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M. Abbas El Fassi à la commémoration, à Fès, du 36ème anniversaire de la disparition du leader Allal El Fassi
Publié dans L'opinion le 17 - 05 - 2010

Immuniser ce dont jouit notre pays en matière de liberté contre les pratiques contraires à la nature de notre société et à ses valeurs spirituelles et morales
• Pas de démocratie sans partis sérieux
• La famille doit retrouver son rôle d'avant-garde
• Attachés aux constantes de l'école politique marocaine authentique
La ville de Fès a abrité, le vendredi 14 mai 2010, la commémoration du 36ème anniversaire de la disparition du leader Allal El Fassi. Un imposant meeting commémoratif a été organisé à l'occasion et fut marqué par la lecture, par M. Chiba Maâlaïnine, d'une importante allocution du Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, M. Abbas El Fassi, retenu ce jour là par des responsabilités gouvernementales. Voici la traduction de cette allocution:
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux,
Mesdames et messieurs,
Nous nous retrouvons aujourd'hui pour la commémoration du 36ème anniversaire de la disparition du leader Allal El Fassi, conformément à la tradition que nous avons instaurée, fidèles à sa mémoire et attachés à la ligne militante pour laquelle il a consacré sa vie au service de sa patrie et pour la défense de la dignité des citoyens et de la grandeur de la nation.
Cette commémoration requiert de notre part davantage d'intérêt du fait qu'elle intervient dans la foulée des activités que le Parti et la Fondation Allal El Fassi organisent, concomitamment et dans la complémentarité, à l'occasion du centenaire de la naissance du leader de la libération.
Fès, la savante
Nous avons choisi de commémorer ce 36ème anniversaire dans cette ville combattante qui a vu naître notre leader, Fès la savante, qui a largement contribué à l'enrichissement du patrimoine civilisationnel arabe, islamique et humain par l'apport de ceux enfantés ou formés par son université séculaire, l'Université de la Qaraouiyine ; ces hommes distingués par leur pensée et par leur action politique dont le leader Allal El Fassi a été l'un des étendards.
A chaque fois que nous avons à commémorer cet anniversaire, notre pensée et notre âme se retrouvent investies par la richesse du legs et des visions distingués et par les valeurs nobles, enrichies, développées et défendues par ce visionnaire hors pair dans le cadre de sa conception politique du projet sociétal pour la réalisation duquel il a œuvré conformément à une vision enracinée dans les particularités des spécificités du peuple marocain.
La politique, éthique et valeurs
Veillant à garantir le maintien de la présence politique et intellectuelle de ce symbole éternel, nous avons décidé, avec détermination et volonté, de consacrer pour chaque anniversaire un thème inspiré de son legs doctrinal, savant, spirituel et politique, qui correspond à l'une des plus importantes questions marquant la scène nationale ou qui soulève une de ses idées ou de ses orientations dont l'évocation est, à notre sens, recommandée dans des circonstances précises afin de jeter la lumière sur les enseignements qu'elle apporte et de l'aborder conformément aux exigences de l'évolution des événements et des situations présentes.
Dans ce sens, nombreux et variés ont été les sujets politiques, économiques, sociaux et culturels objets d'examen et d'analyse par des élites d'hommes politiques, de chercheurs et de penseurs qui ont massivement contribué aux manifestations antérieures ayant également constitué des occasions pour aborder des aspects de la personnalité du Zaïm et de l'intérêt qu'il portait aux questions arabes, islamiques et mondiales.
Notre société connaît d'importantes mutations qui sont sources d'optimisme quant à notre avenir, dans le sillage de l'élargissement des espaces de l'ouverture au niveau planétaire, du développement des outils de communication de par le monde et de ce qu'ils apportent comme facteurs d'influence et d'imprégnation avec lesquels nos citoyens interagissent en s'inspirant de leurs apports positifs et en en accompagnant l'évolution. Ces mutations exigent de s'approprier les facteurs d'adhésion à l'évolution que connaît le monde autour de nous dans tous les domaines, particulièrement dans celui du développement politique, et de pousser la roue de la marche démocratique, par l'exercice politique dans son concept noble et à travers des outils sains. Les expériences ont démontré que la pratique politique peut être entachée par des dysfonctionnements si elle n'est pas fortifiée par les valeurs éthiques en vue de garantir la réalisation de la bonne gouvernance politique.
