La nuit tombait sur El Jadida lorsque la chambre criminelle du tribunal de première instance a rendu son verdict. Devant le bâtiment, une foule dense et fébrile s'était rassemblée, suspendue aux mots du juge. Puis la sentence est tombée, implacable : quinze années de prison ferme pour chacun des six accusés, reconnus coupables d'un viol collectif qui avait bouleversé le moussem de Moulay Abdallah Amghar l'été dernier. Un silence lourd a précédé les murmures, puis les exclamations. Pour beaucoup, ce jugement est apparu comme un coup de tonnerre judiciaire, une réponse ferme à l'horreur vécue et un avertissement clair à quiconque songerait à profaner les rassemblements populaires. À l'intérieur, le tribunal s'est appuyé sur des preuves accablantes fournies par le parquet. Les magistrats ont insisté sur le principe de tolérance zéro et sur la nécessité de briser le cycle de l'impunité dans les crimes sexuels. À l'extérieur, les visages mêlaient soulagement et gravité : la justice venait de frapper fort, sous les yeux d'une population qui réclamait protection et dignité.