi les aspirations des contrôleurs aériens marocains. Il existe actuellement de nouvelles générations d'équipements qui peuvent substantiellement améliorer la sécurité et les conditions de travail des contrôleurs aériens et qui sont par ailleurs déployés au niveau des deux Centre Régionaux (Agadir et Nouacer). Or, dans les aéroports, nous travaillons encore avec des équipements qui datent le plus souvent du début des années 2000.
De ce fait, nous estimons qu'il reste un effort à faire au niveau national en termes de mise à niveau technologique des aéroports, mais également en termes de formation continue qui permettra aux aiguilleurs marocains de se mettre constamment à niveau et, ainsi, de contribuer encore plus à trouver des solutions aux problèmes liés à la navigation aérienne au Maroc.

Recueillis par O. A.


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