Pour ces raisons, notre choix a porté sur le sujet : « La politique, éthique et valeurs » comme thème de la présente commémoration. Ceci pour attirer l'attention sur la nécessité de fortifier ce dont jouit notre pays en matière d'élargissement de l'espace des libertés publiques, politiques, civiles, de droits humains et économiques, face aux pratiques qui ne correspondent pas à la nature de notre société et à ses valeurs spirituelles et morales. L'attachement à ces valeurs et leur préservation ne contredit pas l'ouverture de la société sur toutes les cultures, son interaction avec toutes les civilisations, son adhésion à la révolution informatique, son accompagnement de la mondialisation avec ses facteurs de progrès et de développement, l'élargissement de l'espace de la liberté d'expression, les concepts des droits humains… Nous croyons pleinement en la nécessité de tirer profit de tout cela sans pour autant se détacher de notre personnalité ou d'être atteints par le suivisme aveugle, ce qui serait contraire au mœurs du peuple marocain, comme l'avait souligné le leader Allal El Fassi dans son ouvrage « L'Autocritique » en utilisant ces termes: «Par nos expériences actuelles, nous parviendrons immanquablement à la conviction de la nécessité de continuer sur la base de cette morale marocaine bénie ; nous n'acceptons aucune domination spirituelle implantée en dehors de notre pays ; nous avons le droit de choisir parmi les principes ce que nous voulons, mais il importe de les fondre et de les acclimater avec la nature marocaine qui aime l'indépendance en toute chose ».
En soulevant, dans ces circonstances précises, la question de l'éthique et des valeurs dans la pratique de la politique, nous le faisons sans chercher à dramatiser les choses ni à les minimiser, mais nous le faisons partant de notre conviction immuable qu'il incombe aux partis politiques – à côté de l'Etat - de protéger la société et de prendre en considération ses valeurs spirituelles, morales et sociales, tout en contribuant à l'instauration du climat convenable à la valorisation de l'éducation politique, à la sensibilisation des citoyens de la nécessité d'agir en vue d'établir un équilibre entre les intérêts de l'individu et ceux de la société de façon à garantir le maximum de justice et de développement durable garantissant les besoins du présent, sans déposséder les générations futures du droit à la démocratie.
C'est ce que nous considérons par responsabilité envers les militants du parti, ses sympathisants et les supporters de ses orientations, à côté des autres catégories du peuple, qu'ils soient partisans ou sans appartenance politique. C'est que nous considérons qu'il s'agit là d'une mission patriotique qui se place au-dessus des calculs partisans étroits et des considérations personnelles et qu'il ne convient en aucun cas d'abandonner quelle que soit la nature de la concurrence politique. Cette dernière ne peut que renforcer notre attachement à notre voie immuable de défendre des valeurs morales et éthiques tout en portant continuellement l'intérêt nécessaire aux questions qui accaparent l'attention des citoyens. L'objectif étant de demeurer proches des préoccupations des citoyens et capables d'élaborer une vision réaliste nous permettant de traiter les situations conformément aux intérêts de toutes les catégories sociales, et ce, en définissant clairement les objectifs que nous visons à réaliser pour rehausser l'action partisane, répondre aux préoccupations et satisfaire les attentes des citoyens en général, dans le cadre d'un climat partisan concurrentiel et positif, mobilisateur des énergies et créateur d'un dynamisme partisan général pourfendeur d'optimisme à l'égard du concept de l'engagement politique et renforçant le pluralisme adéquat.
