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Interview avec Saad Faouzi : « Intégrer les MRE au Parlement et à la vie politique n'est pas un luxe"
Publié dans L'opinion le 24 - 08 - 2025

Saad Faouzi, Membre du Parti de l'Istiqlal- Section Marocains du monde, plaide pour l'intégration des MRE au Parlement à la faveur de la réforme du code des élections en cours de préparation. Une vieille revendication qui n'a pas encore été exaucée. Selon lui, le fait d'associer la diaspora dans la vie politique n'est pas un luxe mais un impératif. Comment assurer une bonne représentativité des MRE ? Notre interlocuteur livre des pistes de réflexion. Entretien.
- Comment évaluez-vous la participation des MRE à la vie politique au Maroc, pensez-vous qu'ils sont assez pris en compte par les partis politiques ?
Permettez-moi de le dire avec clarté : la participation des Marocains Résidant à l'Etranger à la vie politique nationale demeure très faible, bien en-deçà de leur potentiel et de leur légitimité. C'est une réalité qui doit nous interpeller collectivement. Notre diaspora – qu'elle soit en Europe, en Amérique ou en Asie – constitue un réservoir exceptionnel de compétences, d'expertise et de leadership. Nous comptons parmi eux des figures de premier plan dans les domaines technologique, industriel, scientifique et entrepreneurial. Pourtant, cette richesse humaine est sous-exploitée, et trop souvent laissée en marge des décisions stratégiques qui concernent l'avenir du Royaume. Soyons lucides : nos partis politiques restent marqués par des pratiques archaïques et une vision centrée sur les équilibres locaux, percevant parfois les MRE comme des concurrents plutôt que comme des alliés. C'est une erreur stratégique et une perte pour le pays. Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que dieu l'assiste, dans Son discours du 20 août 2022 à l'occasion de la Fête de la Révolution du Roi et du Peuple, a rappelé avec force « la nécessité d'établir un lien structurel et permanent avec les compétences marocaines à l'étranger, de les intégrer dans nos institutions et nos partis politiques, et de valoriser leur contribution au développement du pays ». Ce message royal n'est pas une simple orientation, c'est une feuille de route nationale. Les MRE ne sont pas un simple prolongement du Maroc à l'étranger. Ils sont une force motrice de notre économie, un réseau d'influence international et un vecteur d'ouverture diplomatique sur le monde. Les intégrer au Parlement et à la vie politique, c'est enrichir notre intelligence collective et préparer un Maroc plus ambitieux, plus compétitif et plus inclusif.
« Les Marocains du Monde représentent un capital humain et économique inestimable. Comme l'a rappelé Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans Son discours du 20 août 2022, leur intégration dans nos institutions et partis politiques est une nécessité stratégique. Les laisser à l'écart, c'est se priver d'un levier puissant pour un Maroc plus ambitieux, plus compétitif et plus inclusif. »
- Pour vous, quels sont les avantages que nos compatriotes à l'Etranger peuvent tirer de la représentativité des MRE au Parlement ?
Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), les Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) s'élevaient à 5,4 millions en 2020, pour une population nationale d'environ 36,7 millions. Cela représente donc près de 15 % de la population totale du Royaume. Cette diaspora est loin d'être un simple phénomène démographique : elle constitue une source majeure de transferts financiers qui soutient directement l'économie marocaine. En 2024, les envois de fonds des MRE ont atteint un record de 117,7 milliards de dirhams, soit environ 7,7 % du PIB. Ces chiffres traduisent à la fois l'attachement profond des MRE à leur pays d'origine et leur contribution déterminante à son développement. La représentativité des Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) au sein du Parlement n'est donc pas seulement un symbole : c'est un levier concret de transformation politique, économique et sociale. Pour nos compatriotes à l'étranger, siéger ou être représentés au Parlement signifie d'abord faire entendre leur voix là où se prennent les décisions qui engagent l'avenir du Maroc. Cela leur permet de défendre directement les questions qui les concernent : facilitation administrative, protection juridique, encouragement à l'investissement productif, reconnaissance des diplômes, mobilité professionnelle... autant de sujets stratégiques qui nécessitent une compréhension fine des réalités vécues à l'étranger. Ensuite, cette représentativité ouvre la voie à une participation active à la gouvernance nationale, en apportant au débat parlementaire des visions issues de l'expérience internationale, de l'innovation et des meilleures pratiques observées dans les pays d'accueil. Enfin, c'est un puissant outil de cohésion nationale. Elle renforce le lien affectif, institutionnel et politique entre le Maroc et sa diaspora. Comme l'a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans plusieurs reprises et circonctances. Surtout son discours du 20 août 2022, l'intégration des MRE dans nos institutions est une condition essentielle pour mobiliser tout le potentiel de ce capital humain exceptionnel au service du développement du Royaume. En résumé, donner aux MRE une place au Parlement dans les deux chambres, c'est leur offrir non seulement un siège à la table des décisions, mais aussi la capacité d'influencer positivement le présent et l'avenir du Maroc, tout en renforçant leur sentiment d'appartenance et de responsabilité envers leur pays d'origine.
« Avec 5,4 millions de Marocains du Monde, soit 15 % de notre population, et 117,7 milliards de dirhams de transferts en 2024, notre diaspora est un pilier stratégique du Maroc. Sa représentativité au Parlement n'est pas un luxe, mais une nécessité pour intégrer ses compétences, défendre ses intérêts et bâtir un Royaume plus ambitieux et inclusif. »
- A votre avis, comment doit-on procéder concrètement pour garantir une véritable représentativité des MRE au Parlement. Faut-il ajouter des circonstances dédiées spécialement à la diaspora comme c'est le cas dans plusieurs pays européens ?
Si nous voulons garantir une véritable représentativité des Marocains Résidant à l'Etranger (MRE) au Parlement, nous devons sortir de la logique symbolique pour entrer dans une approche structurelle et opérationnelle. Je le dis clairement : les MRE ne doivent pas être mis à l'écart dans des "circonscriptions dédiées" qui les isoleraient de la dynamique politique nationale. Au contraire, ils doivent être intégrés pleinement dans nos institutions, nos partis et nos instances de gouvernance, conformément à la vision éclairée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, appelant à mobiliser tout le potentiel de notre diaspora au service de notre pays et ses régions. Concrètement, je propose de mettre en place un quota d'un tiers des représentants MRE dans les deux Chambres du Parlement, pour garantir une masse critique et une influence réelle sur les décisions nationales.
On peut aussi imaginer une participation institutionnelle dans les Conseils régionaux des régions à forte présence de MRE, comme Fès-Meknès, Khénifra-Beni Mellal, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma ou Oujda, afin de renforcer le lien entre la diaspora et les territoires d'origine.
A cela s'ajoute des incitations financières pour les partis politiques qui présentent au moins 20 % de candidats MRE en tête de liste locale et régionale, afin de transformer l'intention en engagement concret. Enfin, il faut songer à créer un Secrétariat d'Etat rattaché directement au Chef du Gouvernement, dédié aux affaires des MRE, pour coordonner, simplifier et accélérer les procédures au service de nos compatriotes à l'étranger.
Ces mesures permettraient de passer d'une reconnaissance de principe à une intégration effective. La représentativité des MRE au Parlement ne serait plus un geste symbolique, mais un véritable moteur de développement politique, économique et social, ancré dans la gouvernance nationale. Les Marocains du Monde ne sont pas une périphérie : ils sont une force centrale du Maroc d'aujourd'hui et de demain.
« Les Marocains du Monde ne sont pas une périphérie mais une force centrale du Maroc. Un tiers des sièges au Parlement, une présence dans les Conseils régionaux et un Secrétariat d'Etat dédié : voilà comment transformer leur potentiel en pouvoir d'action réel. »


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