La hausse des prix du transport aérien et maritime lors de cette saison estivale suscite le mécontentement des MRE. Une hausse presque mondiale, selon le ministre du Transport, Mohamed Abdeljalil, qui s'explique par l'inflation, mais aussi par la forte demande. Détails. Comme chaque année en pleine saison estivale, le débat sur l'accessibilité des prix du transport aérien et maritime refait surface. Cette fois-ci, depuis le lancement de l'Opération Marhaba 2023, de nombreux Marocains résidant à l'étranger (MRE), notamment des étudiants, se sont dits rejoindre la Mère Patrie dans la contrainte. Et pour cause, les prix des billets mis à disposition par Royal Air Maroc ou encore les prix des navires sont loin d'être à la portée de tous. Cette situation n'est bien évidemment pas sans conséquences, car plusieurs MRE disent renoncer à leur voyage vers le Maroc, ou simplement changent de destination. A travers des postes sur les réseaux sociaux, la communauté marocaine résidente à l'étranger a exprimé son mécontentement envers cette « injustice », appelant les autorités compétentes à intervenir pour faciliter leur voyage vers le Royaume. « Un aller-simple entre les Etats-Unis et le Maroc coûte 2000 dollars. Comment peut-on joindre nos familles dans de telles conditions », écrit un internaute sur Facebook. Le tarif des billets entre l'Europe et le Maroc ne s'avère pas moins cher. « Le billet d'un aller des Pays-Bas au Maroc ne s'achète pas à moins de 4000 dirhams en classe économique. C'est déplorable comme situation », regrette un autre Marocain qui dit avoir dû reporter son voyage jusqu'au mois de novembre. Bien qu'ils reconnaissent la forte demande sur les vols en cette saison, les MRE ne cachent pas leur amertume quant à ce sujet. Ils n'ont pas hésité à faire appel à SM le Roi Mohammed VI. Le Souverain avait appelé à doter cette communauté des moyens et des conditions pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même pour le Maroc.
Les prix soumis à la règle de l'offre et de la demande Ce même débat s'est invité à plusieurs reprises au Parlement et a fait objet de questions orales et écrites des groupes parlementaires. En effet, lors de son passage, mardi 4 juillet, à la Chambre des Conseillers, le ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, a tenté de cadrer le débat sur la cherté du transport maritime et aérien, expliquant que « les prix demeurent entièrement tributaires de la loi de l'offre et de la demande ». Le ministre fait référence, dans ce sens, à l'accord aérien « Global d'Open Sky » signé entre le Maroc et l'Union Européenne en 2006. Cet accord bilatéral destiné à favoriser la libéralisation des marchés et des prix prévoit la suppression de certaines restrictions quant à l'exploitation des compagnies aériennes entre les aéroports marocains et ceux des pays membres de l'Union Européenne. Ceci dit, les compagnies aériennes qui proposent des vols à destination de l'Union Européenne, l'Amérique du Nord et le Moyen Orient sont soumises à la concurrence et à la loi de l'offre et de la demande. Selon lui, « les tarifs du transport maritime en particulier sont restés à un niveau bas par rapport à l'année dernière, sachant que les prix des transports maritimes ont connu une augmentation considérable dans le monde entier par rapport à 2019 à cause de l'inflation ». Il a de même noté que toutes les compagnies maritimes, y compris Tanger-Med, Algésiras, Tanger City et Tarifa, maintiennent leurs systèmes de pré-réservation cette année. Ce système permet d'assurer une circulation fluide des navires et des passagers. Selon des parlementaires, le ministre de tutelle avait précisé en réponse à une question écrite qu'il n'était pas « en mesure » d'intervenir pour obliger les compagnies de transport maritime et aérien, qui font la liaison entre le Maroc et les pays européens, à réduire les prix des billets ou à proposer des offres préférentielles au profit des Marocains résidant à l'étranger du fait que les prix sont soumis à la loi de l'offre et de la demande. Cependant, le ministre Abdeljalil a rassuré, mardi, que son département « a œuvré récemment pour inciter les compagnies maritimes nationales et étrangères à réduire leurs tarifs pour l'opération de transit, et par conséquent un certain nombre d'entreprises ont proposé des tarifs préférentiels allant jusqu'à une réduction de 25% sur les prix des billets ». Hausse de 28% du nombre des voyageurs par voie maritime
L'Opération Marhaba 2023 se passe dans de bonnes conditions depuis son lancement début juin dernier. C'est ce qu'a indiqué le ministre de tutelle, Mohamed Abdeljalil, lors de son passage à la Chambre des Conseillers. Preuve de son succès : le nombre des visiteurs ayant voyagé vers le Maroc par voie maritime cet été a connu une hausse de 28% par rapport à l'année dernière, et ce, à l'occasion de Aïd Al-Adha.
Pour maintenir cette tendance et répondre aux flux attendus de voyageurs dans les périodes de pointe, un total de 32 navires à travers 12 lignes maritimes reliant les ports marocains aux ports de l'Espagne, de la France et de l'Italie sont mobilisés. L'objectif étant d'assurer 538 voyages hebdomadaires avec une capacité d'accueil estimée à 501.000 voyageurs et 135.000 véhicules chaque semaine.
L'Opération Marhaba reste unique en son genre. Raison pour laquelle les différents acteurs se mobilisent à chaque saison estivale pour que les MRE puissent voyager dans des conditions confortables et sûres, que ce soit par avion ou par voie maritime.
Mina ELKHODARI
Plan directeur des aéroports : Vers l'élargissement de l'infrastructure portuaire L'augmentation prévisible des voyageurs en provenance et à destination du Maroc dans les années à venir soulève des questions sur la capacité de notre infrastructure portuaire à répondre aux besoins des flux d'usagers. Raison pour laquelle plusieurs ports du Royaume feront objet des travaux d'élargissement.
Selon le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil, il est prévu que les passagers de l'aéroport Mohammed V vont doubler d'ici 2040. Pour cela, ce même aéroport ainsi que les autres aéroports du Royaume, dont 19 sont internationaux, seront élargis. Ceux de Tanger et Marrakech connaîtront une augmentation de leurs capacités d'accueil de 25%.
Sur le long terme, le ministre a affirmé que son département s'apprête à lancer le « Plan directeur des aéroports » pour se préparer à l'éventuel accueil de la Coupe du Monde de 2030.