Cela doit nous inciter, avec nos partenaires dans le traitement de la chose publique, à davantage de prise de conscience de la nécessité de poursuivre l'action en vue de valoriser la récolte positive cumulée par le paysage politique tout en s'arrêtant sur les dysfonctionnements qui ont entaché les méthodes et les outils de la pratique, en vue de les redresser et de limiter leurs impacts négatifs.
Ceci relève pleinement du devoir du contrôle politique et moral que le leader considère comme droit à ne jamais abandonner, pas même par le simple citoyen.
Il dit à cet égard dans «L'Autocritique » : « Aucun membre de la Nation ne doit délaisser l'acte politique, c'est-à-dire le contrôle de l'Autorité publique et de ses actions. Ceux, par exemple, qui s'abstiennent aux élections, lesquelles constituent l'un des aspects de ce droit et de ce devoir, sont, moralement, fautifs et assument, par conséquent, ce qui découle de leur comportement comme vices, exploitations ou grande trahison ».
Renforcer les acquis démocratiques
Mesdames et messieurs,
L'intérêt national appelle l'ensemble des intervenants dans le champ politique et au sein de la société civile à redoubler d'efforts pour renforcer les acquis démocratiques réalisés par notre pays et qui constituent désormais une flamme étincelante distinguée devenue objet d'hommage et de considération et qui a permis le raffermissement de la stature de notre pays au niveau international, grâce à la rencontre de la volonté du Trône et celle du peuple sur la voie d'un militantisme laborieux et sincère que les contre-courants n'ont pu entamer.
Nous sommes convaincus que le saut qualitatif réalisé par notre pays au cours de la nouvelle ère, particulièrement dans les domaines de la liberté d'expression, de l'exercice politique et du développement économique et social, est à considérer parmi les plus importantes réalisations d'avant-garde. Nous pensons que la dynamisation, l'élargissement et l'enracinement de cet acquis passent essentiellement par la pratique politique effective qui prend en considération les critères de la morale et tient compte des valeurs nobles de notre société qui rejette tous les aspects de racisme et qui demeure attachée à son legs civilisationnel et humain caractérisé par la cohabitation et par la tolérance religieuse, loin de toute surenchère, de tout extrémisme, loin des luttes doctrinales et, à plus forte raison, des luttes de classes ou sociales.
Il importe également d'agir en vue de promouvoir et d'approfondir le dialogue sérieux au sujet de toutes les questions qui accaparent l'attention de l'opinion publique loin des préjugés et des jugements de valeurs ou d'acharnement sur celui qui ne partage pas notre point de vue.
La principale hantise du leader Allal El Fassi était l'édification du Maroc indépendant sur des bases démocratiques saines où les libertés individuelles et collectives sot préservées, ainsi que la liberté d'expression et d'appartenance politique, dans le cadre du pluralisme partisan et syndical respectueux des critères moraux qui garantissent à tout un chacun la liberté d'exprimer son opinion et de défendre son point de vue sans qu'il ne soit réprimé et sans qu'il ne transgresse les limites de la bienséance que le principe du respect de l'opinion et de celle des autres ne permet pas de franchir.
Pour la défense de la liberté de pensée
Pour cette raison, le leader avait combattu l'idée de parti unique. Il s'était dressé contre toutes les formes de répression et d'étouffement des libertés, ainsi que l'interdiction des gens d'exprimer leurs opinions même s'ils ne partageaient pas les siennes. Il avait consacré une grande partie de son œuvre «L'Autocritique» à la défense de la liberté de pensée. Il a écrit notamment :
«Nous devons nous libérer des séquelles de l'oppression antérieure qui habitent nos âmes et de celles de l'hypocrisie qui nous domine. Nous devons permettre aux autres d'exprimer leurs opinions, tout à fait librement, même si elles sont contre nous. Il n'y a point de mal à ce que chacun exprime ce à quoi il croit, seuls les Prophètes sont préservés de l'erreur. Aussi, les idées que nous exposons peuvent être soumises à l'appréciation de tous qui, par leurs opinions, peuvent corriger nos erreurs. Quelle que soit la justesse des idées que nous défendons, le principe de la liberté doit être placé au-dessus».
