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Mohammed Kenbib, coordinateur scientifique du Colloque sur la Maison de l'Histoire du Maroc :
Publié dans L'opinion le 18 - 10 - 2012

« L'un des objectifs du Colloque a été de souligner l'importance, cruciale, de la contribution des historiens de métier à l'écriture et la réécriture de l'Histoire »
Casablanca a été choisie pour abriter une nouvelle institution nationale d'envergure, la Maison de l'Histoire du Maroc s'inscrivant dans le cadre de l'application des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation pour répondre à la « demande sociale » en matière de mémoire et d'histoire marocaine. L'un de des objectifs essentiels de ce projet est de retracer par le menu ce qui s'est passé dans le Maroc contemporain durant la période 1956-1999 en partant du fait que le principe de devoir de mémoire relève des Droit de l'Homme. Encore au stade de préfiguration, initié par le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH), ce projet structurant sera érigé comme un musée d'histoire du Maroc d'un genre nouveau. Un colloque a été organisé les 13 et 14 octobre à Casablanca par le CNDH où une cinquantaine de chercheurs dans plusieurs domaines furent invités pour débattre d'un projet qui doit contribuer au rayonnement de la capitale économique. Dans l'entretien suivant Mohammed Kenbib historien enseignant à l'Université Mohammed V, coordonnateur scientifique du colloque revient sur le rapport de synthèse des travaux dont les actes seront publiés prochainement :
-Les objectifs du colloque ont-ils été atteints ?
-Il est difficile d'évaluer « à chaud » les résultats de cette manifestation scientifique d'envergure à laquelle ont contribué des historiens, des sociologues, des anthropologues, des géographes, des linguistes, des philosophes, des didacticiens, et des romanciers, ainsi que des conservateurs d'archives et de musées. Ce que l'on a pu constater sur place, et d'après les échos recueillis auprès du public ayant suivi les communications présentées par les intervenants des huit Tables rondes inscrites au programme, c'est le grand intérêt suscité par les thèmes abordés par les chercheurs ayant répondu à l'invitation du CNDH et les éclairages qu'ils ont apportés à diverses problématiques essentielles.
Les approches des uns et des autres se sont inscrites dans la pluri - disciplinarité. Elles ont reflété l'esprit qui préside à la conception générale sur laquelle se fonde, sur le plan scientifique, ce beau projet qu'est la Maison de l'Histoire du Maroc. Rassembler des spécialistes de renom et lancer le débat entre eux avant d'associer à ces échanges d'autres parties était effectivement l'un des objectifs du programme. Je laisse au public présent à cette manifestation le soin de formuler des appréciations quant à la nature des communications qu'il a écoutées et des débats auxquels il a pris part.
-Quels points importants peut-on tirer du rapport de synthèse ?
-La synthèse présentée lors de la séance de clôture par le président du CNDH, Mr Driss El Yazami, a mis en évidence ce premier acquis, c'est-à-dire l'apport d'universitaires à la réflexion sur divers thèmes et séquences de l'histoire du Maroc à diverses époques, y compris le Temps présent et l'histoire immédiate. Et ce dans une sorte d'approche croisée associant l'histoire en tant que discipline ayant ses propres critères et sa propre approche à d'autres sciences humaines et sociales ; l'une des problématiques fondamentales partagées par tous étant la difficile et délicate question de la conception et des modalités de « transmission » des connaissances et du savoir historiques et de leur mise à la disposition du grand public.
Une insistance particulière a été mise, dans la synthèse élaborée par le président du CNDH, Driss El Yazami, sur ce dernier point – ce qu'on appelle communément la vulgarisation, c'est-à-dire rendre le savoir historique accessible au plus grand nombre de manière aussi intelligente et attrayante que possible. De toute évidence, c'est une opération extrêmement délicate qui nécessite beaucoup de réflexion, d'ingéniosité et d'échanges et, bien sûr, le recours à des spécialistes en ingénierie culturelle, en muséologie et en muséographie, en sus de pédagogues et de didacticiens.
