La décision annoncée jeudi par le gouvernement d'interdire aux médecins du secteur public d'exercer dans le secteur privé a été accueillie par des positions mitigées mais globalement favorables. C'est le cas notamment du Syndicat national des cliniques privées qui, tout en saluant la décision pose, non sans défi, une question centrale: Les 13 cliniques dépendant de la CNSS sont-elles tout aussi concernées ? Selon Ahmed Filali, président du syndicat, si la décision gouvernementale «est très bonne», il faut qu'elle s'applique «à toutes les cliniques, notamment celles dépendant de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) qui monopolisent le plus grand nombre de médecins du secteur public». Dans une déclaration à la MAP M. Filali considère que la mesure gouvernementale «n'influencera pas grandement le fonctionnement des cliniques privées car celles-ci disposent de leurs propres ressources humaines et pourraient bénéficier à l'avenir de l'expérience des médecins marocains résidant à l'étranger». «En tant que syndicat, nous saluons cette décision. Nous la considérons toutefois très insuffisante car ne couvrant pas les 13 cliniques dépendant de la CNSS et qui exercent illégalement à différents niveaux», a-t-il ajouté. Si la décision gouvernementale n'a pas concerné les médecins du secteur public majoritairement présents dans les cliniques dépendantes de la CNSS, les 13 cliniques en question et leurs directeurs n'ont pas l'autorisation du Secrétariat général du gouvernement, contrairement aux autres cliniques privées qui disposent toutes de ladite autorisation, a indiqué M. Filali. Le syndicat «adoptera une autre position si la loi n'est pas appliquée à toutes les cliniques», a-t-il menacé, ajoutant qu'une réunion se tiendra prochainement afin d'examiner les conséquences de la décision gouvernementale. Le ministre de la santé, El Hossein El Ouardi, avait souligné que les médecins et les cliniques privées qui ne respecteront pas cette décision seront sanctionnés. Il a également indiqué que des commissions d'inspection veilleront, à partir des trois prochaines semaines, au suivi de la mise en uvre de «cette décision politique irréversible», ajoutant que les dispositions nécessaires seront prises à l'encontre des contrevenants. Cette décision intervient dans le but de valoriser les ressources humaines exerçant dans le secteur public à même de répondre, entre autres, aux besoins des citoyens en terme de prestations médicales, avait expliqué M. El Ouradi.