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Haut débit et 5G : Le Maroc fin prêt pour la CAN et le Mondial ? [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 05 - 05 - 2025

Le marché du haut débit au Maroc est voué à une expansion rapide, porté par le déploiement de la fibre optique et les plans de lancement de la 5G.
Réputée pour ses tests de débits, Ookla, société mondiale spécialisée dans la connectivité, a récemment publié une analyse sur la performance du réseau fixe au Maroc, en vue de l'afflux touristique attendu et de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN). Le rapport met en lumière la qualité du haut débit fixe dans les principales villes touristiques, apportant des données clés alors que le pays se prépare à la saison estivale et à accueillir la CAN. L'étude souligne la croissance continue des télécommunications fixes, portée par le déploiement de la fibre optique, qui renforce rapidement les performances du réseau. Selon Ookla, citant l'ANRT, le marché du haut débit fixe filaire est passé de 1,6 million de connexions en 2019 à près de 2,6 millions en septembre 2024, dont 1,6 million en ADSL et 990.000 en fibre jusqu'au domicile (FTTH).
L'analyse se penche également sur le développement tant attendu de la 5G, notant que le Maroc s'y prépare activement en vue des grands événements sportifs à venir, notamment la CAN 2025 et la Coupe du Monde de la FIFA 2030. L'ANRT prévoit ainsi de mettre aux enchères le spectre 5G, ce qui permettra aux opérateurs de proposer des services d'accès sans fil fixe à haut débit (FWA) dans les zones encore non couvertes par la fibre. Fin mars 2025, Maroc Telecom et Inwi ont conclu un partenariat stratégique visant à accélérer le déploiement de la fibre optique et de la 5G. Cette collaboration prévoit la création de deux coentreprises : FiberCo, dont l'objectif est d'atteindre 1 million de connexions fibre en deux ans et 3 millions en cinq ans ; et TowerCo, qui ambitionne de construire 2.000 nouvelles antennes-relais dans les trois prochaines années, et 6.000 d'ici dix ans, afin d'accompagner le déploiement de la 5G, rappelle la société américaine spécialisée dans l'intelligence de la connectivité.

Levier pour le tourisme
Dans le secteur touristique, cette initiative devrait se traduire par une expérience en ligne améliorée pour les visiteurs, les hôtels et autres établissements d'hébergement étant désormais mieux équipés pour répondre à la demande croissante en Internet haut débit et fiable. Une connectivité renforcée pourrait considérablement accroître l'attrait du Maroc en tant que destination touristique privilégiée, en particulier auprès des voyageurs qui exigent une connexion fluide, que ce soit pour leurs loisirs ou leurs activités professionnelles. «Notre analyse met en évidence la transformation profonde de l'infrastructure numérique du Maroc, un levier essentiel pour accueillir l'afflux touristique et soutenir de grands événements internationaux comme la Coupe d'Afrique des Nations et la Coupe du Monde de la FIFA 2030», explique Karim Yaici, analyste principal pour le Moyen-Orient et l'Afrique chez Ookla. Il souligne que, grâce à des investissements soutenus dans la fibre optique et au déploiement imminent de la 5G, le Maroc consolide sa position en tant que destination de choix, notamment pour les voyageurs qui recherchent une connexion Internet continue et performante.

Technologie disruptive

Cependant, le déploiement à grande échelle de la 5G s'avère être une tâche compliquée, tant sur le plan technique que financier. En réalité, l'organisme responsable de la régulation du secteur, l'ANRT, avait à plusieurs reprises inscrit l'entrée en service de cette nouvelle norme réseau dans son agenda, sans grand succès. Cette technologie figurait par exemple dans la note d'orientations générales de l'ANRT 2020-2023.
Si l'investissement dans cette nouvelle technologie est du ressort des opérateurs, la 5G pose également un défi à l'Agence. En effet, cette technologie est la première à utiliser tous les types de fréquences : basses, moyennes et hautes. Le déploiement de la 5G nécessite un réaménagement complet des fréquences, qui sont déjà utilisées par de nombreux acteurs tels que les forces de l'ordre, les services maritimes, l'aviation, les télécoms et autres affectataires, chacun disposant de sa propre bande de fréquences.

«Les fréquences sont des ressources rares et limitées à l'échelle mondiale. Pour éviter les interférences, il est essentiel de respecter les attributions de fréquences spécifiques», insiste Abdelouahed Jraifi, expert en télécoms. La 5G implique soit la réutilisation de fréquences existantes, soit le recours à de nouvelles fréquences hautes, appelées fréquences millimétriques, qui offrent de très hauts débits. «Ces dernières sont peu nombreuses, ce qui conduit l'ANRT à réguler l'offre et la demande. Etant donné la forte concurrence pour ces fréquences précieuses, elles sont attribuées aux plus offrants», poursuit notre expert.

Non-sens économique


Dans un marché des télécommunications libre et concurrentiel comme celui du Maroc, le déploiement de la 5G doit avoir un intérêt économique pour les opérateurs. Cependant, en raison de l'investissement massif nécessaire, la rentabilité n'est pas toujours garantie. Cela explique la réticence de ces opérateurs à s'engager dans cette voie. Ce problème n'est pas spécifique au Maroc, car dans plusieurs autres pays, le choix a été fait de n'activer la 5G que dans les grands centres urbains et dans certaines zones industrielles, là où il y a un potentiel d'utilisateurs intéressant. Pour le Maroc, «étant donné l'obligation de déployer la 5G, celle-ci sera principalement installée dans les zones où se trouvent les stades et les grandes villes qui accueilleront des événements majeurs comme la Coupe du Monde», estime Jraifi.


