L'impact positif sur l'ensemble de l'actuelle campagne agricole des récentes précipitations pluviométriques qui se sont abbatues, à peu près, sur l'ensemble du Royaume est d'une extrême importance dans la mesure où il contribuera à dissiper le climat de doute et d'incertitude qui régnait dans le monde rural, dans les fins fonds du terroir notamment. Annoncées jusqu'à mardi prochain, ces pluies salutaires auront aussi le mérite de sauver ce qui reste encore sauvable et, surtout, de pousser les fellahs à doubler d'efforts en vue de se rattraper au niveau des cultures printanières, des spéculations à cycle végétatif court et surtout de rompre avec une situation d'attentisme des plus stressantes. Aussi, les éleveurs ne seront plus obligés, à défaut d'unités fourragères disponibles à prix accessibles, de brader leur cheptel à des prix bien dérisoires et bien en deçà des investissements initialement engagés. Nul besoin de rappeler l'impact de ces pluies tant en termes d'amélioration de l'état des parcours, notamment au niveau des régions à vocation pastorale qu'en termes de mobilisation des ressources en eau. Avec des réserves en eau et un aux de remplissage de 10785 millions de m3 et 68,4% au 3 avril, la situation des principaux grands barrages du Royaume s'est améliorée, deux jours plus tard, pour atteindre 10842 millions de m3 et un taux de remplissage de 68,8%. Et ce, en plus de l'amélioration certaine de la nappe phréatique et des eaux souterraines. Ceci pour dire, une fois de plus, que même tardives, ces précipitations éloignent le Maroc du spectre de la sécheresse qui déjà commençait à s'installer dans l'esprit de la majorité des agriculteurs et éleveurs, ceux des zones Bour surtout. Du côté des opérateurs qui touchent de près ou de loin aux produits du terroir, le regain d'optimisme est certain quoique ces mêmes opérateurs restent prudents dans la mesure où ils estiment que la sécheresse tend à s'installer en tant que donnée structurelle et contre laquelle il faut instaurer des initiatives qui s'inscrivent et durent dans le temps. Du côté du département de tutelle, l'on se veut rassurant d'une part en mettent l'accent sur le programme gouvernemental visant le développement de l'élevage et la lutte contre les effets de la sécheresse. Et d'autre part, en précisant que les actuelles précipitations auront un effet certain en termes d'amélioration de la production agricole. Pour simple rappel, le gouvernement a mis en place un programme d'urgence pour réduire les effets de la sécheresse afférents à la campagne agricole 2011-2012, et ce, moyennant une enveloppe globale de 1,53 milliard de dirhams. La grande précision apportée par le ministre de l'Agriculture lors de la troisième réunion du comité Gouvernement/Partenaires chargé du suivi de l'état d'avancement de la mise en œuvre des contrats- programmes lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert dans les différentes filières agricoles, tenue mercredi dernier à Skhirat, est que ce programme aura à venir en aide aux régions touchées à 75% par la sécheresse afin de protéger le bétail. Et ce, parallèlement au projet d'exemption des droits de douane concernant l'importation de l'orge, en plus de l'élaboration d'un programme de protection du bétail mobilisant un montant global de 1,14 MMDH réparti sur trois étapes. Au département de l'Agriculture, l'on appelle aussi à “garder confiance” en la nouvelle politique agricole déclinée en Plan Maroc Vert, et à continuer à y investir. Laquelle politique vise, entre autres, moyennant les ambitions retenues au niveau de l'agriculture solidaire, la lutte contre la pauvreté et l'amélioration de la situation des agriculteurs dans le long terme. Et c'est en ce sens que le ministre de l'Agriculture, lors de la réunion de Skhirat, a mis l'accent sur l'état d'avancement des engagements pris par les différents acteurs dans le cadre des contrats-programmes filières initiés dans le cadre du Plan Maroc Vert. Lequel Plan doit encore doubler d'effort pour vulgariser, au niveau des simples fellahs, les avantages qu'il procure et surtout les subventions qu'il octroie et auxquelles il donne droit. Ce qui, en somme, renvoie à un effort de simplification de procédure et de gain du temps. Car, en définitive, le simple fellah, en attendant que le pilier II du Plan Maroc Vert ait une réelle portée, n'a de vrai capital que le temps, dans toutes ses significations et il serait beaucoup plus profitable à tout le monde de faire gagner du temps au temps. .