Suite à notre article paru dans une édition précédente concernant la polémique autour du phénomène du faux en peinture nous avons reçu ce « droit de réponse » de la société Marauction dont nous publions de larges extraits. Monsieur, Dans l'édition de votre journal en date du 20 avril 2012, à la page «culture», vous avez signé un article relatif à notre dernière vente aux enchères. Sans nommer explicitement notre société, vous avez fait état d'éléments qui constituent une atteinte grave à notre honorabilité, et nous causent de ce fait un grand préjudice. Conformément aux dispositions légales en vigueur, nous vous prions de publier la mise au point suivante : Notre société organise des ventes aux enchères depuis bientôt 6 ans : nous avons ainsi proposé des milliers d'objets, en particulier d'arts traditionnels du Maroc et des tableaux des écoles marocaines et étrangères. Nous n'avons jamais eu la moindre contestation ni remise en cause de l'authenticité des lots dûment catalogués et minutieusement décrits. Comme vous le savez peut-être, le problème de l'expertise des œuvres d'art se pose avec une grande acuité au Maroc, et a donné lieu à de nombreux conflits, dont certains d'ailleurs n'ont pas encore connu leur épilogue judiciaire. En ce qui nous concerne, nous avons toujours tenté d'éviter à nos clients comme à nos déposants les aléas de la contrefaçon et des faux. Il nous est arrivé également parfois de refuser en dépôt des tableaux pourtant « certifiés». Nous avons multiplié les précautions au point d'insérer dans nos conditions de vente, qui figurent en tête de nos catalogues, une mention indiquant explicitement que nous ne garantissons ni l'état général, ni l'époque, ni l'authenticité des œuvres mises en vente. Cette clause de vente dégage certes notre responsabilité, mais est surtout destinée à éviter d'inutiles et incessantes polémiques. Car en l'absence d'expertise avérée, tout le monde au Maroc se trouve une vocation d'expert, et nous préférons donc ne pas adjuger plutôt que de tomber dans le cycle des « chikayas », devenu phénomène récurent au Maroc. Il arrive à toute maison de vente, que ce soit dans notre pays ou à l'étranger, de manquer de vigilance. Ce fut hélas notre cas lors de la vente d'avril 2012. Un tableau de M. Mohammed Bennani figurait indûment au catalogue, car il avait été retiré 15 jours avant l'exposition. Les tableaux contestés de M. Hassan El Glaoui ont été retirés de la vente à la demande de sa fille, alors même que ces œuvres n'avaient été examinées physiquement, ni par l'un ni par l'autre. Nous les avons retirées sans hésitation, en demandant au déposant de les soumettre à Madame Touria El Glaoui pour certification. Une aquarelle de Ahmed Ben Yssef a également été retirée. Cela fait pour nous beaucoup trop, mais aucun des tableaux contestés n'a été ni présenté ni vendu à notre vacation du 7 avril Voilà à quoi se résument les 27 tableaux faux que vous mentionnez dans votre article. Vous y ajoutez allégrement « cinq Abou Ali » et autres peintres... Nous regrettons de constater que « L'Opinion », à travers votre article, a participé à une véritable opération de lynchage, au mépris de toute règle de déontologie. Sans même prendre la précaution élémentaire de nous contacter pour recueillir notre version des faits, vous avez instruit contre nous un procès à charge, cherché les témoins, et appelé la justice à s'occuper de nous. Quittant votre rôle de journaliste impartial, vous avez pris part à une opération de déstabilisation, dont nous connaissons les motivations mercantiles, et dont votre honorabilité ne peut sortir indemne. Par ce que vous avez délibérément foulé aux pieds les règles de moralité élémentaires et les fondements de la déontologie de votre profession, en servant objectivement de complice dans une opération aux buts inavouables. La défense de la culture, les plaidoyers larmoyants sur « les pauvres peintres disparus et sans défense» ne sont que l'arbre qui cache la forêt. Vous auriez dû le savoir. Mais vos lecteurs ont droit à la vérité des faits. Les catalogues de nos ventes sont heureusement là pour démontrer que nous avons toujours poursuivi un véritable objectif culturel, en défendant les Arts prestigieux du Maroc, jouant parfois (très modestement) le rôle de «passeur de culture». Cela nous a valu quelques fidélités, mais également de sordides jalousies. Nous le comprenons à la rigueur, s'agissant de concurrence commerciale. Mais qu'est ce que cela vous a donc rapporté à vous, de vous joindre à la meute des mercanti cupides et aigris? L'Opinion a toujours été à nos yeux un organe de presse honorable, avec lequel on peut parfois être en désaccord, mais qui à notre connaissance n'a jamais pratiqué l'iniquité partisane dans une affaire privée. C'est donc au nom de cette obligation de nécessaire équité que nous demandons à la Direction de « L'Opinion » l'insertion in extenso de cette mise au point. Marauction, représentée par sa Gérante Légale