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Rétro-Verso : Il était une fois les " Monada " marocaines
Publié dans L'opinion le 03 - 07 - 2024

Au moment où les appels au boycott de certains softs drinks internationaux se multiplient, sur fond de la question palestinienne, entend ressusciter La Cigogne. Retour sur l'Histoire effervescente de cette «monada» et de ses semblables, emblématiques du bon vieux temps...
Serrons bien nos ceintures car la machine à monter le temps est en train de décoller. Nous sommes en 1929. La Brasserie Glacière Internationale (BGI), seule entreprise en son genre au Maroc, propose des boissons froides non alcoolisées, mais aussi des boissons faiblement ou même fortement alcoolisées, destinées notamment aux Français et aux étrangers installés au Maroc. Afin d'élargir son éventail de clients sur place, qui, à quelques exceptions près, ne sont pas tous censés consommer de l'alcool, la société a breveté sa première marque de boisson non alcoolisée. L'idée relevait, à l'époque, de l'insolite, qu'on se le dise !
Dénommée La Cigogne, cette dernière a longtemps été la souveraine des tables marocaines, jusqu'à ce que la privatisation du secteur permette l'éclosion d'une pléiade d'entreprises, d'abord concurrentes, puis fusionnées.
Le déclic de cet essor industriel a été la mise au point par les Brasseries du Maroc d'une boisson non alcoolisée à base d'extraits d'agrumes pour faire de la limonade. C'est ainsi qu'elles ont mis en place une usine à Kénitra pour entreposer les oranges du Gharb et en extraire le jus. Aussitôt, le concept a séduit le fabricant de la marque Judor.
En conséquence, dans les années 80 et jusqu'à la fin des années 90 du siècle dernier, lorsque nous souhaitions nous procurer une boisson rafraîchissante à la supérette, nous avions l'embarras du choix, car nos cœurs et palais hésitaient longuement entre Coca Cola, Pepsi, Crush, Youki, Judor, Sim Orange et Gil. Même si nous les savions industrialisés, ces nectars éveillaient en nous de belles sensations, mêlant délectation et jubilation, grâce à leurs goûts imités mais pas pour autant égalés. Ces couleurs et ces arômes flattaient notre imaginaire visuel pour le plus grand plaisir de nos papilles et éveillaient en nous une quasi-accoutumance.
Aujourd'hui, les natifs des années 70 qui étaient adolescents au début des années 80 ont la chance de se souvenir de toutes ces boissons, voire de s'en vanter. Parmi eux, il y a Amine, un jeune professeur de français qui va de la fierté à la fanfaronnade en parlant de ces bonnes vieilles limonades...
«Pensez-vous qu'on avait droit à deux boissons qui se battaient en duel dans le réfrigérateur de l'épicier du coin ? On en avait de toutes les couleurs et de toutes les saveurs, nous. Les jaloux diront que les sodas, ce n'est pas bon pour la santé», lance-t-il avant de s'esclaffer de sa bonne blague qu'il trouve désopilante.
Ces soft drinks, comme les appellent les Anglo-Saxons, ont bercé l'enfance de trois générations (1929-1997) et ont été les parrains officieux de leurs jours heureux. D'aucuns s'accordent à les appeler «les boissons du bel âge», comme en témoignent ces pages créées sur les réseaux sociaux. Ce fut, en tout cas, une époque où, avec un billet de 10 dirhams, l'on pouvait encore investir dans deux grandes ou quatre petites bouteilles de soda. Une épopée commerciale que les nostalgiques regrettent tant.
"Il y a, hélas, eu une époque où les boissons rafraîchissantes aromatisées à l'orange avaient effectivement le goût de l'orange. Ce fut le cas, par exemple, de Sim Orange, dont le nectar d'orange était issu de la région du Gharb, réputée pour ses fameuses oranges qui peuvent atteindre des tailles impressionnantes. C'est toujours le cas pour Hawaï, qui demeure de loin le soda le moins industrialisé du Maroc contemporain", affirme un ancien attaché de presse ayant collaboré pendant de longues années avec l'une de ces entreprises.
Lancée sur le marché en 1984, c'est Sim Orange qui a évité la banqueroute à l'entreprise de boissons non alcoolisées SIM, fondée en 1914 sous le Protectorat français pour ravitailler la population européenne en eau de table. Cette boisson, au goût d'orange inimitable, a marqué les esprits par sa publicité entrainante qui passait en boucle sur nos écrans et sur nos ondes.