Il ajoute : «Ceux qui répandent les nobles principes auprès des gens, doivent donner l'exemple. Ils se doivent alors de s'habituer graduellement à accepter les critiques et à accepter les idées contraires. Mais ils doivent concevoir dans cette liberté qu'ils accordent aux autres l'unique prix du succès des idées qu'ils sèment».
En insistant sur cette conviction, le leader a voulu consacrer la vertu du dialogue, étant l'une des valeurs morales que tout homme politique doit faire sienne car c'est l'unique moyen de s'habituer à respecter l'opinion des autres, à développer le don de la pensée et la capacité à accepter les idées saines, tout en bannissant ce qui ne verse pas dans ce sens.
Dans ce cadre, dans «L'Autocritique», il émet un avertissement profondément significatif qu'il importe, à notre sens, d'inculquer aux générations montantes. Il a attiré l'attention à travers ces propos :
«De nombreux appels et des idées diversifiées s'adressent à nous et se répandront dans nos milieux par les différents outils de l'ère contemporaine. Si nous ne faisons pas appel à notre raison et nous ne prenons pas soin de nous auto-éduquer par la pratique de la pensé juste, nous ne pourrons pas faire le bon choix parmi les idées exposées, ni nous préserver de nombreux moyens de destruction à la propagation rapide».
Aussi, nous croyons fermement en la nécessité de voir la volonté de tous, partis, syndicats et composantes de la société civile, converger vers davantage d'efforts et d'œuvrer pour plus d'adhésion avec un degré de responsabilité plus grand et un haut esprit patriotique, dans le cadre d'un climat d'ouverture qui encourage le dialogue entre toutes les composantes du champ politique, social et des droits humains. Une adhésion qui nécessite également d'avoir présents à l'esprit les défis engendrés dans leur majorité par les pratiques cumulées depuis des décennies et qui ont débouché essentiellement sur la non-participation politique, surtout parmi les jeunes, et sur l'élévation de voix, ici et là, qui font l'apologie d'orientations hostiles à l'acte politique et s'attaquent aux partis politiques. Ce sont là des phénomènes négatifs qui ne servent nullement les aspirations en matière d'édification démocratique.
Le leader Allal El Fassi s'était dressé contre cette orientation très tôt, affirmant dans «L'Autocritique» :
«Le triomphe de la démocratie dans les régimes de l'époque contemporaine a imposé l'organisation de la Nation dans le cadre d'institutions susceptibles d'orienter le peuple et de cristalliser ses désirs qui risquent de se perdre auprès des masses si ces désirs venaient à être livrés à l'appréciation des gens, chacun s'exprimant à leur sujet à sa guise. Naturellement cette organisation ne peut avoir lieu sans les libertés politiques et sociales qui facilitent aux partis de la bâtir et à leurs directions d'entreprendre ce qui s'impose comme dynamique à même d'organiser la Nation, de l'éduquer et de la guider vers la direction conforme à leurs programmes et à leurs théories».
Pas de démocratie sans partis sérieux
Les expériences internationales ont démontré qu'il n'y a pas de démocratie authentique sans partis politiques sérieux, et qu'il ne peut y avoir de pratique politique rassurante si elle n'est pas régie par les critères de la morale et des valeurs. Il est donc de la responsabilité de chaque démocrate de ne pas minimiser l'impact des voix qui visent à faire mépriser l'action des partis politiques et d'œuvrer pour l'amélioration des méthodes et des outils de dialogue au sujet de la réalité du paysage politique dans notre pays. L'objectif en est de poser les interrogations claires qui s'imposent, d'en rechercher les réponses à même de recadrer la vision, de répondre aux exigences de l'immunisation de l'avenir de la prestation politique et sociale, de permettre la moralisation de l'exercice politique, de discuter des moyens les plus appropriés pour inciter ceux qui optent pour la non-participation à adhérer à l'action politique en vue d'élargir la participation populaire et de soutenir notre expérience démocratique dont la volonté d'enracinement et de développement pour qu'elle demeure un exemple à suivre dans notre environnement arabe, est sans aucun doute partagée par tous les acteurs politiques.
