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Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) : 20 mesures pour dépasser la crise de l'emploi [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 15 - 07 - 2024

Alors que l'Exécutif réserve la deuxième partie de son mandat à la problématique de l'emploi, l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) a listé une série de recommandations pour aiguiller l'action gouvernementale.
Tout juste après leur victoire aux élections du 9 septembre, les partis de la majorité ont fait de la question de l'emploi un cheval de bataille. Fin juin, le trio gouvernemental, qui s'est dit satisfait de la politique générale du gouvernement et son bilan de mi-mandat, a annoncé qu'il hissera le problème du chômage en priorité nationale durant le reste du mandat du gouvernement. Une démarche qui s'impose du moment qu'au cours du premier trimestre de l'année courante, le taux de chômage est passé de 12,9% à 13,7% au niveau national. Dans cette perspective, l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI), force de proposition du Parti de l'Istiqlal, a listé une vingtaine de recommandations à caractère transversal, territorial et sectoriel, pour réduire le chômage à court terme et créer massivement des emplois à moyen terme. L'idée serait de tirer « profit des grands chantiers lancés ou programmés par le Royaume et de la rente démographique, dont bénéficie le Maroc pour quelques années encore ». Si le grand défi rencontré aujourd'hui par le marché de l'emploi est l'adéquation formation-emploi, les Istiqlaliens préconisent des programmes accélérés de formation -insertion, visant à adapter les profils à la demande du marché. Celles-ci devraient inclure des soft-skills (langues étrangères et comportement) et de la technicité, répondant à des spécialités, à forte demande de talents, telles que le tourisme et restauration, les services aux personnes (y compris les éducatrices et puéricultrices), le codage et les métiers liés aux industries montantes telles l'aéronautique, l'automobile, les énergies vertes, la réutilisation des eaux usées ou le recyclage des déchets, ainsi que le dessalement de l'eau. La sélection des formateurs devrait se faire, selon l'AEI, via un appel à candidature au Maroc et à l'étranger, y compris dans les rangs des retraités, pour assurer des cycles de formation qui ne dépassent pas les 10 mois, en présentiel et à distance. Si ces mesures concernent principalement le secteur privé, Adnane Benchekroun, vice-président de l'AEI, affirme que « l'adhésion des patrons à ces recommandations nécessite un effort concerté pour créer un environnement favorable à l'investissement et à l'innovation, tout en offrant des avantages tangibles et des opportunités de collaboration étroite entre les secteurs public et privé ».

Un effort de plus pour les jeunes...
Les Istiqlaliens appellent aussi à créer un Fonds de Solidarité des Générations (FSG) destiné aux jeunes de 20 à 35 ans, qui permettrait de financer des formations accélérées de reconversion pour des emplois définis à l'avance et des stages opérationnels à Plein Temps (durée de 10 à 20 mois). Pour garantir la pérennité des petits et moyens projets, l'AEI recommande la création des Fonds d'investissement régionaux, qui permettront également d'accompagner des programmes de formation et de mentorat et de services d'incubation au profit des jeunes entrepreneurs. Les Fonds régionaux peuvent intervenir selon trois formules successives : une subvention de préparation, un prêt sur l'honneur sans intérêts et, le cas échéant, une participation au capital.
L'AEI prévoit aussi des mesures communes aux entreprises pour en limiter la défaillance et encourager leur développement créateur d'emploi. Dans ce sillage, il faut simplifier les procédures et alléger la fiscalité sur la transmission des entreprises pour sauver des entreprises économiquement viables. Il s'agit aussi d'autoriser la flexibilité de l'emploi à hauteur de 15% des effectifs au profit des entreprises justifiant d'une baisse d'activité supérieure à 15% sur une année, avec engagement d'embauche en cas de reprise. L'AEI préconise aussi l'octroi d'une réduction de 50% des charges sur salaire, sur 5 ans, aux employeurs qui présentent un programme de croissance, avec augmentation nette des effectifs sur la base d'un « Contrat de croissance emploi » (CCE). Il faut aussi faciliter et règlementer le travail à temps partiel, le travail à domicile, et le travail à distance pour les jeunes désirant poursuivre leurs études, pour les femmes, et pour les personnes à besoins spécifiques.

Encourager l'activité formelle
Le document propose aussi d'encourager l'intéressement du personnel par sa participation aux performances et au capital des entreprises pour favoriser sa fidélité et son implication et servir d'outil d'attraction pour les nouveaux talents. Etant donné les mutations que connaît le tissu économique national, l'AEI préconise le lancement d'une « Startup Station » dans chaque Région, englobant des espaces d'innovation et recherche, des incubateurs, des accélérateurs, des espaces de coworking, etc. Pour lutter contre l'informel, les Istiqlaliens appellent à des dispositions pour intégrer progressivement - sur 5 ans - un grand nombre d'unités informelles dans l'économie formelle. Celles-ci devraient être accompagnées d'une « amnistie » de 4 années aux unités qui adhèrent au changement avant de les soumettre aux règles du droit commun. Pendant ces années, les entrepreneurs seront soumis à des cotisations fiscales et sociales progressives : 0 sur les deux premiers exercices ; 50% des taux normaux pour les années 3 et 4 ; puis 100% à partir de la cinquième année. Des centres régionaux sont par ailleurs de mise, pour aider les entrepreneurs informels à comprendre, à opérer et à financer le processus de formalisation et leu raccorder une certification leur permettant d'accéder à la commande publique et aux autres avantages prévus par la charte d'investissement.
3 questions à Adnane Benchekroun, vice-président de l'AEI : « Il faut mener des études régulières pour identifier les secteurs en croissance et les compétences requises »
* L'AEI a listé une série de recommandations pour stimuler l'emploi, lesquelles requièrent un engagement du secteur privé. Comment peut-on y faire adhérer les patrons à un niveau institutionnel ?
- Pour faire adhérer les patrons à un niveau institutionnel aux recommandations de l'AEI pour stimuler l'emploi, plusieurs approches peuvent être mises en œuvre sachant que le gouvernement a déjà pris beaucoup d'initiatives pro entreprises, notamment la baisse de l'IS, la nouvelle charte d'investissement ou encore la nouvelle génération de zones industrielles.