La « monada » se mondialise !
Ces bouteilles au suc vert, rougeâtre, orange, jaune, vert ou noirâtre, étaient bien mises en valeur dans les supermarchés, sur les rayons des boissons rafraîchissantes, et joliment posées sur toutes les tables pour les circoncisions, les fiançailles, les mariages et les anniversaires. Cependant, cette diversification a disparu en un claquement de doigts en 1997, quand Judor, La Cigogne et consorts se sont effacés devant les rois mondiaux du marché des boissons rafraîchissantes, allusion, bien sûr, à Coca Cola Company et à son éternel adversaire Pepsi, qui ont fait main basse au cours des années 90 sur Fanta, Hawaii et Sprite du côté de Coca, et sur Seven Up et Mirinda du côté de Pepsi.

"Au début des années 2000, l'on trouvait encore, mais difficilement, Crush, La Cigogne et Judor chez certains épiciers, collectionneurs à leurs heures perdues, prouvant que ces boissons étaient tout sauf périssables", déplore un millénial, témoin gustatif à la mémoire infaillible d'une époque épique et tonique.
Rétrospective : Une boisson pourrait en cacher bien d'autres...
Judor. C'est ainsi que s'appelait la toute première boisson marocaine au goût fruité aux extraits d'agrumes mais aussi la première boisson marocaine à avoir osé, daigné et réussi à détrôner la reine des reines : La Cigogne. Elle est surtout l'ancêtre d'Orangina, à en croire son spot publicitaire qui citait les mille et une vertus de sa pulpe de «jus d'or» qu'il fallait absolument l'agiter avant de s'abreuver avec délectation de son nectar «naturel».
Et puis vint Youki. Non, il ne s'agit pas de la golden retriever des voisins, mais de la boisson adulée des jeunes des années 70. Lancée sur le marché local en 1973, soit deux ans avant la Marche Verte, cette marque de boisson a révolutionné l'univers des boissons rafraîchissantes. Comment ? Cette boisson aussi acidulée que Fanta Orange a joué à fond la carte de l'originalité en déclinant la boisson en plusieurs variétés, dont le Youki Tropical et le Youki Cola. Les Brasseries du Maroc ont continué dans la même lancée et, en 1983, elles ont mis au point Gil, soit l'ancêtre de Schweppes, connue à son tour pour ses versions «citron» et «tonic».
Immédiatement après, le défilé s'est poursuivi avec l'entrée sur scène de Crush, Fanta, Cadbury-Schweppes, Sprite et les autres boissons que nous connaissons aujourd'hui.
Nostalgie : Elle s'appelait Mirinda...
Née au début des nineties, Mirinda divisait les amateurs en deux camps. D'une part, nous avions ceux qui préféraient son ancienne version au goût moins «chimique», à en croire les personnes ayant une mémoire gustative impeccable, et d'autre part, ceux qui vouaient un penchant pour sa version internationale, plébiscitée par la publicité espagnole et française.
Mirinda est, surtout, cette boisson aromatisée aux fruits exportés des Etats-Unis par la société PepsiCo. Enregistrée pour la première fois en 1957 par la société en Espagne, elle est connue pour ses arômes de fruits, à l'instar du citron, de l'orange, du pamplemousse, de la pomme, du guarana et du raisin. Par la suite, Mirinda a commencé à être commercialisée dans d'autres pays en tant que boisson de marque, par exemple en Allemagne depuis les années 1970, puis vendue en tant que boisson de marque PepsiCo dans de nombreux pays d'Amérique latine, du Moyen-Orient, d'Europe de l'Est et d'Asie du Sud-Est. Elle a toutefois cessé d'exister en Espagne dans les années 1990, à la suite de l'acquisition par l'entreprise espagnole Kas de ses concurrents les mieux établis dans le pays ibérique.
Ce retrait du marché espagnol en a laissé plus d'un nostalgique, surtout si l'on sait que PepsiCo, ou Pepsi-Cola, a demandé à enregistrer sa propre marque en Espagne en 1956 dans le Bulletin de l'Office espagnol des brevets et des marques. Un an plus tard, la société a déposé sa première demande d'enregistrement de la marque et du logo Mirinda : un grand M majuscule vert avec le mot "Mirinda" en surimpression en blanc.
Zoom : Hawaii, une success story bien de chez nous
La boisson Hawaii compte parmi les boissons Made in Morocco qui témoigne encore de l'âge d'or des sodas dans les années 90 du siècle dernier. Créée en 1991 par la société marocaine Sim (Société industrielle marocaine), elle est principalement commercialisée au Maroc. Mais son succès a dépassé nos frontières, notamment en Europe (France, Belgique, Espagne, etc.) et auprès des populations d'origine maghrébine vivant aux quatre coins du monde. Initialement peu répandu à l'international, ce délicieux breuvage prend peu à peu du galon depuis 2018. On peut en effet désormais le trouver sans difficulté dans les épiceries orientales et les boucheries halal de plusieurs grandes villes européennes.