Le leader Allal El Fassi dit : «Nous qui franchissons le pas aujourd'hui et assumons la responsabilité d'orienter l'opinion publique dans notre pays, nous devons mériter la confiance placée en nous par le peuple et veiller sur nos frères tout en leur montrant la voie. Ceci exige de nous d'être extrêmement vigilants à l'égard des intrigues des ennemis. L'ennemi ne nous combat pas uniquement par voie de guerre et de politique, mais nous combat par le moyen des intrigues et des conspirations en vue de diviser et d'atteindre au moral de la Nation ».
Intérêt particulier accordé aux outils d'encadrement des citoyens
Mesdames messieurs,
Le fait de nous inspirer de la pensée éclairée du leader et de puiser dans sa capacité d'analyser la réalité et d'anticiper l'avenir, nous a amené à accorder un intérêt particulier aux outils d'encadrement des citoyens pour qu'ils décèlent les contours de la voie à suivre, dans le sillage de la dynamique politique et sociale que connaît notre société. Nous sommes tout à fait conscients que la communication efficiente de tout parti actif sur la scène est devenue tributaire de sa capacité à développer ses moyens de communication, sa méthodologie et son style de façon conforme aux aspirations des citoyens, dont la connaissance de la chose publique grandit jour après jour. Nous nous rappelons ici avec conscience et lucidité les propos du leader dans «L'Autocritique » en 1952 : « Si les générations passées avaient inculqué aux masses, et même à nos penseurs, de se désintéresser de nombreuses questions intéressant la Nation, notre devoir est d'attirer l'attention du peuple sur la nécessité d'abandonner cette attitude pourrissante et d'agir pour la renaissance de l'âme politique afin que la Nation se réintéresse à ses affaires, contrôle les actions des gouvernants, réclame de doter cet intérêt et ce contrôle des moyens constitutionnels modernes qui empêchent de se jouer des droits du pays et de priver ses enfants de la participation à la gestion de leurs affaires et de veiller dessus. La faiblesse de notre action à cet égard nous fait en dosser la plus grosse responsabilité de l'Histoire, celle de tuer l'esprit de liberté chez nos frères. C'est le pire des crimes nationaux qu'on puisse commettre ».
Il a toujours considéré que le succès de ce rôle d'encadrement, dont la Constitution a investi les partis politiques, est facilité de façon plus efficace si toutes les institutions chargées de l'éducation et de la formation de l'individu venaient à assumer leur rôle social, éducationnel et d'enseignement pour que le citoyen soit préparé à réfléchir sur les affaires de son pays. Dans ce cadre, nous voulons évoquer certaines de ses idées au sujet du rôle de la famille et de l'école dans la formation, la connaissance et l'imprégnation par les valeurs morales.
La famille,
source de toutes les institutions
Nous affirmons, à cet égard, la nécessité pour la famille de se réaccaparer son rôle d'avant-garde en la matière, étant la première cellule de l'édification de la société.
Dans ce contexte, le leader dit dans « L'Autocritique » : « La famille a une importance grandiose qui dépasse toute autre sphère sociale étant la pourvoyeuse de toutes les autres institutions. L'école, la mosquée, l'usine, le gouvernement, le club, la collectivité religieuse et politique, ne sont que le prolongement du travail de la famille et la consolidation de ses efforts ».
