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Rentrée à l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca
Report du concours d'accès au 1er octobre pour les 850 candidats du fait de travaux de réaménagement
Publié dans L'opinion le 29 - 09 - 2012

Ouverture d'une annexe de l'Ecole à Ben Msik pour recevoir plus de candidats afin de doubler la capacité d'accueil
Deux écoles des Beaux-Arts ont accompagné, sinon marqué, l'Histoire de l'art moderne au Maroc: l'école de Casablanca et l'école de Tétouan avec deux styles : l'abstraction pour la première et la figuration pour la deuxième. Toutes deux fonctionnent comme instituts de l'enseignement supérieur (diplôme Bac+4) mais sans bénéficier de toutes les prérogatives de ce dernier. L'une, celle de Casablanca, dépend de la commune, l'autre du ministère de la Culture.
A Casablanca, la rentrée officielle à l'Ecole des Beaux Arts est fixée au 15 octobre prochain. Il s'agit d'un léger retard de deux semaines dû à «des travaux de réaménagement, premiers du genre depuis des décennies», indique Abderrahmane Rahoul, directeur de l'Ecole, avec rénovation et réaménagement des locaux, surélévation d'un étage pour permettre d'aménager une bibliothèque et des ateliers spacieux: ateliers de peinture, sculpture, céramique, bande dessinée, infographie, etc. Dans le jardin tapissé de gazon et peuplé de plusieurs variétés d'arbres dont des palmiers et des ficus, un petit amphi en plein air sera édifié pour des manifestations que l'école organise avec des conférences, festival bande dessinée, festival Pause Art.
A cause des travaux aussi, le concours annuel d'accès à l'école pour des nouveaux bacheliers est fixé au 1er octobre au lieu du 17 septembre. Ils sont cette année 850 candidates et candidats inscrits pour passer le concours. Normalement, chaque année, 40 candidats sont triés sur le volet parmi des centaines pour accéder en première année en vue d'un cursus de quatre ans.
Annexe à Ben Msik
Pour cette rentrée, il y a apparemment une bonne nouvelle pour les candidats : le chiffre des admis sera multiplié par deux. En effet, grâce à l'ouverture d'une annexe de l'Ecole des Beaux Arts à Ben Msik, au lieu de 40 candidats choisis pour intégrer l'école, ce sera 80 : 40 dans l'Ecole boulevard Rachidi et 40 autres dans l'annexe dans des locaux aménagés à proximité de la préfecture de Ben Msik.
Rahoul précise que l'annexe de l'Ecole est une idée qui a été proposée par le gouverneur de Ben Msik.
«A l'Ecole, nous avons trouvé l'idée très bonne car compte tenu de la capacité d'accueil et du staff enseignant, nous ne pouvions pas accueillir tous les candidats méritants qui viennent de tout le Maroc. C'est avec regret chaque année que nous refusons, faute de places, des candidats qui méritent d'être accueillis. Maintenant, par contre, grâce à cette annexe, quarante autres candidats seront choisis pour suivre leur formation dans l'annexe de Ben Msik en première année. Les locaux de l'annexe sont déjà aménagés et le staff enseignant est en train d'être constitué pour préparer une rentrée dans les normes».
A propos du niveau du programme de formation dispensé, Rahoul assure:
«Nous veillerons à ce que le même niveau d'enseignement soit prodigué à l'Ecole et son annexe, il y va de la réputation de l'Ecole qui a des partenariats avec les Ecoles des Beaux-Arts de Bordeaux et d'Aix-en-Provence et applique le même programme pédagogique que ces écoles»
Avec les nouveaux inscrits, l'école ne dépassait pas les 140 étudiants avec une promotion de lauréats frôlant la trentaine à la fin de chaque année. Le cursus de 4 ans est sanctionné à la 4ème année par la préparation d'un mémoire de fin d'études. Les étudiants proviennent de toutes les provinces du Royaume, y compris les provinces du Sud. Il y a entre 65% et 70% de filles.
L'Ecole des Beaux Arts de Casablanca a un statut particulier: c'est une institution culturelle qui ne dépend pas du ministère de la Culture mais plutôt de la Commune urbaine dont la tutelle est le ministère de l'Intérieur. Son rôle est pourtant de former des étudiants jouissant de dons artistiques.
Subsides
Le statut de l'Ecole serait-il à l'origine de sa condition d'institution sans aucun moyen, un peu sur la marge, pour le moins dernier souci des élus et entièrement dépendant des subsides que la ville consentirait à lui octroyer toujours en nature sous forme d'équipements ou matériel pédagogique ?
Dans le concours annuel d'accès, le critère de choix des candidats, d'après Rahoul, ce sont donc en premier lieu des dons, des penchants artistiques perçus entre autres dans les traits des dessins exécutés parmi les exercices du concours. L'idéal c'est que le candidat ait une vocation artistique que canalisera par la suite un bagage de connaissances et d'aptitudes pratiques acquises. En dehors de la formation en arts plastiques l'enseignement dispensé donne accès à divers parcours professionnels dans l'audiovisuel, architecture d'intérieur, design, travail au sein des agences de publicité. C'est dans le secteur privé que les lauréats de l'école trouvent des débouchés car le secteur public, jusqu'à présent, ne reconnaît pas le diplôme de l'école en terme d'équivalence. Un projet est en instance d'être déposé pour la reconnaissance du diplôme de l'Ecole auprès du ministère de l'Enseignement supérieur.