Il faudrait s'empresser d'ajouter que le projet porte sur une « Maison de l'Histoire ». Il ne s'agit pas d'un espace clos où l'on présenterait des pans ou des aspects de l'histoire du Maroc de manière statique. Ce sera un espace «vivant et dynamique » où l'interactivité aura sa place, de plein droit si je puis dire. La recherche scientifique y sera intégrée.
Après avoir souligné la dimension structurante du projet et les options qui s'offrent pour sa « localisation » et l'édification de la future Maison de l'Histoire, le président du CNDH a également insisté sur la mobilisation que requièrent sa concrétisation et les ressources nécessaires qu'il conviendra de rassembler à cet effet. Il est évident que cette institution est, pour parler simplement, l'affaire de tous. Comme l'est d'ailleurs l'histoire en tant que telle. D'autant qu'elle est partie intégrante des réponses à l'accroissement de la « demande sociale » en la matière.
- Les travaux du colloque ont-ils donné les fruits
escomptés permettant d'approcher plus ou moins
une représentation de ce que doit être la future
Maison
de l'Histoire ?
-L'un des objectifs de ce colloque était de souligner l'importance, cruciale à mon sens, de la contribution des historiens de métier à l'écriture et la ré-écriture de l'histoire. La rigueur scientifique et l'impartialité sont au cœur de leur démarche. Compte tenu de l'envergure du projet « Maison de l'Histoire du Maroc », c'est en toute légitimité qu'il fallait solliciter leur concours au premier chef. A l'instar de collègues d'autres disciplines, ils ont répondu avec enthousiasme et talent à l'appel qui leur a été adressé. Tous les panels de ce colloque ont été riches et stimulants.
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C'est là un acquis extrêmement important. Et c'est précisément à l'occasion de la présentation des communications et des débats qui s'en sont suivis qu'ont été évoquées les questions de « scénographie » et de mise à la disposition du public non seulement de la connaissance historique mais aussi de son initiation aux fondements de la démarche qui préside à la production historiographique, notamment la logique et l'esprit critique. Ce sera là la contribution des historiens et de la Maison de l'Histoire à la formation de citoyens au fait de leur histoire et des conditions de formation de la nation marocaine, respectueux des différences, conscients de leurs droits et devoirs, et ouverts sur le monde et sur l'Autre.
-Y'aurait-il d'autres manifestations autour de ce grand projet ?
-Le président du CNDH a fait état de la suite de cette étape de préfiguration du projet. Pour ce qui relève du volet scientifique, il s'agira dans un premier temps de publier les Actes du colloque et de les mettre dès que possible à la disposition de nos concitoyens. Leur parution sera l'occasion de rencontres pour présenter leur contenu et en débattre.
Ce qu'il conviendrait aussi de retenir, à mon sens, des perspectives esquissées lors de la séance de clôture c'est que les manifestations culturelles que la Maison de l'Histoire du Maroc pourrait programmer ne devraient pas nécessairement attendre le lancement des travaux de cette Maison. Il serait utile d'en organiser dans d'autres espaces et d'autres lieux de concert avec diverses institutions désireuses de contribuer à la promotion de l'histoire en tant que composante de la culture. Les médias qui le souhaitent pourraient être, en l'occurrence, d'excellents partenaires et, comme l'étymologie du terme « media » l'indique, des relais et des partenaires de première importance. Malgré des différences notables d'approches et les spécificités respectives des métiers d'historien et de journaliste, il existe d'ailleurs entre eux divers niveaux de convergence. En témoigne, exemple entre autres, le fait que des journalistes se muent en historiens et que des historiens fassent bon usage des médias en s'associant à la réalisation de documentaires ou en animant des émissions de télévision dédiées à l'histoire. En sus, bien évidemment, de la publication de revues d'histoire destinées tant aux spécialistes qu'au grand public.


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