Nouvelle économie


Au-delà de l'organisation de la Coupe du Monde, le déploiement de cette technologie doit non seulement être économiquement viable, mais doit également jouer un rôle crucial dans l'innovation technologique. Pour cela, il est nécessaire de promouvoir les usages rendus possibles par des débits plus élevés et une latence considérablement réduite. Il en est ainsi de la télémédecine, permettant d'effectuer des analyses ou même des opérations médicales à distance, de la voiture autonome, de l'Internet des Objets (IoT), de l'industrie 4.0 ou encore de la gestion de réseaux complexes comme ceux du transport et de l'électricité. Tout cela doit être intégré dans une vision globale, qui ne considère pas la 5G comme un simple accessoire destiné aux touristes, mais comme la matrice d'une nouvelle économie de la connaissance et de la connectivité.

3 questions à Abdelouahed Jraifi : «La 5G représente une rupture»
* Quelle est la particularité technique du déploiement de la 5G ?

Chaque génération s'appuyait sur la technologie de la précédente, ajoutant une couche supplémentaire. La 5G représente une rupture. Elle ne s'inscrit pas simplement dans une continuité technologique, mais elle est plutôt une évolution majeure par rapport aux générations antérieures. Cela dit, il y a trois piliers importants pour la 5G. Le premier est le très haut débit, qui permet de transmettre une grande quantité d'informations en un temps très court. Le deuxième pilier concerne la connectivité massive et le dernier pilier est la faible latence, essentielle pour les applications qui nécessitent une réactivité quasi instantanée, comme les opérations chirurgicales à distance ou le pilotage des véhicules autonomes.

* Quels sont les défis du déploiement de la 5G ?

Le problème de déploiement de la 5G est lié au contenu qui répond aux besoins des différentes applications. Pour une utilisation quotidienne, la 4G est généralement suffisante. Cependant, certaines applications, comme la télémédecine, nécessitent un débit plus élevé. Pourquoi ? Parce qu'elles impliquent l'échange d'images contenant une grande quantité d'informations. De plus, les opérations chirurgicales à distance et le fonctionnement des véhicules autonomes doivent se dérouler en temps réel, ce qui requiert également une latence très réduite (temps nécessaire pour que l'action produise un effet). L'autre point impactant le retard de la 5G est l'expression de besoins mal ou non définis par les différents utilisateurs, ce qui empêche les opérateurs d'adopter l'investissement adéquat.

* Il faut donc aussi une adaptation des hardwares au sein du Royaume ?

En effet, car il y aura un problème d'interopérabilité des smartphones avec la 5G. Un smartphone se connecte à un réseau en utilisant une certaine fonction du traitement du signal comme le codage, le cryptage et la modulation. Avec l'introduction de la 5G, qui utilise des technologies de réseau différentes, il est nécessaire que les smartphones soient compatibles avec ces nouvelles spécifications pour pouvoir se connecter efficacement. Cela implique que les appareils actuels pourraient nécessiter des mises à jour ou être remplacés par des modèles plus récents adaptés à la 5G.
ANRT : Etat des lieux du marché de la téléphonie mobile
Le marché de la téléphonie mobile au Maroc poursuit sa dynamique. D'après l'ANRT, le parc mobile a atteint 58,29 millions d'abonnés en 2024, en progression annuelle de 4,32%, soit près de 2,4 millions d'utilisateurs supplémentaires. Le taux de pénétration s'élève désormais à 158,26%. Sur le plan concurrentiel, Orange Maroc conserve la tête avec 34,12% de part de marché, suivi de Inwi avec 33,14%, tandis que Maroc Telecom (IAM) glisse à 32,73%.

Le prépayé reste majoritaire avec 86,9% du parc, mais recule fortement au 4ème trimestre : Inwi a perdu 904.000 abonnés, IAM 756.000 et Orange 388.000. Ces baisses s'expliquent par les opérations de fiabilisation des données et les effets saisonniers. En revanche, le post-payé poursuit sa progression, atteignant 7,66 millions d'abonnés, soit une hausse de 9,88%. Maroc Telecom a recruté 45.000 clients post-payés au dernier trimestre, contre 31.000 pour Inwi et 14.000 pour Orange.

Le dynamisme du marché se reflète aussi dans la portabilité mobile, avec 1,47 million de numéros portés en 2024, en hausse de 12%. Toutefois, les usages sont en recul : le trafic sortant baisse de 6,88% à 46,77 milliards de minutes, et le temps d'appel moyen par utilisateur chute de 11,5%, pour atteindre 68 minutes par mois.
Haut débit fixe : Rabat offre d'excellentes performances
Les principales villes touristiques qui accueillent la CAN affichent des débits médians et des montants différents, relève l'étude de Ookla, faisant savoir que Rabat arrive en tête avec un débit médian descendant de 36,55 Mbps et un débit médian montant de 32,56 Mbps au quatrième trimestre 2024, légèrement supérieur à la médiane nationale de 35,57 Mbps. Casablanca suit de près avec des débits descendant et montant de 35,57 Mbps et 29,42 Mbps respectivement. Marrakech, Agadir et Tanger suivent de près, avec des débits médians descendants de 28,96 Mbps, 23,64 Mbps et 20,57 Mbps.
Même si Casablanca et Rabat offrent d'excellentes performances en matière de haut débit fixe, l'étude estime que certains de leurs hôtels cinq étoiles peinent à fournir un service Wi-Fi de haute qualité. «Ces établissements, souvent connectés à la fibre optique, offrent des performances Wi-Fi limitées. Parmi les causes possibles figurent des points d'accès obsolètes ou mal configurés», écrit l'étude.


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