Les petits malins amateurs de statistiques ont relevé que sur les 10 équipes africaines qualifiées pour le 3ème tour des éliminatoires du Mondial 2014, six (6) sont entraînées par un coach étranger : 2 Français, Giresse et Lamouchi respectivement pour le Sénégal et la Côte d'Ivoire, 1 Américain (Bob Bradley) pour l'Egypte, 1 Bosniaque (Halihodzic) pour l'Algérie, 1 Belge (Paul Put) pour le Burkina Faso, et puis enfin un dernier arrivé, le Néerlandais Rudi Kroll qui va driver la Tunisie. Jusque-là les Tunisiens avaient un coach local, mais celui-ci a démissionné le dernier week-end tout de suite après la défaite face au Cap-Vert. Vingt-quatre heures plus tard, la Tunisie ayant été requalifiée sur tapis vert, la fédération tunisienne n'a pas réintégré le malchanceux mais s'est payé un entraîneur de luxe, Rudi Kroll donc, qui fut l'un des joueurs du grand Ajax d'Amsterdam des années 70, celle de Johan Cruyff et toute la légende. Rudi Kroll qui aura tout de même à se farcir le Cameroun peut néanmoins se retrouver en Coupe du Monde au Brésil, en 2 matches seulement. Ça peut être pour lui une belle « djaja bi camounha » comme on dit. Maintenant, on peut avoir une petite pensée pour les joueurs du Cap Vert qui, eux, ont gagné la Tunisie sur le terrain et qui ont perdu le bénéfice de leur qualification par une erreur administrative. Qu'est-ce que c'est que cette justice du foot qui punit la performance sportive pour des fautes commises loin du champ de jeu ? Quelle frustration pour ce football cap verdien arrivé pour la première fois de son histoire à un tel stade de considération ? C'est cruel. Quant à l'ex-entraîneur tunisien qui a démissionné en tirant plus vite que son ombre, s'il avait attendu un petit peu, une nuit (cette nuit qui porte conseil) sûrement que dans l'euphorie de la requalification, personne ne lui aurait dit de partir. Il a poussé le sens de l'honneur très loin, notre ami Mahloul, ce n'est pas Taoussi qui aurait fait cela. Même quasiment « cuit » il disait qu'il n'était pas mathématiquement éliminé. C'est comme pour son contrat. Celui-ci se termine fin septembre. Mais « mathématiquement », qui peut savoir ?