De l'avis de Abderrahmane Rahoul, la plupart des lauréats de l'école parviennent à trouver du travail «avec parfois des salaires trois à quatre fois supérieurs à ceux de leurs professeurs» ! Il ajoute que c'est grâce à une manifestation annuelle organisée en fin d'année par une association des étudiants Pause Art qu'on parvient à suivre l'évolution professionnelle des lauréats après leur sortie de l'Ecole.
Sans y paraître, l'Ecole semble s'aligner sur l'enseignement supérieur privé avec des étudiants futurs diplômés en quête d'emploi, tout en demeurant un établissement public, donc d'enseignement gratuit, en aménageant des formations diplômantes à taux d'insertion élevé tout en étant paradoxalement dépourvue presque totalement de moyens et avec des enseignants percevant des salaires de misère.
La situation des enseignants de l'école a longtemps constitué depuis toujours un souci du fait des salaires dérisoires et très anachroniques qui ne dépassaient pas les 1200 Dh pour une école qui ambitionne de s'aligner sur l'enseignement supérieur. Pendant longtemps, des enseignants, dont des artistes plasticiens, certains enseignants, dans l'école depuis 1972, il y a quarante ans, comme Rahoul, Zakani et Ghattas, ont prodigué un savoir et savoir-faire en pédagogues proprement dilettantes, ils ont ainsi formé plusieurs générations d'étudiants dont certains sont aujourd'hui connus dans le monde de la création artistique. La ville leur est de ce fait redevable d'avoir formé des centaines d'étudiants avec une abnégation tout à fait exemplaire.
«Cette situation a commencé à changer, 7 enseignants anciens ont vu leurs salaires relativement améliorés et nous attendons que le reste des enseignants bénéficie du même traitement», souligne Rahoul.
Demi siècle d'Histoire
Il y a lieu de rappeler que l'Ecole avait connu des périodes de gloires dans les années soixante du XXème siècle lorsque des artistes marocains, au lendemain de l'indépendance, avaient investi l'institution, surtout le noyau dur : Belkahia, Melehi et Chabaâ qui avaient fait éclater les carcans coloniaux que représentaient l'académisme, le folklorisme orientaliste, la peinture de carte postale véhiculés par les Français qui dirigeaient l'Ecole. La venue des artistes marocains a permis de tout épousseter en un énergique coup de balaie en faisant, en parallèle, la part belle à l'art et à l'artisanat marocains dans une optique de quête identitaire très passionnante pour l'époque à travers les richesses époustouflantes du tapis, des signes, motifs géométriques berbères, bijoux, architecture, zellij, peinture sur bois et la culture populaire en général jusqu'à la tenue comme forme d'expression inférieure sinon perçue selon une approche condescendante.
Parallèlement à cette quête d'identité, l'Ecole des Beaux Arts de Casablanca permet une grande ouverture grâce au talent des artistes marocains formés essentiellement en Europe et qui ont donné champ libre au lancement d'un art marocain moderne. Ce mouvement a été relayé par la riche expérience des revues Souffle et Intégrale.
Abderrahmane Rahoul, actuel directeur de l'Ecole peintre, sculpteur, céramiste qui était étudiant à l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca de 1962 à 1966, se souvient:
«L'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca fut une véritable niche de talents grâce aux pionniers qui y avaient assuré les fondations et le prestige, Belkahia, premier directeur marocain de l'Ecole en 1962, Melehi et Chabaâ. A l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca, on n'oublie pas ces pionniers qui avaient apporté les premiers jalons pour promouvoir l'esprit créatif et développer une sensibilité très réactive contre toute sclérose. En ce temps-là, on se déplaçait, étudiants et enseignants, en excursion vers le Sud du Maroc pour redécouvrir le patrimoine, l'architecture...»
L'Ecole des Beaux Arts de Casablanca avait été installée dans la villa actuelle, boulevard Rachidi, en 1960 de manière provisoire, un provisoire qui a duré plus de cinquante années. Après l'époque des années soixante, l'Ecole connaîtra des hauts et des bas. Après Farid Belkahia et Hamid Alaoui, sa direction sera mise entre les mains d'agents d'autorité de la municipalité, d'où toute une période d'immobilisme et de régression où elle survit grâce aux enseignants artistes. Ceux-ci l'ont, pour ainsi dire, sauvegardée à leur corps défendant. Il faut attendre le milieu des années quatre-vingt-dix pour qu'un changement commence à se profiler.
Prise dans le mouvement des mutations, elle sera reconnue comme école d'enseignement supérieur du fait que tous les enseignants sont des diplômés d'écoles d'enseignement supérieur. A sa tête se relayeront désormais des artistes : le photographe Abderrahim Jabrani, le poète Mostafa Nissabouri et actuellement le peintre et sculpteur Abderrahmane Rahoul.


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