Pariant sur son succès, le géant mondial du Cola a acquis cette griffe marocaine en 1997, se rendant ainsi propriétaire des différentes marques détenues par sa société émettrice, SIM.
Par le passé, la boisson n'était disponible qu'en petits, moyens et grands formats, mais pour satisfaire les différentes demandes des consommateurs, l'entreprise marocaine a développé différents formats. À l'heure actuelle, Hawaii est disponible dans les formats 25 cL, 33 cL, 1L, 1,5L et 2L.
Hawaii demeure donc cette boisson fraîche et désaltérante au goût tropical et exotique, mais cependant bien de chez nous. Sucrée, acidulée, mais surtout adorée par les petits et les grands, son arôme convivial en a fait depuis longtemps l'un des produits alimentaires marocains les plus réussis et les plus dignes d'admiration.
Tendance : «Zéro, light ou normale» ?
Il y a environ une décennie, le Royaume s'est, à son tour, laissé séduire par la mode du «light» et du «zéro». Les sodas n'en ont pas fait exception. Coca-Cola Company, de ce fait, élargi la gamme de sodas existante sur le marché local.
La gamme "sans sucre" comprend deux "sous-sucres" ou "sucres légers", tels que l'"aspartame" et l'"acésulfame K", qui confèrent un goût inédit et différent à la boisson au Cola habituel.
"Mais attention à ne pas confondre Coca-Cola Light et Coca-Cola Zéro", prévient un ancien communiqué de presse de l'entreprise. En effet, "le Coca-Cola Light est très peu calorique, alors que le Coca-Cola Zéro ne l'est pas du tout".
Après que l'OMS a attiré l'attention sur sa composition incertaine, l'entreprise américaine a dû revoir sa formule. A l'écriture de ces lignes, les trois versions existent encore...
Ephéméride : La boisson, aussi douce que la chanteuse...
Comme les autres pays du monde arabe, le Maroc a connu l'implantation de la boisson Fayrouz par un groupe brassicole néerlandais. «Fayrouz», signifiant «turquoise» en arabe et rappelant par la même occasion la chanteuse libanaise à la voix suave et agréable, ne contenait pas d'alcool non plus et avait un goût proche de celui de la citronnade.
Cette boisson faite d'orge non fermentée, dulcifiée avec du sucre et du jus de fruits, a fait fureur il y a un peu plus d'une décennie. A la framboise, à l'ananas ou au citron, ses arômes ont, à leur tour, enrichi la palette gustative de l'histoire des boissons gazeuses aromatisées qu'a connues le Royaume.


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