De même que le rôle de l'école dans l'éducation des générations revêt une extrême importance. C'est elle qui donne des citoyens formés, conscients de leurs responsabilités et au fait de leurs droits, sensibles aux droits des autres, prêts à accomplir leur devoir, engagés par les exigences de l'esprit de citoyenneté tel le respect des valeurs morales dans le comportement et le travail, l'appropriation de la vertu du dialogue et du respect de l'autre. Le leader dit :
« L'éducation peut réaliser des merveilles. C'est elle qui est capable de former parmi nos générations les éléments valables qui rehaussent la stature de leur pays, de leur religion et de leur Nation. Ceci n'est possible que si nous faisons de la morale le lien étroit entre tous les objectifs éducationnels et d'enseignement, que ce soit dans la maison ou à l'école. Je ne sous-entend pas par morale un simple conseil donné par l'enseignant, mais des valeurs vivantes données par ce dernier et par les parents et sur la présence desquelles ils tiennent à la maison et à l'école ».
L'amour de la patrie
« Il faut également inculquer aux élèves les valeurs de la citoyenneté, en les initiant à l'amour de la patrie, à lui être fidèles, à agir pour son intérêt, à assumer les responsabilités pour la servir, à aimer tous leurs concitoyens, à œuvrer pour leur bien-être. Il faut aussi les initier au respect des sentiments de leurs concitoyens et à tenir compte de leurs valeurs sacrées ».
Conformément à ce concept et pour donner forme à sa profonde conviction de s'ériger en exemple pour rééduquer toutes les catégories de la société, les guider et faire qu'elles soient au fait de leurs droits et contribuent à l'édification de leur patrie, il a accordé un intérêt particulier à la femme en tant qu'égale de l'homme sur le plan de droits et tout aussi capable de contribuer à l'édification de la patrie. Il a ainsi insisté sur le fait que l'amélioration de sa situation et de son bien-être doivent figurer en bonne place dans notre pensée sociale.
L'intérêt dû à la femme, estimait-il, est une condition essentielle dans le processus de redressement de la société, tout en tenant compte du paramètre moral. Dans « L'Autocritique », il a dit : « La femme doit jouir des mêmes droits et devoirs que l'homme. Pour ce faire, il faut que l'occasion lui soit donnée et qu'elle se prépare à accomplir ce que l'on attend d'elle pour qu'elle contribue à l'intérêt général par le travail, la pensée et l'orientation. La femme peut être active dans les domaines de l'action sociale, économique et politique, au sein de la collectivité comme à l'échelle de l'Etat. La femme est capable, si on la laisse en paix, de parvenir à accomplir de nobles travaux et à gérer les affaires ».
Le leader avait tenu à se dresser contre les handicaps et les coutumes sociales exagérées, qui ne reposent sur aucun appui religieux et qui entament les efforts de la femme, comme la question du voile objet aujourd'hui de polémique dans de nombreuses sociétés musulmanes et autres.
A ce sujet, le leader avait une position claire, courageuse et en avance sur son temps. Une position émanant de la perception juste de notre religion et visant à faire valoir la pensée éclairée qui évite les glissements théoriques dans la compréhension de l'esprit du texte de la loi islamique, et ce, en vue de réunir entre l'engagement par les objectifs (Al-Maqasid) et l'accompagnement de l'évolution marquant la société, loin de tout enfermement et loin de tout reniement des valeurs spirituelles et morales de notre religion et de notre nation. Il avait exprimé son opinion à ce sujet dans son ouvrage « L'opinion d'un citoyen » en disant : « Les musulmans ont exagéré en matière de voilage des femmes. Le « non voil » (Assoufour) est reconnu dans ses limites légales. Quoi qu'il en soit, il ne faut pas que la polémique sur le voile et le « non voile » nous accapare. Ce qu'il faut c'est procéder à la bonne action et fournir l'effort nécessaire pour améliorer les mœurs de la société marocaine et y répandre l'esprit de noblesse et de religiosité, sans exagération ni abandon. La femme istiqlalienne doit donner le bon exemple par sa force et par sa capacité de rassembler les deux sexes ».
Les constantes de l'école politique marocaine authentique
La fidélité à l'esprit du leader et à ses idées et l'attachement à son orientation politique soucieuse du respect des valeurs morales, nous incite à réitérer la nécessité de s'atteler aux constantes de l'école politique marocaine authentique. Cette école qui se distingue par l'enracinement du pluralisme, loin de toute tendance à l'exclusion. Une école qui opte pour la culture du dialogue qui doit demeurer sérieux, élevé et sincère. C'est ce qui a débarrassé notre peuple de nombreux aspects négatifs dont plusieurs sociétés ont souffert.
