En se rendant en terre africaine pour la troisième fois en l'espace de moins d'un an, SM le Roi Mohammed VI joint l'acte à la parole pour confirmer Son engagement infaillible en faveur de la coopération Sud-Sud, un volet érigé en axe majeur de la diplomatie du Maroc et de sa politique de développement international. Dans Sa démarche sincère de solidarité agissante et de partenariat stratégique avec les pays du Sud, notamment ceux de son environnement immédiat en Afrique subsaharienne, SM le Roi a toujours exprimé Sa conviction que la solution des crises politiques, économiques et humanitaires dans ces pays passe par le co-développement et par la prise en main par la région de son destin. Face aux maux de l'émigration clandestine, de l'instabilité, des catastrophes naturelles comme la sécheresse, des menaces terroristes et des trafics de tous genres, le Souverain a toujours répondu présent pour apporter l'aide et l'assistance du Maroc aux pays affectés, en plein respect de leur souveraineté et de leur dignité. En agissant de la sorte, SM le Roi fait preuve de responsabilité partagée pour faire face à ces fléaux qui guettent non seulement l'Afrique, mais aussi le Maghreb et l'Europe, convaincu que cette démarche constructive est la voie salutaire pour affronter ces enjeux et non pas celle adoptée par «certains Etats» voisins qui s'emploient à détruire tous les acquis de la stabilité et de la paix régionales. Ce fut le cas au Mali, fraîchement libéré de l'emprise des groupes jihadistes, où le Maroc s'est engagé dans une «importante mission de reconstruction», en y installant d'abord un hôpital militaire de campagne, à vocation pluridisciplinaire, appuyé par une aide médicale et humanitaire d'urgence. Le Maroc s'est également engagé, comme l'a exprimé le Souverain dans son discours à la cérémonie d'investiture du président Keita, à ne ménager aucun effort pour accompagner le pays sahélien dans les secteurs socio-économiques prioritaires, en apportant son appui aux programmes maliens de développement humain, notamment en matière de formation des cadres, d'infrastructures de base et de santé. L'une des concrétisations de cet engagement fut la formation au Maroc de 500 imams maliens, bientôt suivis par des Guinéens, mais aussi des Tunisiens et des Libyens qui témoignent tous de la pertinence du modèle marocain de gestion du culte, basé sur le rite malékite et la tradition de tolérance et du juste milieu. Etant depuis des siècles un phare de rayonnement cultuel et culturel pour les pays de l'Afrique de l'Ouest, en particulier pour les adeptes des confréries soufies, le Maroc est aussi la destination privilégiées de milliers d'étudiants subsahariens qui se forment dans ses universités et différentes écoles et académies civiles et militaires et parfois choisissent d'y faire carrière. Une tendance à s'installer durablement qui fait des émules aussi chez d'autres catégories de migrants qui, dans leur quête de gagner clandestinement l'Eldorado européen, finissent par s'installer définitivement dans le Royaume. Conscient de sa transformation en terre d'accueil, le Maroc choisira de traiter cette problématique avec courage, responsabilité et humanisme, en adoptant, sous l'impulsion de Son Souverain, une nouvelle politique migratoire qui accorde le droit de séjour et d'asile, un geste inédit dans un pays du Sud, salué par les agences humanitaires onusiennes et les ONG de défense des droits des migrants. La responsabilité du Maroc s'illustre aussi dans sa participation active à la résolution des conflits, principale source de déportation et d'exil, que ce soit au niveau des Nations Unies, en parrainant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité cas du Mali -, ou sur le terrain, en y envoyant des forces de préservation de la paix, comme en Côte d'Ivoire, en RD Congo ou récemment en République Centrafricaine. Si l'engagement du Maroc dans la coopération sud-sud répond aux exigences de pacifier le présent et de lutter contre les sources d'instabilité, il n'en constitue pas moins un pari sur l'avenir dont les contours commencent à se concrétiser. Dans une conjoncture mondiale de récession et de crise économique, les regards des puissances internationales se tournent désormais vers l'Afrique, la seule région où l'on enregistre encore des taux de croissance à deux chiffres, où la population est jeune, le marché s'estime à plus d'un milliard d'âmes et le potentiel de développement est énorme. C'est là un intérêt majeur pour le Maroc de se tourner vers l'Afrique. Ce qui est effectivement le cas, puisque le Royaume est le premier investisseur africain sur le continent. Ce partenariat gagnant-gagnant est le fruit du dynamisme impulsé par les accords de coopération conclus lors des multiples tournées royales en Afrique. En effet, cette coopération a encouragé la Communauté marocaine des Affaires à s'impliquer davantage dans la promotion des échanges et des investissements entre le Maroc et ces pays, favorisant ainsi l'emploi et le transfert des compétences et des capitaux. Les entreprises marocaines qui s'installent aujourd'hui dans les secteurs de la banque-assurance, des télécoms, de l'immobilier, des mines et des transports en Afrique, demain, c'est dans ces mêmes pays qu'ils tireront la plus grande part de leur croissance, favorisant davantage le rapprochement entre le Maroc et ces pays frères. Enfin, dans son engagement affiché en faveur du co-développement, le Maroc n'entend pas agir seul. Il ne cesse, dans ce cadre, d'attirer l'attention de ses partenaires des pays du Nord à l'importance de la coopération triangulaire (Nord-sud-sud) où le Royaume peut jouer le rôle de plateforme d'échanges commerciaux grâce à ses différents accords de libre-échange et ses infrastructures logistiques, ou de hub de formation et de transfert de compétences. Cela dit, le continent pâtit de l'absence du Maroc de l'Union africaine (UA) dont certains dirigeants s'entêtent toujours à accepter en son sein une entité fantoche comme la rasd. Une attitude qui n'a jamais altéré l'engagement du Maroc en faveur des causes justes de l'Afrique et l'a, paradoxalement, incité à engager des actions concrètes de solidarité et de réaliser, avec davantage d'efficacité, des projets gagnant-gagnant.