Lors de la représentation au théâtre National Mohammed V en cette soirée du jeudi 6 juin de "La Chute", œuvre connue et reconnue d'Albert Camus revisitée par Nabyl Lahlou, Sophia Hadi a été époustouflante dans un show solitaire à couper le souffle. Elle fut d'une justesse microscopique dans sa gestuelle, ses mimiques, ses expressions (notamment celles du visage), elle déclama le texte avec fluidité. Chapeau l'artiste, car tenir deux heures dix, seule (à parler) sur scène émane d'un grand exploit. Cela m'a rappelé un certain Nabyl Lahlou (tel mari, telle femme) où plus de six lustres auparavant avait impressionné sur la scène du cinéma Agdal à Rabat dans sa pièce «L'empereur Schrischmatury» sans oublier son immense interprétation du «Journal d'un fou » de Nicolas Gogol où quatre heures durant et seul sur scène, il épata les téléspectateurs de notre chère et unique chaîne d'alors, la TVM. Malheureusement, il n'y a pas de trace de cet exploit, car j'aurai voulu en garder une copie afin de compléter ma dvdthèque consacrée à Nabyl Lahlou. La prestation de Sophia Hadi a sûrement demandé de longs mois de travail, et il serait dommage, qu'après tant de mal cela se limite à une ou deux représentations. C'est une prestation qui mérite une tournée dans notre pays afin d'en faire profiter un maximum de personnes (un petit clin d'œil aux instituts français) et dans les pays francophones (France, Belgique, Suisse, Canada et les pays du Maghreb et d'Afrique).C'est une opportunité d'un cours ambulant de littérature La musique fut douce et le bruit de la bruine nous plongeait dans l'univers d'Amsterdam. Bravo pour la vedette de la soirée et bravo à Nabyl Lahlou pour sa direction d'artiste et sa mise en scène.