Par rapport à cette question, nous ne partons pas du vide, mais nous nous appuyons sur un patrimoine intellectuel dont le leader Allal El Fassi constitue l'un des étendars.
Nous nous appuyons sur ce qui a été réalisé pour poursuivre l'œuvre de bâtir avec une vison politique réformatrice claire. Une politique qui appelle au renforcement de l'édification des institutions et à leur respect, en vue de poursuivre la marche des réformes et de l'édification. Cette marche conçue, conduite et suivie par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, qui a composé, par sa pensée et par ses efforts, la symphonie de la traversée politique et économique, en vue de gagner le pari de l'édification et du développement, de consacrer l'esprit de la citoyenneté imbue des valeurs morales, pour un Maroc debout et solidaire, attaché à son unité nationale et territoriale et à son rite religieux, fier de la diversité et de l'harmonie de ses composantes, soucieux de la complémentarité de ses régions, où les citoyens jouissent de la sécurité, de la stabilité et de la justice sociale.
J'avais affirmé, devant le congrès général du parti que : « (…) Cette situation place les partis politiques sérieux, de la majorité comme de l'opposition et les organisations nationales de la société civile devant leurs immenses responsabilités en matière d'encadrement et de sensibilisation pour faire face aux forces de la dépravation et du découragement, pour inoculer l'esprit de mobilisation et de citoyenneté positive en vue de préserver les acquis nationaux et de soutenir les choix visant l'édification d'un Maroc démocratique, avancé et solidaire. Des choix dont l'efficacité se renforce par la large participation des citoyens à la vie politique et par la mobilisation de toutes les énergies au service de l'intérêt général ».
Mesdames et messieurs,
Je voudrais conclure par ce passage de l'ouvrage « L'Autocritique » dans lequel le leader Allal El Fassi avertit contre les conséquences de l'abandon des plus élémentaires principes de la moralité et qui est à prendre pleinement en considération :
« Il suffit que l'être humain se convainc d'accepter les plus simples causes de la dépravation morale ou sociale pour qu'il ait franchi le premier pas vers sa perte totale. L'un des aspects de la passivité dans notre époque est de voir l'individu garder le silence devant de nombreuses idées contraires à ses convictions. Ce silence le conduit cependant, naturellement, à s'habituer à les croiser sans ressentir aucun rejet à leur égard. A ce moment-là, la prise de conscience de leurs méfaits devient inexistante chez lui. Car le rejet par le cœur est le minimum de la foi. Mais le danger ne s'arrête pas à l'acceptation de ces idées, puisque cela l'amène à s'habituer, à admettre ce qui s'y assimile et à ne pas le dénoncer, et ainsi de suite jusqu'à ce que disparaisse chez lui la foi en les principes auxquels il croit et en ses croyances sacrées. Ce sont là les périls de la vie sociale à l'époque contemporaine. Leur méfait ne se limite pas uniquement à ce que nous avons avancé, mais débouche sur de nombreux autres manquements, avec en tête le délaissement par les élites dans le pays démocratique de toute forme d'intérêt à l'égard de la vie politique et de son évolution, tel que nous le relevons à travers l'abstention d'un grand nombre d'électeurs de donner leur voix, uniquement parce qu'ils se désintéressent de laquelle parmi les formations aura remporté le scrutin, ou par quelle couleur politique le pouvoir aura été peint. Ainsi également, l'intérêt dû aux affaires du peuple se dissout et le résultat final Mesdames et messieurs,
devient le négativisme en toute chose, pour ce qui concerne l'individu, comme pour ce qui concerne la collectivité ».
Merci pour votre attention.
Wa Assalamou Alaïkoum wa Rahmatou Allahi wa Barakatouhou.


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