En somme, l'adhésion des patrons à ces recommandations nécessite un effort concerté pour créer un environnement favorable à l'investissement et à l'innovation, tout en offrant des avantages tangibles et des opportunités de collaboration étroite entre les secteurs public et privé. Nous pouvons citer des réductions de charges sociales et fiscales pour les entreprises qui créent de nouveaux emplois, particulièrement dans les secteurs prioritaires identifiés par l'AEI. Il y a aussi l'introduction des crédits d'impôt pour les entreprises qui investissent dans la formation de leurs employés, l'innovation et la R&D. Aussi, l'Etat peut offrir des subventions aux entreprises qui participent activement à des programmes de formation et d'insertion professionnelle pour les jeunes et les femmes.

* Comment peut-on concrétiser certaines propositions adressées au gouvernement, notamment les exonérations fiscales, alors que les chantiers sociaux engagés par le gouvernement pèsent lourdement sur les trésoreries de l'Etat ?

Plusieurs stratégies peuvent être mises en place, à travers la priorisation et le phasage des Réformes. Dans cette perspective, l'Etat peut par exemple échelonner les exonérations fiscales et les autres incitations sur plusieurs années pour lisser l'impact financier sur le budget de l'Etat. L'Optimisation des Ressources Fiscales serait également efficace, à travers le renforcement de l'administration fiscale pour réduire l'évasion fiscale et augmenter les recettes sans augmenter les taux d'imposition.
Nous pouvons aussi prévoir la mobilisation des Financements Alternatifs, la rationalisation des Dépenses Publiques, la valorisation des Actifs de l'Etat et la liste n'est pas exhaustive.

* Quels sont les prérequis pour réussir le challenge de l'adaptation des compétences au marché de l'emploi ?

Pour réussir le challenge de l'adaptation des compétences au marché de l'emploi, plusieurs prérequis doivent être mis en place. Le premier consiste à mener des études régulières pour identifier les secteurs en croissance et les compétences requises. Il s'agit aussi d'adapter les curriculums scolaires et universitaires pour inclure les compétences techniques et numériques nécessaires ou encore intégrer davantage de stages, d'apprentissages et de formations pratiques dans les parcours éducatifs. Le développement de Programmes de Formation Continue et de Requalification est également de mise. A cela s'ajoute le soutien à l'Innovation et à l'Entrepreneuriat, le renforcement des Partenariats Public-Privé et la promotion de la Mobilité et de la Flexibilité. Ce dernier point concerne l'encouragement de la mobilité des travailleurs entre les régions et les secteurs pour répondre aux besoins changeants du marché du travail, tout en favorisant des formes de travail flexibles, telles que le télétravail et le travail à temps partiel, pour s'adapter aux nouvelles exigences du marché. La réussite de tous ces chantiers dépend d'un mécanisme de suivi et d'évaluation pour ajuster les stratégies et les programmes en fonction des résultats obtenus.
Recommandations | Booster les activités génératrices d'emplois
* Pour le Bâtiment et les Travaux Publics (BTP) :
- Encourager et encadrer la sous-traitance et/ou les soumissions groupées, aux commandes publiques, entre grandes entreprises et PME pour permettre à ces dernières d'acquérir de l'expérience et de se développer ;
- Utiliser systématiquement la préférence nationale ;
- Faciliter et encourager l'utilisation des partenariats public-privé (PPP) ;

* Tourisme, artisanat, culture et divertissement :

- Adopter un classement des établissements de tourisme selon les normes et critères internationaux ;
- Valoriser le patrimoine culturel par la préservation, la restauration et la mise en valeur des sites historiques et archéologiques, ainsi que des musées et maisons de culture.
- Mettre en place des programmes de formation certifiante au tourisme et à la culture, au profit des opérateurs, des guides touristiques, des chauffeurs des transports publics, avec un accent sur les langues étrangères, la géographie et l'Histoire locale ;
- Organiser des événements culturels et sportifs étalés sur l'année, avec une synchronisation régionale des principales activités ;

* Energies renouvelables et économie circulaire :

- Réaliser une cartographie régionale des sources renouvelables et lancer des appels à manifestions d'intérêts ouverts pour leur exploitation, en encourageant les projets de moyenne et petite taille de production des énergies propres, avec une libéralisation régulée du secteur ;
- Développer des clusters de production d'inputs et de services dédiés à ces filières et les accompagner de programmes de formation spécialisés ;
- Exonérer les investissements concernés des droits de douane et TVA.


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